Dossier : L’ortie un véritable cadeau de la nature

Plantes de santé

SA MAJESTÉ L’ORTIE
par Marc Schweizer

 

 

Présentation
 

(Extrait de Victor Hugo : Les Misérables)
 

On croyait deviner qu’il avait dû vivre jadis de la vie des champs, car il avait toutes sortes de secrets utiles qu’il enseignait aux paysans. Il leur apprenait à détruire la teigne des blés en aspergeant le grenier et en inondant les fentes du plancher d’une dissolution de sel commun et à chasser les charançons en suspendant partout, aux murs et aux toits, dans les héberges et dans les maisons de l’orviot en fleur. Il avait des « recettes» pour extirper d’un champ la luzette, la nielle, la vesce, la gaverolle, la queue-de-renard, toutes les herbes parasites qui mangent le blé. Il défendait une lapinière contre les rats rien qu’avec l’odeur d’un petit cochon de Barbarie qu’il y mettait.

Un jour il voyait des gens du pays très occupés à arracher des orties. Il regarda ce tas de plantes déracinées, et déjà desséchées, et dit :

– C’est mort. Cela serait pourtant bon si l’on savait s’en servir. Quand l’ortie est jeune, la feuille est un légume excellent; quand elle vieillit, elle a des filaments et des fibres comme le chanvre et le lin. La toile d’ortie vaut la toile de chanvre. Hachée l’ortie est bonne pour la volaille; broyée, elle est bonne pour les bêtes à cornes. La graine de l’ortie mêlée au fourrage donne du luisant au poil des animaux; la racine mêlée au sel produit une belle couleur jaune. C’est du reste un excellent foin qu’on peut faucher deux fois l’an.

Et que faut-il à l’ortie? Peu de terre, nul soin, nulle culture. Seulement comme la graine tombe à mesure qu’elle mûrit, elle est difficile à récolter. Voilà tout.

Avec quelque peine qu’on prendrait, l’ortie serait utile; on la néglige, elle devient nuisible. Alors on la tue. Que d’hommes ressemblent à l’ortie !

Il ajouta, après un silence :

Mes amis, retenez ceci, il n’y a ni mauvaises herbes ni mauvais hommes. Il n’y a que de mauvais cultivateurs.

 

Victor Hugo : Les Misérables

 

Un trésor injustement méprisé
 

Plante commune de nos campagnes et de nos jardins, l’ortie est l’une des plantes médicinales les plus riches et les plus efficaces de nos climats tempérés, mais la majorité de nos contemporains l’ignore.

Connue des Gaulois et des Romains, elle figure dans la plupart des pharmacopées anciennes. Ses vertus médicinales et ses qualités alimentaires ont été fort appréciées par nos ancêtres.

Lorsque, au XIIe siècle, le roi d’Angleterre Guillaume le Roux demanda aux médecins de l’université de Salerne de lui prescrire un régime de vie hygiénique pour son fils, ils rédigèrent le fameux ouvrage intitulé L’École de Salerne dans lequel l’Ortie, l’Ail, le Thym et d’autres « simples » figurent en bonne place.

Paracelse, le célèbre médecin de la Renaissance réservait à l’ortie une place de choix dans ses préparations tandis que Albert Dürer (1471-1528) la peignit sur un tableau célèbre, dans la main d’un ange volant vers le trône de Dieu.

Après plus d’un siècle de mépris, la Médecine officielle l’a aujourd’hui réhabilitée et reconnaît ses qualités de fortifiant, de régulateur du sang et de stimulateur des fonctions digestives.

Une plante dominante
 

L’ortie commune se reproduit facilement et prospère dans tous les terrains. Elle peut atteindre un mètre de haut. Ses feuilles sont opposées et, comme sa tige, hérissées de poils urticants.

Considérée par les jardiniers et les paysans modernes comme une mauvaise herbe, l’ortie est fauchée, arrachée, piétinée, malmenée, brûlée, combattue avec des pesticides, empoisonnée sans aucune pitié.

Pourtant cette grande dame ne mérite pas ce traitement indigne de la part de l’homme dont elle est la nourricière et la protectrice tutélaire. En effet, non seulement elle constitue un aliment de choix, riche en enzymes, en oligo-éléments et en précieuses vitamines, mais, contre beaucoup de maladies, et des plus graves, elle est le plus efficace des remèdes.

