Ces plantes qui nous soignent : Le sureau, c’est de saison !
Effets thérapeutiques, recettes de vin, de sirop, de confiture, c’est gratuit et c’est le moment !
Connu de tous, le sureau est cet arbre à fleurs mellifères qui se transforment en fin d’été en petites baies noires et qui pousse à peu près partout. Facile donc d’en trouver et d’en cueillir, même si vous n’en avez pas dans votre jardin. Fleurs, feuilles écorce tout est bon, pour vous soigner et aussi pour faire de délicieuses recettes. Encore un merveilleux don de la nature…
LE SUREAU NOIR – (SAMBUCUS NIGRA)
Aimé pour ses fruits et ses nombreuses vertus thérapeutiques, dédaigné pour l’odeur nauséabonde qu’exhalent ses feuilles lorsqu’on les écrase, le sureau noir a une place à part dans le cœur des hommes. Ce petit arbre a également un rôle important pour la faune à qui il offre de nombreux avantages…
Fiche d’identité
• Famille : Caprifoliacées
• Origine : Europe.
• Habitat : forêts de feuillus, mais aussi décombres où les oiseaux déposent les graines de sureau.
• Taille : petit arbre de 2 à 7 m.
• Feuilles : opposées, avec 5 folioles ovales, dentées, pétiolées de 5 à 10 cm de long.
• Fleurs : petites et blanches, regroupées en ombrelles.
• Fruits : baies noires, appréciées des oiseaux… et des hommes
Ce petit arbre, qui atteint généralement les 2 mètres, mais peut aller jusqu’à 10 mètres et vivre plus de 100 ans, est de la famille des Caprifoliacées (au même titre que le chèvrefeuille par exemple). C’est une espèce dite héliophile, entendez qui a besoin de soleil ou de demi-ombre pour vivre, vous n’en trouverez donc pas au cœur de la forêt mais plus facilement en lisière de bois, et communément dans les haies et sur les berges des cours d’eau.
Pour le reconnaître, rien de plus simple, vous y parviendrez même, et surtout, les yeux fermés… en effet, si vous frottez les feuilles dans vos mains, elles dégagent un parfum âcre et désagréable. Autre particularité de cet arbre, ces branches sont creuses, ce qui en fait un refuge de prédilection pour de nombreux insectes. C’est à cette particularité également qu’il doit son nom venu du grec sambûke, la flûte : son bois tendre et déjà creux étant idéal pour confectionner le dit instrument.
Généreux et prolixe, entre juin et juillet, le sureau noir donne naissance à de petites fleurs blanches très parfumées et à des fruits ayant l’apparence de baies noires et arrivant à maturité fin août.
Le sureau en charmante compagnie
Avec autant d’arguments en poche, pas étonnant que le sureau noir soit parmi les arbres les plus « visités ».
Son feuillage dense et les nombreuses fourches qu’offrent ses branches en font un lieu de choix pour les oiseaux nicheurs.
Les abeilles sauvages et autres guêpes profitent aisément de ses rameaux creux… Bref, un véritable hôte de nos campagnes !
Les fleurs attirent, en outre, quantité de butineurs : abeilles, mouches, papillons… et les baies font le régal des fauvettes des jardins, des merles noirs, des grives, des rouges-gorges, des passereaux…
Le Sureau et l’homme
L’homme raffole également de cet arbre, et ce depuis des siècles. Les premières traces que l’on ait retrouvées de cette affection de l’homme pour le sureau remontent à l’âge de pierre ! Si, bien évidemment, la valeur gustative de ses baies est pour beaucoup dans cette histoire, ses vertus médicinales ne sont pas en reste. Preuve en est avec les multiples surnoms dont on l’affuble et qui se passent de commentaires : le protecteur du foyer, l’arbre aux fées, le pharmacien de la maison, etc.
Dès l’Antiquité, ses vertus thérapeutiques furent louées par Hyppocrate, le célèbre médecin grec. Il faut reconnaître que cet arbuste a un large spectre d’utilisation et que ces propriétés thérapeutiques se trouvent aussi bien dans son écorce que dans ses feuilles, ses fleurs et ses baies.
L’écorce :
Attention, il ne s’agit pas ici de l’écorce grise très structurée, visible à première vue, mais de la seconde écorce verte. Cette dernière est très riche en nitrate de potasse, en tanin et en acide valérianique. Autant de substances qui donnent à cette écorce des propriétés diurétiques et laxatives.
Utilisée en décoction, cette partie de l’arbre est conseillée, entre autres, contre la rétention d’urine, les rhumatismes, la goutte et les coliques néphrétiques.
Les feuilles :
Les feuilles fraîches sont très riches en acide cyanhydrique, ce qui, à forte dose, peut les rendre toxiques. Utilisées raisonnablement, elles offrent néanmoins une palette impressionnante de « services ».
En cataplasme, elles apaisent les contusions et soulagent les maux de dents.
