L’Europe, cet univers impitoyable : La Grèce en situation d’urgence humanitaire

La situation en Grèce devient de plus en plus dramatique dans, il faut bien le dire, l’indifférence quasi totale. On détourne les yeux, comme ça, c’est pratique, ça n’existe pas. La solidarité européenne, c’est surtout la solidarité entre requins de la finance..

Rappel : Quelles sont les responsabilités de cet état de fait ?

  • En premier chef, l’association de malfaiteurs et de vautours que représentent les membres de la Troïka,
  • Le piège de l’euro et d’une Europe pilotée de facto par l’Allemagne qui de peur de voir ses investissements dans la dette grecque prendre un bouillon a refusé et refuse tout aménagement
  • Le manque de cojones de Tsipras qui n’a pas su prévoir en son temps de plan B, envisager la rupture et osé redonner au pays sa souveraineté,et qui a plié sous la menace. Pourtant, serait-ce pire maintenant ??
  • et, il faut le dire, la soumission du peuple grec abreuvé de propagande télé qui s’est replié dans la peur, n’a pas écouté les lanceurs d’alerte, a cru dans les promesses de  l’Europe et ne s’est pas levé suffisamment en masse pour se révolter..

Bien évidemment ceci est une analyse grossière qui mériterait des développements plus techniques et approfondis . Néanmoins, les grandes lignes sont là.

Lisez bien cet article et que cela nous serve de leçon car nous, la base, ne sommes pas à l’abri du pire.. Malgré les contes de fée que l’on nous raconte à la télé pour nous endormir,  l’économie va mal. Soyons lucide et prévoyants ne nous livrons pas pieds et poing lié à l’un de ces européistes grands amis de l’Allemagne, si vous voyez de qui je veux parler.. Dans ce bordel ambiant, les choses prennent leur vraie place. Et c’est de plus en plus clair et net : dans cette société en crise, qui n’est pas avec et pour nous est contre nous. Il n’y a plus de demi-mesure, de chèvre et de chou possibles. Tout le reste n’est qu’illusion, mensonges et manipulations.

La situation économique et sociale en Grèce devient une « urgence humanitaire »

En Grèce, les ressources des retraités ont été divisées par deux, par trois pour certains, et parfois plus. Les services médicaux ont dépassé le seuil du « signal d’alarme » déjà actionné plusieurs fois, certains médicaments n’étant plus disponibles. Le taux de chômage est officiellement de 23%. (ndlr 50 % de chômage chez les jeunes)

Comme l’a rappelé le vice-ministre des Finances allemand, Jens Spahn, l’agonie de la Grèce continue. Pour lui, il est exclu d’accorder à la Grèce une « caution » qui impliquerait que les créanciers subissent une perte sur les prêts qu’ils ont financés.

Le Fonds Monétaire International souhaite que la Grèce bénéficie d’un allégement de sa dette, le « capital souscrit » ayant perdu objectivement une partie de sa valeur. Mais l’Allemagne s’y oppose, non seulement parce que les banquiers et les financiers de ce pays représentent la majeure partie des créanciers de la Grèce, mais aussi parce que c’est le pays qui impose le dogme du « mécanisme européen de stabilité » à l’ensemble des membres de la communauté européenne. Le fonds de réserve de la zone euro doit verser l’été prochain un nouvel acompte à la Grèce pour permettre au pays de continuer à respecter ses obligations.

Cela signifie en clair que la Grèce rembourse des créanciers privés (en commençant par les intérêts à un taux exorbitant) en utilisant des fonds publics accumulés par les contribuables de l’UE. Une équipe de négociateurs européens, accompagnés par leurs camarades du FMI, devrait retourner à Athènes cette semaine pour tenter de conclure un accord. Or, si le gouvernement grec et ses créanciers ne sont pas sur la même longueur d’ondes, les différents créanciers n’ont pas non plus ni les mêmes points de vue ni les mêmes intérêts.

L’équipe de négociation européenne, dirigée en fait par l’Allemagne, prétend que le problème n’est pas l’ampleur des dettes de la Grèce, mais la »lenteur de la croissance » du pays et l’absence des réformes demandées par l’Europe, telles que la « loi travail » en France et une « ubérisation » généralisée. Pour eux l’Espagne connaîtrait une forte croissance (3,2% l’an dernier) parce qu’elle a mené des réformes économiques massives (alors qu’aucune élément ne permet de faire la corrélation entre les deux réalités, l’économie espagnole sortants d’une crise spéculative immobilière majeure). Pour eux, donc, accorder un répit à la Grèce ou effacer une partie de a ses dettes serait une injustice vis-à-vis des autres pays européens..

Or, il ne s’agit pas seulement d’une question d’équité, mais d’une question de cohérence que les banquiers allemands ont bien perçue : si la dette du gouvernement grec est inférieure à sa valeur nominale, il est difficile de comprendre comment ce pays pourrait rester dans la zone euro. La Banque centrale européenne opère sur la base du fait que la dette de tous les Etats membres est 100% sécurisée. D’ailleurs, Wolfgang Schäuble, le ministre allemand des Finances, était prêt à voir la Grèce quitter la zone euro lors de négociations antérieures. Depuis lors, le soutien à la monnaie commune s’est affaibli avec le Brexit et la menace d’un effet domino sur d’autres pays européens comme la France, les Pays-Bas et l’Italie.

Pourtant la véritable question qui se pose aujourd’hui n’est donc pas seulement une question technique concernant la forme la plus appropriée d’allégement de la dette pour la Grèce, ni une question d’ »équité » dans le traitement des différents États membres de la zone euro, il ne s’agit même pas de l’avenir de la zone euro, ni même de l’économie d’une manière générale. Ce qui importe le plus aujourd’hui, c’est tout simplement une question « humanitaire », car le peuple grec est confronté à une catastrophe sociale et humaine.

Le PIB grec a diminué de plus d’un quart au cours de la dernière décennie. Les conséquences douloureuses sont assez évidentes, mais que la douleur n’est pas partagée d’une manière égale par tout le monde. Les retraités ont vu leur revenu réduit de moitié, parfois plus. Les services médicaux ne sont plus en mesure d’assurer correctement leur mission. Le taux de chômage est officiellement de 23%, celui des jeunes étant le double. Pour les jeunes qui ont une qualification ou un diplôme reconnu, la meilleure solution est d’émigrer aux Etats-Unis (ils ne sont pas musulmans), en Grande-Bretagne ou en Allemagne, solution perverse qui prive le pays du retour sur les investissements publics consacrés à leur formation. Pour les plus âgés et les moins fortunés, il n’y a pas d’autre issue que de s’en remettre à la charité. Il est évident que cette situation trouve son origine dans une mauvaise gestion de l’économie grecque, mais ceux qui ont mal géré ne sont pas ceux qui souffrent actuellement.

L’absurdité est que la Grèce n’a aucune marge de manœuvre pour redresser son économie. « Normalement », si on écarte la guerre civile et/ou la révolution, un pays en difficulté financière peut agir sur trois leviers :

– l’allégement de sa dette

– la dévaluation de sa monnaie

– la mise en œuvre de réformes structurelles.

La Grèce n’a accès qu’au troisième, car son appartenance à la zone euro fait que les deux premières options ne sont pas disponibles. À un certain moment, il faudra pourtant alléger la dette, et beaucoup pensent qu’il y aura également une dévaluation. Mais d’ici là, l’agonie continue, et les victimes sont ceux qui sont le moins en mesure de le supporter.

par Jeussey de Sourcesûre
lundi 27 février 2017
Un portrait édifiant de la société grecque déjà en 2015

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