Nous nous dirigeons vers un krach financier majeur, c’est le Sénat qui le dit !

Je reviens sur le sujet d’un krach financier annoncé car il est important en ce moment de se poser la question de savoir qui nous voulons voir la gérer.  Bruno Berthez (très en forme) explique très bien le choix auquel nous allons être confronté selon le président que nous aurons élu. Selon notre choix, ceux qui paieront la note ne seront pas les mêmes !

Ça vous fait rêver, vous, le sauvetage des banques au prix du dépouillement de vos économies et de  plus de sacrifices encore ?

J’insiste pour que vous preniez le temps d’écouter le débat des éconoclastes publié il y a deux jours sur ce thème : L’euro va-t-il tuer l’Europe

Cheminade a raison , venez voir, vous êtes concernés

Les deux idiotes inutiles qui ont enterré le pseudo débat sur BFM ont souri d’un air supérieur quand  Cheminade a mis en avant et a insisté sur le risque de nouvelle crise monétaire, crise de destruction qui ferait de celle de 2008/2009 une rigolade ou une promenade de santé.

Ceux qui me lisent savent que non seulement cette crise est probable, mais qu’elle est certaine. Nous expliquons pourquoi à longueur de colonne, même si en même temps nous critiquons les Cassandre qui disent qu’elle est imminente. Les Cassandre crient au loup trop souvent et cela les déconsidère. La crise est certaine, elle est nécessaire, mais personne ne peut en fixer le calendrier, ce sera dans un mois, dans un an ou dans cinq ans…

Le temps logique, le temps organique de développement d’une crise, son calendrier,  ne peuvent être appréciés car  le déclenchement est toujours le fruit d’un hasard. Il y a les conditions pour que la  crise se produise et il y a le fait , le phénomène déclencheur, qui lui, est aléatoire. Ce sont des choses distinctes. Les causes lointaines et les causes proches d’Aristote.

La crise sera une crise de destruction et toute la question politique est la suivante: qui sera détruit? Qui sera laminé? Qui va régresser? Les ultra-riches, les sponsors de Macron  ou bien les classes moyennes? Les Français ou les les Pays du Nord, les Allemands?  Tout dépendra des rapports des forces sociales,  politiques et géopolitiques  à ce moment là. Un vote intelligent, éclairé s’inscrirait dans cette perspective de crise future certaine.

Et Cheminade est un visionnaire. Il sait de quoi il parle, même si il ne réussit pas à être convaincant pour les gens de la rue.

Le Senat sera peut être plus convaincant que Cheminade. Il vient de publier un rapport de bonne qualité sur cette question. Le rapport n° 393.

Rapport  accessible sur son site.

Nous l’avons lu, il tient la route, même si la pensée est classique et un peu limitée;  mais ce ne sont pas des professionnels  des  crises comme je le suis et je les excuse. J’ai passé plus de trente ans à les étudier!

Une crise en quête de fin – Quand l’Histoire bégaie
Rapport d’information de M. Pierre-Yves COLLOMBAT, fait au nom de la Délégation sénatoriale à la prospective
n° 393 (2016-2017) – 9 février 2017

https://www.senat.fr/notice-rapport/2016/r16-393-notice.html

Introduction du rapport :

La première grande crise du XXIe siècle dure depuis dix ans. De financière, elle est rapidement devenue économique, puis sociale, et désormais clairement politique sans qu’on en voie encore la fin.

Si l’objectif initial de cet exercice de prospective était d’évaluer les probabilités de réédition d’un krach qui, cette fois, pourrait être fatal, un horizon plus large s’est rapidement imposé : au-delà des risques techniques qui pèsent sur lui, mesurer la place du système financier et bancaire, ses pratiques, ses évolutions récentes et la réalité de son soutien à une économie qu’il est censé supporter. Rien, donc, de plus naturel que la délégation à la prospective se soit emparée d’un tel sujet et préoccupée de savoir quelles formes pourrait bien prendre notre avenir immédiat.

Car nous vivons une situation paradoxale : aujourd’hui, le risque d’un krach financier d’ampleur équivalente à celui de 2007 n’a pas diminué, bien au contraire. Les quelques dispositions destinées à rendre le système moins instable qui ont pu lui être imposées sous le coup de l’émotion, non seulement ont laissé intact l’essentiel mais ont été largement compensées par les effets négatifs du traitement de la crise. Et pourtant, le danger pourrait plutôt provenir d’événements politiques collatéraux engendrés par la prolongation de la crise économique : l’incapacité structurelle du système à se réformer et le désaveu populaire qui en résulte et qui s’exprime au travers de ce qui ressemble fort à des « émeutes électorales ».