Cet occasion offerte est finalement très utile car elle met le doigt sur la nécessité d’user individuellement de notre discernement et de comprendre qu’il n’y a plus d’autres moyens pour tout un chacun que d’expérimenter et vérifier directement les informations qu’il reçoit tant la manipulation en fonction des intérêts est devenue la norme.
Cela m’a remis en mémoire cette phrase popularisée par Charles Pasqua originellement de Henri Queuille, plusieurs fois ministre sous la Troisième République, notamment à l’agriculture, il fut trois fois président du Conseil sous la Quatrième République : « Les promesses n’engagent que ceux qui y croient »… (si quelqu’un retrouve la vidéo de Pasqua je suis preneur de ce bijou de real-politique !). 9a m’a rappelé également le traitement du journaliste de CNN par le nouveau président des Etats-Unis …
Comme je lai signalé à son auteur, je mets un bémol au paragraphe consacré à l’école, ne partageant pas l’idée que « l’école soit indispensable et utile à tous » , voir à ce sujet l’article partagé récemment de Suprabha Seshan ainsi que cette vidéo d’André Stern (cliquez sur les noms pour les retrouver).
1) La désinformation peut se trouver là ou on ne l’attend pas
La désinformation n’est pas réservée aux médias de masse. On la trouve aujourd’hui distillée sur de nombreux sites de tout horizon, y compris
ceux qui revendiquent détenir « LA vérité vraie ». Les médias qui se disent super fiables désinforment en fait régulièrement. Il existe aussi quelques médias dits alternatifs qui mélangent volontairement des articles avec de vraies informations et d’autres articles qu’ils savent faux. Leurs intentions n’ont plus rien à voir avec l’information. Leur but est de faire du buzz et de l’argent.
2) Trop gros pour être vrai?
3) La fiabilité de l’information
La fiabilité d’une information ne se juge pas à la seule réputation ou notoriété d’un site. Certains médias de masse se sont récemment illustrés par la parution de nombreux fakes , rumeurs et insinuations. Il relayent même parfois des articles provenant de sites satiriques complètement bidons. Pourtant ce sont des médias considérés comme sérieux par les français à la base. Le journal Le Monde (qui se croit intouchable avec son Décodex) nous a pourtant fait le coup des hackers russes, France 2 a monté de toute pièce des reportages sur la Syrie alors que TF1 réinvente l’actualité, BFMTV dit aux gens ce qu’ils doivent dire à l’antenne, tout comme CNN tandis que France 24 s’en donne à coeur joie en Ukraine. Il y a de nombreux exemples. La fiabilité de l’information est devenue si douteuse que, l’année dernière, Reporters sans frontières est allé jusqu’à offrir le prix du journaliste de l’année à un partisan du djihad proche d’al nosra.
De même, malgré la propagande qui fait rage contre les idées qui dérangent, les médias alternatifs sont aujourd’hui tout à fait capables de produire de l’information. Dans la mesure ou les sources sont données et que l’info est vérifiable, il convient de ne pas balayer du revers de la main les informations sous le seul prétexte qu’elles ne viennent pas d’un média traditionnel. Au contraire, les informations provenant de sites indépendants et non subventionnés sont en général de bonne qualité. Le fait que ces médias puissent aborder les thèmes de leurs choix sans limites ni tabous dérangent à la fois les médias et l’Etat qui sont désormais en guerre ouverte contre ces médias. Dès lors, il n’y a plus réellement d’objectivité dans leurs attaques incessantes. Il convient donc de garder la tête froide pour ne pas se laisser avoir par la propagande.
4) Savoir détecter la propagande
* Scolaire:
* Guerrière
La propagande de guerre est plus vicieuse encore car, en France, elle voudrait par exemple faire accepter aux français non seulement qu’il existerait de bonnes et de mauvaises bombes selon qui les larguent mais qu’il est acceptable de soutenir des terroristes en Syrie simplement parce qu’ils luttent contre un ennemi commun (un ennemi du gouvernement, pas des français). Elle voudrait aussi nous faire croire qu’une information, si elle provient d’un média russe, est forcément de la propagande alors que nos médias eux font de l’information, la vraie. On constate pourtant que
la propagande de guerre de nos médias en Syrie, et notamment à Alep, a été la plus nauséabonde qui soit.
* Étatique
L’Etat, c’est bien connu, a toujours raison. Lorsqu’un narratif est développé par un gouvernement suite à un attentat par exemple, pour les médias, c’est forcément la vérité, même si ce narratif est changé trois fois en deux jours ou qu’il est parfaitement incohérent. Pour le 11 septembre. le rapport est devenu incritiquable en France et certains politiciens traitent carrément les chercheurs de vérité de négationnistes s’ils osent remettre en question un quelconque point de la version officielle. Les médias jouent ici un rôle prépondérant puisqu’ils sont les garants de la diffusion et l’acceptation de la propagande étatique par la population. Ce fut particulièrement flagrant avec la théorie du genre ou les médias ont relayé et appuyé sans aucun recul les assertions niant les aberrations ayant déjà cours à l’école et celles étant en gestation.