L’ortie prolifère dans les lieux laissés à l’abandon, dans les décharges publiques ou sur les terrains en friche. Comme c’est une plante dominante et tenace, elle réapparaît souvent inopinément dans les jardins les mieux entretenus.

Mauvaise réputation
 

L’ortie commune doit sa mauvaise réputation aux poils urticants qui garnissent le dessous de sa feuille et de sa tige, secrètant un liquide âcre contenant de l’acide formique et des enzymes analogues à celles de certains venins de serpent. Son contact provoque une démangeaison douloureuse et prolongée. Mais c’est ce liquide irritant qui représente un des éléments essentiels de la plante.

 

Poils urticants
 

Cueillette
 

Pour cueillir l’ortie à la main, sans douleur, mieux vaut si l’on est douillet, revêtir des gants. Mais un herboriste habile saisira fermement la tige entre le pouce et l’index, sans laisser le reste de la main au contact de la plante.

La plante entière se consomme, en toute saison, mais les propriété actives de l’ortie sont plus actives si on la cueille au printemps, au lever du soleil, ou, lors de sa repousse après qu’elle ait été fauchée. On dit que ses racines sont plus riches au début du printemps ou à la fin de l’automne.

Si l’ortie sauvage, hôte fréquent mais non souhaité de nos jardins et de nos champs est devenue le cauchemar du jardinier et du cultivateur, il n’en a pas toujours été ainsi. Et nos anciens reconnaissaient en elle une des plantes les plus utiles à la santé des hommes et des animaux. Pour l’adepte convaincu de la vertu des plantes l’ortie remplace à elle seule toute une valise de médicaments.

Animaux
 

Séchée, l’ortie constitue un excellent fourrage et beaucoup de cultivateurs écobiologiques la laissent volontiers proliférer dans leurs herbages à foin et à regain.

Jadis, nos anciens hachaient les orties importunes de leurs jardins potagers et la donnaient à manger aux volailles, aux canards, aux cochons qu’elles protégeaient des parasites et des maladies.

Les maquignons qui connaissaient ses propriétés, mêlaient l’ortie à l’avoine, cela rendait les chevaux plus fringants et leur donnait un poil plus brillant. Mélangée à la pâtée des poules, elle active naturellement la ponte. (Mulot : Opus cit.)

Horticulture
 

«Mon voisin utilise les orties également pour détruire les insectes nuisibles et ravageurs de son jardin. Il met de grandes quantités d’orties dans un récipient contenant 300 litres d’eau (on peut évidemment utiliser de plus petites quantités d’orties), où il laisse macérer les orties pendant une période de temps assez longue. Avec ce liquide à base d’orties, il arrose ensuite ses autres plantes, empêchant ainsi les insectes nuisibles d’intervenir, sans utiliser de produits chimiques. Les vers n’entrent plus non plus dans les carottes !» (Maria Treben).

Cuisine
 

Les orties ont été dégustées depuis les temps les plus reculés, soit en légumes (même préparation que pour les épinards), soit en soupes. Mixée elle devient une soupe délicieuse et raffinée (ajouter une ou deux pommes de terre), cuire dix minutes à la cocotte minute, mixer, ajouter du lait ou de la crème fraîche avant de servir. La « soupe d’orties » de nos grands-mères était un véritable régal. Séchée ou cuite, les orties ne sont plus irritantes. Au contraire, nous dit Mésségué, elles sont douces comme un velours sur la langue…

Dans certaines régions de France, on mange les jeunes pousses de l’ortie blanche (qui elle ne pique pas) soit en potage soit en vinaigrette ou même crues comme au XVIIIe siècle.

Les Orties sont en effet des plantes fort nutritives, riches en fer, (indispensable à la reconstitution des globules rouges, et pour la bonne oxygénation des tissus), magnésium, etc. L’ortie représente l’avantage sur les épinards de n’être pas trop acide, donc favorable aux rhumatisants, aux goutteux, et aux arthritiques. Elle contient en outre de la sécrétine, excellent stimulant hormonal des glandes digestives de l’estomac, de l’intestin, du foie, du pancréas et de la vésicule biliaire.