Elles sont utilisées également en cas de brûlures.
Seul inconvénient à leur décharge, les feuilles cuites dégagent une mauvaise odeur et sont amères. Un peu de miel dans la préparation permet néanmoins de passer outre. A noter enfin, qu’à peine récoltées sur l’arbre, les feuilles sont efficaces pour stopper les petites hémorragies nasales.
Les jardiniers retiendront que le purin de feuilles de sureau noir est également utile en jardinage biologique pour combattre mildiou et pucerons.
Ce purin aurait également le pouvoir de repousser les rongeurs (souris, mulots et campagnols).
Pour se faire, il suffit de laisser macérer 1 kg de feuilles pendant quelques jours, dans 10 l d’eau, et de le pulvériser dans son jardin.
Les fleurs :
Il y a deux manières de profiter des vertus de ces petites fleurs blanches et parfumées, soit en application externe, soit en les ingérant.
Dans le premier cas, en décoction elles ont des propriétés émollientes, calmantes et adoucissantes pour la peau.
En soin interne, les fleurs de sureau sont un parfait diaphorétique (elles favorisent la transpiration) et sont recommandées pour lutter efficacement contre les grippes, rhumes ou simple refroidissements.
Les baies :
Outre le fait que ces fruits soient appréciés en confiture, ils renferment nombre de substances actives : glucoside, tyrosine, nitrate de potassium, carotène, différents acides…
Le rob, entendez le concentré du jus des baies de sureau, est reconnu pour ses propriétés sudorifiques, idéal donc pour soigner grippe, bronchite et autres toux rebelles.
Si ces qualités en font un arbre apprécié, sa faculté de se disséminer, avec le concours des oiseaux qui répandent ses graines, fait qu’il est honni par les agriculteurs dans les régions d’agriculture intensive…
Le sureau en cuisine
Confitures, vins, beignets, gâteaux… le sureau a évidemment sa place en cuisine.
Si les baies fraîches sont comestibles, leur propriété vomitive fait qu’elles sont à consommer avec modération. Le mieux est donc de transformer les fruits dès leur récolte, en les faisant chauffer, car ils ne se conservent que 48 heures environ. On les retrouve ensuite dans la composition de nombre de boissons, vins, limonades, sirops, etc..
A noter également, que le jus de sureau noir est un excellent colorant alimentaire et il sert également à fabriquer les encres alimentaires entrant dans la composition des estampilles utilisées pour identifier les quartiers de viandes en boucherie.
Les fleurs sont, elles, très prisées pour les desserts et ont reçu le titre de « vanille du pauvre » ! Elles se récoltent entre mai et juin et peuvent s’utiliser fraîches le jour même, ou se conserver plusieurs mois une fois séchées.
Sureau et légendes
Connu depuis des siècles pour ses vertus médicinales, le sureau a tôt fait de hanter l’imaginaire des hommes. Pour terminer ce dossier, je vous propose un tour d’horizon sur les légendes et histoires autour du sureau noir.
- Dans les traditions celtiques :Le sureau est l’arbre des morts. En effet, les druides confectionnaient avec son bois les flûtes leur servant à converser avec les âmes des disparus.
- Dans la ChrétientéC’est à la branche d’un sureau noir que s’est pendu Judas, depuis ces baies sont petites et flétries par la honte.
- Dans la mythologie nordique :Le sureau est consacré au dieu du tonnerre Thunar
- Avec les fées :Une légende veut que chaque fleur de sureau soit en fait une fée venue se réfugier entre les pétales.
- Tradition campagnarde :Il porte bonheur
- Croyances populaires :Dormir sous le feuillage d’un sureau donne des rêves érotiques et charnels.
- En Allemagne :Nos voisins d’outre Rhin lui attribuent le pouvoir de mettre fin à la stérilité d’un homme ou d’une femme.
Deux autres utilités « oubliées »du sureau:
Il a servi depuis des temps immémoriaux de borne végétale entre les lopins; son système de racines puissant le rend « indéplaçable », on peut le rabattre il repartira toujours. Et comme il éloigne les rongeurs,donne une bonne ombre, des fruits …il est idéal .
Ensuite le bois du tronc et des grosses branches « debouts », une fois fendues et rabotées a mesure font des manches très solides, légers, soyeux qui ne provoquent pas d’ampoules comme le frêne qui chauffe la peau.
Excellents pour les masses, les merlins, cognées, haches….
Petit rappel, les baies donnez-en aux poules ; elles adorent et vont donner des oeufs au jaune « rouge »
http://www.univers-nature.com/durable-co/flore/sureau-noir-51316.html
MAIS AUSSI : http://www.lepetitherboriste.net/plantes/sureau.html
http://www.creapharma.ch/tisane-sureau.htm
Recettes
SIROP :
Pour 1 L de sirop:
– 1L d’eau
– 20 fleurs de sureau (en bouquets, de taille moyenne)
– 1 citron
– 750g de sucre en poudre
Bien secouer les fleurs de sureau, ne surtout pas les laver pour ne pas enlever le pollen.