* Idéologique
Les médias défendent également bec et ongles certains sujets comme l’immigration de masse qui est vu comme nécessaire et forcément bénéfique. Toute remise en cause de ce point de vue est systématiquement critiqué et étiqueté de complotisme, populisme voir carrément de fascisme. On peut être pour ou contre ces sujets, c’est un fait, mais on ne peut pas nier leur existence et l’impact qu’ils ont sur notre pays par contre. Nous avons vu également pendant les élections qu’ils ont leur chouchou et ne traitent pas les candidats de la même manière. Hors élections, le même type de différence de traitement attend
les politiciens antisystème ou qui s’éloignent un tant soi peu de la propagande européenne.
5) Les traductions sont-elles fidèles?
6) Objectif ou pas?
Ce qui m’amène à un point très important. Dans la plupart des médias, y compris alternatifs, l’information n’est pas toujours totalement objective dans le sens ou les journalistes ne sont pas des robots. Ils font forcément transparaître, dans une mesure variable, leurs opinions politiques. Certains choisiront de parler de certains sujets et passeront totalement sous silence d’autres. Les médias adorent par exemple faire miroiter l’illusion du choix démocratique en évoquant les différents candidats à la présidentielle (forces, faiblesse, sondages, tout y passe) par contre,
pour parler des réseaux pédophiles de l’élite, il n’y a plus personne. Certains autres sujets sont traités mais uniquement pour les ridiculiser et tenter de leur ôter toute crédibilité.
Doit-on pour autant considérer que ça n’existe pas? Non évidemment. Mais il y a une réelle volonté de taire ce sujet et d’autres qui sont tabous. Les diatribes politiques des journalistes sont aussi légion avec des articles régulièrement russophobes ou conspirophobes (oui, je sais, ce terme n’existe pas…mais ça devrait). L’objectif est alors de suivre un agenda et non d’informer. Là aussi, il convient d’être vigilant car certains articles à charge peuvent tout de même être vrais, ou l’être partiellement.
7) La désinformation est vicieuse
Je rebondis sur ce dernier point. Certains articles comportent plusieurs informations. Il arrive parfois que l’une d’elles soit fausse et que le reste soit vrai. Cela peut être une erreur d’appréciation, de renseignement ou une tactique de désinformation. Dans ce cas, la tendance est plutôt inverse. Certains reprennent une information vérifiée et parfaitement réelle et la mélange à de nombreuses autres fausses et inventions qui pourraient du coup paraître véridiques à l’oreille des lecteurs. En mêlant le vrai et le faux, l’ensemble est discrédité et il est possible de rendre caduque certaines informations et thèses qui pourraient pourtant être traitées d’une façon plus éthique.
8) Les médias alternatifs
Dans les médias alternatifs en particulier, il faut toujours vérifier la source des articles qui sont systématiquement indiquées en fin d’article. Il arrive parfois qu’il faille remonter, un, deux voir trois niveaux avant de tomber sur la réelle source et on peut parfois avoir des surprises. Dans tous les cas, gardez toujours un œil ouvert mais critique sur les articles. Les médias alternatifs sont en grande partie de bonne foi mais ils cumulent deux tares: leurs auteurs ne présentent le plus souvent pas de formation journalistique, ils apprennent en général sur le tas. Ce n’est pas le cas de tous comme par exemple l’agence info libre qui présente du contenu propre avec l’aide de certains journalistes indépendants. L’autre problème est qu’il ne s’agit le plus souvent pas d’une activité à temps plein donc le temps consacré à la vérification de l’information peut être plus restreint. Mieux vaut donc de ne pas faire une confiance aveugle car tout le monde peut se tromper. Lorsque c’est le cas, c’est rarement voulu, le mieux reste d’en faire part respectueusement aux principaux concernés.
9) La vérification des informations? ne comptez pas sur les autres
D’autres comme Hoaxbuster, sont un peu sur la même créneau mais usent en plus d’un ton volontiers dédaigneux comme si le fait de se montrer particulièrement hautain permettait de donner du crédit à leurs démonstrations. Ces sites partent généralement du principe que tel article est faux, et trouvent ensuite des arguments pour l’étiqueter comme tel, quitte à négliger 10 autres arguments qui démontrent le contraire. Ils s’attaquent généralement à l’argument le plus bancal d’une théorie pour espérer démontrer le fait que l’ensemble d’une théorie est fausse (ce fut le cas pour le 11 septembre, et bien d’autres événements). Avec ce type de sites, le débat est impossible. Pour eux, ils ont raison, point barre.
10) Les photos (et vidéos) ça trompe énormément
En cas de doutes, vérifier les photos et les vidéos présentées dans les articles. Les photos peuvent l’être facilement en utilisant soit
Google Images soit
l’outil en ligne Tineye qui permet de trier les images par date et aussi de vérifier si des images ont été modifiées. Si vous pensez qu’une image a peut-être fait l’objet d’un montage ou d’une retouche via un logiciel,
on peut s’en assurer avec le site Fotoforensics.
P.S: Ce manuel est une vision personnelle du monde de l’information. Il se veut facile d’accès mais n’est pas forcément exhaustif. Il n’a pas pour ambition de favoriser à tout pris les médias alternatifs. Aujourd’hui, ils sont certes un contre-poids à la désinformation mais les médias de masse sont aussi utiles. Il faut savoir jongler avec les deux. Les conseils de cet article valent pour l’ensemble du circuit de l’information…
y compris ceux qui se croient plus fiables que les autres.