Mangez de l’ortie, nous dit Mésségué, le goût en est délicieux, lorsque les feuilles sont choisies bien tendres, et vous y gagnerez en outre la santé.»

 

Maurice Mességué
 

Herbier de Santé
 

Maurice Mességué, dans son Herbier de Santé dit de l’ortie : «L’ortie, cette herbe que l’on dit cruelle parce qu’elle sait se défendre, peut aussi prendre la défense des autres. J’interdis formellement à mes fermiers de l’arracher, le long des vieux murs, des mares, des terrains vagues ou des jardins bien fumés où elle pousse en vagues épaisses ; et j’envoie mes ramasseurs d’herbes en cueillir de grands sacs trois fois par an… »

Aphrodisiaque
 

Les vertus aphrodisiaques de l’ortie sont connues depuis l’antiquité. Le poète latin Pétrone préconisait, pour renflouer la virilité déficiente des hommes, de les fouetter avec un bouquet d’orties « au-dessous du nombril, sur les reins et sur les fesses ». Mességué corrobore cette qualité stimulante de la plante en nous contant la cure adoptée par l’un de ses vieux amis gascons qui, « incorrigible coureur de jupons, pour se redonner du coeur à l’ouvrage, se roulait périodiquement dans un champ d’orties… »

Vertus médicinales
 

L’ortie a un effet thérapeutique de la racine à la tige, des feuilles aux fleurs. La sagesse populaire de nos anciens, préconisait l’urtication, c’est-à-dire la flagellation aux orties, comme révulsif. On l’ordonnait contre les fièvres (typhoïde), les rhumatismes, les crises d’apoplexie et l’absence de règles chez les femmes. Les piqûres du végétal stimulent l’organisme (on disait aux enfants qui revenaient les mollets tout piqués d’orties, qu’ils avaient gagné la santé pour la vie, et qu’en tout cas ils n’auraient jamais plus de rhumatismes). (Mésségué Opus cit.)

En tant que plante médicinale, l’ortie est vraiment prodigieuse. Diurétique (elle est efficace contre les rhumatismes, la goutte, les calculs urinaires, l’énurésie (incontinence) mais également contre la rétention d’urine. Elle est antidiarrhéique : on l’a employée notamment contre le choléra.

Elle arrête les saignements de nez, les crachements de sang, les hémorragies de toutes sortes, ainsi que les écoulement désagréables du rhume de cerveau et des voies respiratoires.

Elle est reconstituante, fait venir le lait chez les femmes qui en manquent, elle régularise les règles ou les fait réapparaître si elles sont interrompues anormalement ; elle est dépurative et combat l’acné et les boutons de fièvre ; elle est vermifuge et révulsive.

En médecine populaire, la tisane à l’ortie est conseillée contre les troubles du foie et de la rate, des crampes et des ulcères d’estomac et intestinaux ou des maladies pulmonaires.

En usage externe, elle donne les meilleurs résultats contre les rhumatismes (ceux des hommes comme ceux des animaux. «C’est avec l’ortie, le chou et la chélidoine que je soigne mes vieux chiens», reconnaît Mésségué. En gargarismes, elle est souveraine contre les infections de la bouche, les aphtes, les gingivites et les angines.

En lotions et en compresses, c’est une herbe de beauté : elle nettoie la peau, fait disparaître l’acné et l’eczéma, et combat la chute des cheveux.

Récolte
 

Mésségué recommande : «Ne coupez pas toutes les orties qui poussent dans votre jardin ; ne les traitez surtout pas aux herbicides (ce qui est éminemment dangereux pour toutes les autres plantes… et pour votre santé. Loin d’être des « mauvaises herbes », les orties aident bien plutôt à la croissance des espèces fragiles, et notamment des espèces médicinales que vous aurez plantées tout à côté ; une rangée d’orties vous fournira des soupes, des mets délicieux, des médicaments contre nombre de troubles, et… renforcera la teneur de vos autres herbes aromatiques ou médicinales en principes actifs. Récoltez les feuilles, les sommités fleuries des tiges et les racines, en toutes saisons, selon vos besoins ; ne les utilisez que fraîches.»

