La dernière action perfide de Ségolène Royal avant de quitter son ministère
En douce, pendant la campagne électorale pour que ça passe inaperçu.. Ségolène, notre ex-ministre de l’écologie et ex-épouse de notre ex-président a signé un décret prolongeant le permis exclusif « Attila » (relevez ce nom) de recherche de toutes formes d’hydrocarbures alors qu’elle est la première à savoir que l’exploitation du gaz de schiste par fracturation hydraulique est interdite en France et que les autres techniques sont, ou bien trop couteuses, ou bien pas au point. Pense-t-elle qu’il y a une nappe de pétrole dans le sous-sol de la Meuse ? Plus faux-jeton que ça tu meurs !
Qu’il y a-t-il derrière cette « exclusivité »? Est-ce pour se faire bien voir d’Emmanuel Macron dont elle ne pouvait ignorer à cette date qu’il serait élu ? Quel est cette entreprise Galli Coz créée pour l’occasion qui a reçu cette faveur ? Quel réel intérêt avait-elle à signer ce décret le 8 mai, quelques jours seulement avant de quitter son ministère ? Pourquoi dans la Meuse, alors qu’elle a arrêté les mêmes recherches dans le Gers ? (1) Mystère…. Et en lisant l’article, il s’épaissit.
Quel marigot, la politique !
Ségolène Royal prolonge discrètement un permis de recherche d’hydrocarbures
par Maxime Combes
C’est un acte emblématique des contradictions du quinquennat Hollande sur l’écologie. Le 9 mai, la ministre de l’Environnement Ségolène Royal a discrètement signé l’un de ses derniers arrêtés : la prorogation du « permis exclusif de recherches de mines d’hydrocarbures conventionnels liquides ou gazeux, dit « permis de l’Attila » (Meuse) ». Un an et demi plus tôt, en janvier 2016, Ségolène Royal avait déclaré devant l’Assemblée nationale ne plus vouloir « délivrer d’autorisation de recherches d’hydrocarbures conventionnels » au nom de la transition énergétique et de la nécessité de « réduire la part des énergies fossiles » dans le mix énergétique.
D’une surface de 995 km2 autour de la ville de Bar-le-Duc (Meuse), le permis de l’Attila a été prolongé pour une durée exceptionnelle de 21 mois. Il permet aux entreprises bénéficiaires, Galli Coz SA (France) et Tethys Oil AB (Suède), de mener d’explorer les sous-sols en quête d’hydrocarbures, pétrole ou gaz. Aucune de ces entreprises ne possède d’autres permis de recherche ou d’exploitation. L’entreprise Tethys s’est même vu refuser le « permis de Calavon » dans le Vaucluse en décembre 2014, au motif qu’elle « ne disposait pas en propre des capacités financières nécessaires ». L’entreprise Galli Coz, créée spécifiquement pour le « permis de l’Attila » et domiciliée à Vincennes, en banlieue parisienne, ne semble pas disposer de garantie plus sérieuse : aucun salarié et aucun bilan connus depuis 2012 [1].
Difficile de comprendre ce qui a conduit la ministre de l’Environnement à prolonger ce permis. En cette fin de quinquennat, Ségolène Royal a multiplié les communiqués de presse pour faire la promotion des nombreux décrets et arrêtés pris à la dernière minute et portant sur les énergies renouvelables ou l’efficacité énergétique. Elle s’est bien gardée d’expliquer la signature de la prolongation du permis de l’Attila. Il s’ajoute à la liste des permis de recherche d’hydrocarbures délivrés ou prolongés sous le quinquennat de François Hollande, dont certains l’ont été à l’initiative d’Emmanuel Macron alors qu’il était ministre de l’Économie (voir notre article).
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Image en avant : Ségolène Royal, le 18 décembre 2014, à Paris. — PASCAL ViLA/SIPA