Détacher chaque fleur de la tige et les mettre dans une grande casserole.
Recouvrir d’eau et ajouter le jus et la pulpe du citron.
Mélanger et laisser macérer une nuit sous couvercle en remuant de temps en temps si possible.
Le lendemain filtrer et ajouter le sucre au mélange. Remuer.
Porter le tout à ébullition et maintenir à petits bouillons 2 à 5 minutes.
Transvaser dans une bouteille hermétique et fermer.
Laisser refroidir avant de déguster avec une limonade, du lait, de l’eau ou autrement.
http://rosenoisettes.blogspot.fr/2013/06/sirop-de-sureau.html
VIN DE FLEURS DE SUREAU
réambule : Cette recette de vin de fleurs de sureau donne un vin d’apéritif ou de dessert frais et liquoreux avec un petit goût de fleurs très agréable. Il est important de bien utiliser les fleurs du sureau noir, qui est un arbuste, et non les fleurs d’une plante herbacée (l’hièble) qui lui ressemble.
Recette Vin de Fleurs de Sureau :
Temps de préparation : 15 min + 32 jours de repos – Temps de cuisson : Aucun
Ingrédients pour réaliser un Vin de Fleurs de Sureau :
# 8 fleurs (ombelles) de sureau non fânées,
# 1 litre de vin blanc,
# 30 cl d’eau-de-vie de fruits,
# 180 g de sucre semoule
Préparation du Vin de Fleurs de Sureau :
1. Enlevez soigneusement les fleurs de sureau de la tige, les saletés et les insectes.
2. Mettez les fleurs et le vin dans un récipient non fermé et laissez reposer 2 jours dans un endroit frais en replongeant les fleurs dans le vin régulièrement.
3. Pressez les fleurs pour en retirer le jus et filtrez le liquide.
4. Mélangez le jus dans un récipient avec le sucre et l’alcool.
5. Mettez le vin en bouteilles avec leur bouchon et laissez-le reposer un mois ou plus avant dégustation.
Le vin de fleurs de sureau peut devenir pétillant au cours du temps, ce qui n’altère en rien ses qualités.
Un site dédié à de nombreuses autres recettes de vins à faire vous-même
http://recettevin.com/vin-de-fleurs-de-sureau.htm
UN SITE CONSACRÉ AU RECETTES A BASE DE SUREAU : http://recettes.de/sureau
Quant à la confiture, c’est simplissime… Vous obtiendrez un produit au goût subtil et parfumé qui ne vous aura presque rien coûté !
Vous pouvez la faire sous forme de gelée ou de confiture (plus rapide et plus dense)
Les baies sont mûres à partir de la mi-aoùt selon le lieu où vous vivez. Choisissez des baies bien foncées et juteuses.
1kg de sucre de canne blond pour 2 kgs de baies.
1 jus de citron,
2 bonnes cuillères à café de poudre d’Agar Agar. (Cela permet de diminuer la cuisson des fruits et de mieux préserver les éléments nutritifs)
Prévoyez un moulin à légume manuel, Les peaux sont ainsi récupérées au fur et à mesure. N’hésitez pas à mouliner jusqu’à ce que plus rien ne s’écoule de votre ustensile, afin d’en perdre le moins possible.
Mettez un tablier et utilisez des linges de cuisines qui ne risquent rien. Le jus de baies de sureau tâche et il est très difficile à enlever.
Il est mieux de faire la confiture peu après la cueillette. Le parfum est mieux préservé.
1) Commencez la veille. Pesez vos baies pour calculer le sucre nécessaire. (1 livre de sucre pour 1 kg de baies)
2) Lavez les rapidement pour enlever la poussière. Un trop long trempage nuit aussi à la saveur finale.
3) Égrènez les dans un grand récipient, ajoutez le sucre et réservez-les toute une nuit.
4) Le lendemain, moulinez les baies, puis ajoutez dans cette purée le jus de citron et l’agar-agar.
Si vous voulez faire une gelée, tamisez cette purée afin d’obtenir un jus clair. Le mieux est encore cet appareil qu’utilisaient nos grand-mère :
5) Portez doucement à ébullition et faites cuire 20 minutes, en n’oubliant pas de prélever délicatement l’écume.
6) Versez dans des pots soigneusement lavés et essuyés avec un torchon propre que vous retournerez immédiatement à l’envers. Stockez-les la tête en bas.
NOTA Personnellement, je préfère les confitures peu cuites. La consistance du fruit et sa saveur sont mieux préservés. Le problème des confitures peu cuites est la conservation.
Avant, je stérilisais mes bocaux, c’était galère et ne me garantissait pas totalement contre la moisissure.
Depuis, que je procède comme dit, je n’ai plus de problème de conservation, je gagne un temps fou et j’économise de l’énergie…
Galadriel