Préparation et emploi
 

Infusion ou décoction de feuilles : 2 poignées de feuilles fraîches dans un litre d’eau. (3 tasses par jour). Infusion ou décoction de feuilles et de fleurs (pour l’usage externe : gargarismes en cas d’angine, pansements, lotions de beauté, shampooings contre l’alopécie (chute des cheveux, pellicules, etc.) : jetez 3 poignées de feuilles et de fleurs fraîches dans un litre d’eau.

Bains de mains et de pieds contre l’acné, l’urticaire, les règles douloureuses, pour favoriser la circulation sanguine et surtout contre les rhumatismes : 2 poignées de feuilles fraîches par litre d’eau.

Lotion spéciale

Contre les rhumatismes : hachez trois poignées de feuilles d’orties, deux de feuilles et de fleurs de chélidoine, et deux belles feuilles de chou ; faites-les macérer pendant 48 heures dans deux litres d’eau de pluie ; filtrez. (En applications locales). Suc frais d’orties : prenez-en un grand verre par jour ou utilisez-le à l’extérieur, en compresses, lotions, etc.

Décoction de racines (diurétique, dépurative et reconstituante) : jetez une poignée de racines fraîches et soigneusement nettoyées dans un litre d’eau. (3 tasses par jour).

 

L’ortie blanche ou lamier blanc (Lamium album)
 

Famille des Labiacées. Son suc est préconisé contre les métrorragies (hémorragie d’origine utérine survenant en dehors des règles normales), la leucorrhée (pertes blanches), et généralement contre tous les troubles du bas-ventre et de la menstruation. La tisane et l’infusion de fleurs de lamier blanc ont une action dépurative, elles combattent les insomnies nerveuses. En bain de siège (plantes entières) c’est généralement un remède efficace contres les différentes maladies féminines.

Témoignages :
 

«J’ai pu conseiller à une mère de sept enfants, qui souffrait constamment d’eczéma depuis la naissance de son dernier, de boire de la tisane d’orties. En peu de temps, l’eczéma avait disparu et avec lui les maux de tête dont elle souffrait également depuis cette époque. Comme l’ortie aide en cas de calculs rénaux et urinaires, et que je pensai que les reins ne fonctionnaient plus très bien depuis le dernier accouchement, je lui conseillai cette tisane. Lors de maladies des reins, l’on souffre souvent de maux de tête. En peu de temps, l’eczéma et les maux de tête avaient disparu. Comme l’eczéma a souvent une cause interne, il doit être traité par l’intérieur, au moyen de plantes dépuratives.» (Maria Treben)

 

Maria Treben
 

«Dans notre petite ville, je fis la connaissance d’une dame âgée qui me raconta que son médecin avait constaté de fortes excroissances cancéreuses de l’estomac. Elle ne pouvait plus se résoudre à se faire opérer, vu son grand âge. Quelqu’un lui conseilla alors de boire de la tisane d’ortie. Et elle se rendit tous les jours dans son jardin, où les orties foisonnaient le long de la clôture, et en ramenait chaque fois une poignée chez elle. Lorsque, quelque temps après, elle se rendit chez le médecin, celui-ci lui demanda, étonné : « Vous avez subi l’opération? Mais l’on ne voit aucune cicatrice. » Les excroissances avaient totalement disparu et la vieille dame put profiter d’une vieillesse sans ennui de santé.» (Maria Treben).

LES ORTIES MÉDICINALES
 

Urtica dioica ou Urtica Major, ortie commune ou grande ortie.

Urtica Urens ou Urtica Minor, petite ortie, ortie brûlante ou ortie piquante.

Lamium album, Ortie blanche ou lamier blanc

Vertus de l’Ortie
 

Ortie commune : Propriétés :

Antidiarrhéique, dépurative, diurétique, emménagogue, hémostatique, révulsive, vasodilatateur, vermifuge, virulicide.Elle est conseillée contre la goutte, les calculs urinaires, la rétention d’urine.

Dans le quart monde, on l’emploie avec succès contres les diarhhées du choléra.

Elle arrête les saignements de nez, les crachements de sang, les hémorragies de toutes sortes.

Souveraine contre les rhumes de cerveau, les embarras des voies respiratoires.

Elle est reconstituante, elle fait venir le lait chez les femmes qui en manquent, elle régularise les règles ou les fait réapparaître si elles sont interrompues anormalement.

Dépurative (une cure d’orties au printemps est la meilleure des choses), elle est vermifuge et elle est révulsive.

La tisane à l’ortie permet de faire baisser le taux de glycémie, elle aide les malades qui souffrent de diabète.

Ses propriétés virulicides et antibactériennes sont souveraines dans les maladies infectieuses.

En cas d’hydropisie, les propriétés diurétiques de l’ortie font leurs preuves. Ses substances hémostatiques sont d’un grand secours en cas de pâleur, d’anémie, et d’autres graves maladies du sang.

En association avec d’autres plantes médicinales, I’on utilise également avec succès l’ortie contre la leucémie.

Elle supplée à la carence de l’organisme en fer.

On dit que l’Ortie est souveraine contre l’Anémie, les Maux de tête, les Allergies (notamment le rhume des foins), la Sciatique, le lumbago, les névrites.

Pour enrayer la chute des cheveux : décoction de feuilles, tiges et de racines d’orties, teinture d’ortie.

– hypoglycémiantes (feuilles) : diabète

– diurétiques (feuilles) : goutte, cure de diurèse

– aphrodisiaques (semences) : stimulant sexuel

– antiénurésiques : «pipi au lit».

Recettes
 

Quelle que soit leur provenance, les crampes indiquent des troubles de la circulation sanguine.

En cas de sciatique, de lumbago et de névrites aux bras et aux jambes, l’on frotte légèrement les parties douloureuses avec de l’ortie fraîche. Par exemple, en cas de sciatique, l’on masse très lentement avec la plante fraîche, en commençant par la cheville, sur le côté externe de la jambe, jusqu’à la hanche, et de là sur le côté externe de la jambe, jusqu’au talon. L’on répète deux fois le processus et pour finir, I’on frotte de la hanche, en descendant vers le bassin. L’on procède de la même façon pour les autres régions malades. Recouvrir ensuite de poudre les endroits frictionnés.

Soupe à l’ortie
 

Cuire 100 grammes de têtes d’orties fraîches lavées, dans un litre d’eau salée (sel de mer naturel) avec trois pommes de terre moyennes. (Dix minutes à l’autocuiseur). Passer au mixeur jusqu’à ce que le liquide soit parfaitement homogène, sans traces de fibres. Au moment de servir, ajouter un peu de lait ou de crème fraîche.

 

Soupe d’orties
 

Légumes
 

Pour quatre personnes : cuire à gros bouillons 400 grammes de jeunes feuilles d’ortie dans 2 litres d’eau salée, égoutter en recueillant à part l’eau de cuisson. Servir chaud comme des épinards, avec un peu de poivre et de muscade. Ajouter une cuillère de crème fraîche.

L’eau de cuisson de l’ortie est un excellent jus naturel. Se boit chaud ou rafraichi.

Jus d’ortie fraîche
 

Mixer un sac d’orties fraîchement cueillies et en filtrer le jus que l’on boit frais. Le broyat retenu par le tamis ou le filtre peut servir d’emplâtre ou de cataplasme à appliquer sur le cuir chevelu si l’on souffre d’alopécie, de psoriasis, de pellicules, d’eczéma.

Bain d’ortie fraîche
 

Jeter 200 g de plantes fraîches dans l’eau de bain à 50 degrés. Laisser refroidir jusqu’à ce que la température soit supportable. Ne pas retirer les plantes du bain (elles ne piquent plus !).

Bains de pieds et de mains
 

Jeter 100 grammes de plantes fraîches dans trois litres d’eau bouillante. L’eau et les plantes peuvent être réutilisées trois fois.

Cataplasmes
 

Appliquer un broyat d’orties fraîches sur la partie lésée.

Conseils d’utilisation
 

Plus les orties sont utilisées fraîches, plus le succès thérapeutique est grand.
Les orties de printemps (mois de mai) sont réputé les meilleures. C’est aussi celles que l’on conseille de récolter pour les sécher pour l’hiver.

La Cure d’ortie de Maria Treben
 

Maria Treben écrit : «J’ai pris l’habitude d’en faire une cure de quatre semaines, au printemps avec les jeunes pousses, et en automne après le regain, lorsque les jeunes pousses ressortent un peu partout.

J’en bois une tasse le matin à jeûn, une demi-heure avant le petit déjeuner, et une ou deux tasses réparties au cours de la journée, par gorgées.

Pour augmenter l’efficacité, il serait bon de boire également la tisane avant le petit déjeuner par gorgées. Après une telle cure, je me sens extrêmement bien et j’ai chaque fois l’impression que je pourrais avoir une activité triple de celle que j’ai d’habitude.

Ma famille et moi, nous n’avons plus besoin de médicaments depuis des années, et je me sens souple et jeune. La tisane n’a pas mauvais goût. On la boit sans sucre. Mais les personnes quelque peu délicates peuvent y mélanger un peu de camomille ou de menthe pour en améliorer le goût.» (Maria Treben Opus cit.)

Préparations
 

Infusion : ébouillanter une cuillerée à café avec 1/4 de litre d’eau, laisser infuser peu de temps.

Teinture d’ortie: laver les racines déterrées au printemps ou en automne et les brosser, les couper menu et les remplir dans une bouteille jusqu’au goulot. Recouvrir d’eau-de-vie de grain à 38 à 40%, et laisser reposer 14 jours à un endroit chaud.

Bains de pieds : Faire macérer dans 5 litres d’eau pendant la nuit deux poignées bien remplies de racines bien lavées et brossées ainsi que d’orties fraîches (tiges et feuilles), et les porter à ébulliton le lendemain. Prendre un bain de pieds aussi chaud que l’on peut le supporter, pendant 20 minutes. Les orties restent dans l’eau pendant le bain de pieds. Ce dernier peut être réutilisé réchauffé deux à trois fois.

Shampooing : réchauffer lentement, à petite flamme, 4 à 5 fois le contenu de deux poignées bien remplies d’orties fraîches ou séchées dans un récipient de 5 litres rempli d’eau froide. Laisser infuser 5 minutes. Si l’on utilise des racines d’orties, l’on en fait macérer une bonne poignée dans de l’eau froide pendant la nuit, on les réchauffe le lendemain jusqu’à ébullition, et on laisse ensuite infuser 10 minutes. Pour laver la tête, l’on devrait dans ce cas utiliser un savon de Marseille.

MARIE ANTOINETTE MULOT
 

Vertus de l’Ortie
 

 

Marie Antoinette Mulot
 

Cette plante bien connue de vous tous pousse et vous le savez dans les lieux incultes, les décombres mais hélas aussi dans nos jardins les mieux entretenus, où elle tente des apparitions.

Tiges
 

Elles sont dressées à partir d’une tige souterraine et terriblement traçante. Ces tiges mesurent 1 mètre environ.

Feuilles
 

Elles sont couvertes de poils irritants. Elles sont ovales, allongées, pointues et très dentelées.

Fleurs
 

Disposées en grappes, elles sont vert jaune.

La récolte des feuilles s’effectue en été. Pour ces deux variétés, les feuilles sont utilisées, les semences, les racines également.

Composition
 

La plante contient une substance histaminique qui favorise la dilatation des capillaires avec augmentation de la perméabilité locale, (piqûre d’ortie) elle contracte les bronches et l’intestin et augmente les secrétions gastriques, salivaires et médullo-surénnaliennes, du potassium, de la silice, un tanin, des vitamines A et C. Les poils urticants de l’ortie contiennent de l’acide formique qui irrite tant la peau.

L’Ecole de Salerne prescrivait l’ortie et de nos jours, après un siècle de mépris, la Médecine officielle reconnaît à nouveau ses bienfaits. Elle est considérée comme un fortifiant général, comme un dépuratif régénérateur du sang, ou stimulant des fonctions digestives.

C’est aussi un appoint précieux contre le diabète, et également contre l’hydropisie et les rhumatismes, puisqu’elle facilite la sécrétion urinaire. Elle est aussi utilisée avec succès, dans les cas de diarrhée, d’entérite et d’hémorragie. En cas d’hémorragie interne, utérine, d’hémorroïdes, le docteur Leclerc recommande le sirop d’orties.

Sur 250 grammes de feuilles fraîches, verser 1/2 litre d’eau bouillante. Laisser infuser 12 heures, filtrer et ajouter 500 g de sucre. Prendre 4 à 5 cuillerées à soupe par jour, entre les repas.

Les graines prises avec du vin cuit excitent au jeu de l’amourdit Galien qui conseille contre 1’impuissance 1 cuillerée à café de graines réduites en poudre, mélangées à du miel ou de la confiture. Elles sont en «remède de bonne femme» utilisées à la campagne contre le «pipi au lit». Il y a deux façons de procéder, nous dit-on : 15 g de semences d’orties pilées et 50 g de farine de seigle.

Préparer une pâtée en ajoutant de l’eau chaude miellée. Façonnez 6 petits pains, faites-les cuire au four, et que l’enfant les mange le soir pendant une quinzaine de soirs de suite.

Seconde façon de procéder :

15 g de semences dans 50 g de beurre.

20 g de poudre d’écorce de chêne.

20 g de poudre de tormentille.

Étaler comme de la confiture cette pâte sur les biscottes en y ajoutant du miel, ou de la crême de marrons et faire manger à l’enfant au repas du soir.

Le suc de jeunes feuilles introduit dans les narines stoppe l’hémorragie nasale.

Chevelure
 

Pour tonifier le cuir chevelu, empêcher les cheveux de tomber, faire disparaître les pellicules, vous pourriez faire des lotions quotidiennes avec : 100 g de racines d’orties pour 1 1itre d’eau. Faire bouillir pendant 1/4 d’heure. Filtrer. Ou encore faire macérer dans 1 litre d’alcool à 45° pendant 15 jours, 60 g de racines d’orties, 50 g de marjolaine, filtrer. Lotion quotidienne du cuir chevelu.

Vous pouvez également passer au mixeur des feuilles d’orties. Passez le suc obtenu sur le cuir chevelu avant le shampooing en l’y gardant 10 minutes.

Voici à présent «un truc» pour garder les mains blanches. Faire bouillir pendant 10 minutes dans 3/4 de litre de vin blanc plus 1/4 de litre de vinaigre de vin, 80 g de racines d’orties. Filtrez, conservez en flacons bien bouchés et lotionnez-vous chaque soir au coucher les mains avec ce liquide.

Maintenant un «guérisseur» que j’ai bien connu guérissait les rhumatismes de ses clients en les fouettant littéralement là où se trouvait le mal, avec des orties fraîches… C’est terrible… mais il réussissait… à guérir le client. Un dernier tuyau que je découvre dans un vieux cahier de recettes :

En cas de perte de cheveux, surtout au moment où tombent les châtaignes, ou après un traitement aux antibiotiques, faire bouillir pendant 20 minutes :

100 g de feuilles d’orties

500 g de vinaigre de vin

500 g d’eau.

Passer, faire des frictions quotidiennes du cuir chevelu, et un excellent shampooing, formule de Quintefeuille :

– racines d’orties

– semences de capucines

– saponaire

– bois de Panama.

C’est naturel, efficace, peut être utilisé pour tous types de cheveux, et plusieurs fois par semaine.

Sources:
 Victor Hugo: Les Misérables, La Pléïade, Gallimard
  • Maurice Mességué: Mon Herbier de Santé, Robert Laffont.
  • Maria Treben: La Santé à la Pharmacie du Bon Dieu, Édition W. Ennsthaler, Steyr, Autriche. (Diffusion Soleils).
  • Les Guérisons de Maria Treben (Même éditeur).
  • Marie-Antoinette Mulot: Secrets d’une Herboriste, Editions du Dauphin, Paris
  • Marc Schweizer : Le pouvoir des Plantes, Science & Magie.
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Source de l’article : http://www.apophtegme.com/NATURE/ortie.htm

 

CUISINER L’ORTIE : RECETTES

http://home.naturopathe.over-blog.com/article-toutes-les-recettes-et-astuces-pour-cuisiner-l-ortie-74281068.html

 

 

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