Réflexion : Le nouveau leurre du marketing politique : « anti-système »

Question du jour : Quel crédit accorder au qualificatif d’anti-système dont se parent les candidats français à la fonction suprême ?

Vous ne pouvez pas l’ignorer : C’est Benoit Hamon qui a été désigné comme le candidat socialiste  reconnu par le pouvoir. Il faut dire que ça n’a pas été trop difficile : Valls était grillé, Montebourg et son discours de faux rebelle non crédible, les autres étant quasiment inconnus du public. Vous qui suivez courageusement l’affaire, avez dû le noter : les médias soutenaient Hamon tout en prenant garde de ne pas trop écorcher Valls.  Le résultat était téléphoné : Un socialiste  pas trop marqué par le système, pas encore invité chez  les Bildelberg , qui n’est pas passé par les Young Leaders, plutôt discret,  le seul finalement qui pouvait prétendre remettre un peu le cap à gauche sans trop passer pour un guignol. Sa victoire est une victoire par défaut. 

Petit rappel utile :

Dans ce monde qui s’est quasiment intégralement organisé autour du culte de l’argent et dans le quel le vrai pouvoir est donc d’abord économique, les gestionnaires et bénéficiaires de la gigantesque pompe à fric ont besoin de marionnettes serviles pour manipuler les troupeaux : la classe politique.

C’est simple à comprendre : grâce à ces derniers, ils ont toutes les clefs du pouvoir :  Aucun ministère ne leur échappe leur influence est omniprésente, ils ont  le beurre, l’argent du beurre et chez nous, le cul de Marianne.  Au cas où un État aurait  des velléités de rébellion la création d’une organisation supra-nationale comme l’Europe construite par eux et pour eux a posé un verrou de sécurité complémentaire pour rendre aléatoire toute tentation de fuite de cet univers économique carcéral.

Quant arrive le temps de changer la marionnette, se pose le problème de trouver la plus fidèle, la plus servile, la plus dévouée et la plus habile à servir ce système. C’est là que les choses se compliquent car il s’agit de manipuler le plus subtilement possible une masse de dizaines de millions de  ce qu’ils considèrent comme des crétins mais dont dépend tout de même la production de leur richesse.  Jusqu’à présent, répandre la division en désignant les les moutons noirs suffisait.

Mais la  grogne est dans les bergeries et les moutons noirs ont de plus en plus d’audience. 

Il s’agit donc de  manœuvrer pour atteindre le but final tout en ayant l’air d’avoir subi une défaite.

C’est là que la science du marketing intervient avec une expression largement reprise  par des médias spécialistes de la novlangue : « anti-système ».

Vous l’aurez remarqué,  dans la presse, ils sont presque tous « anti-système ». Même Fillon qui ne craint aucun ridicule ! Le grand jeu est de cracher dans la soupe alors même que la quasi totalité l’ont mangée et la mangent, (certains avec goinfrerie),  depuis leur première crise d’acné.  C’est gé-nial !  Cela permet de brouiller les cartes, et de jeter un doute sur les quelques programmes qui portent un véritable projet. Ceux-là, on les jette dans  la cuvette populiste à droite au fond du couloir, qu’importe qu’ils n’aient rien à voir avec le conservatisme.  Les projets on s’en fout.  Il s’agit de faire naître des émotions, grâce à de belles envolées lyriques, pas de dialoguer avec une population dont ils n’auront plus rien à faire une fois qu’ils auront gagné la queue du Mickey du manège électoral.

2017 est donc l’année des candidats « anti-système ».  Le Brexit, le Mouvement 5 Etoiles, Podemos, les tentations souverainistes, la bulle financière qui menace d’exploser, l’Europe qui se fissure : la machine se grippe.  Il faut donc vite désigner les « bons » anti-système  afin que les français résistent aux sirènes de ceux qui ont l’air de les aimer sincèrement et qui pourraient bien aggraver le problème jusqu’à la panne.

F.Fillon quasiment out, B. Hamon improbable, reste pour les MMS  la tâche de promouvoir le jeune dieu de la politique qui monte : Macron l’anti-système (plus pur produit du même, tu meurs), le seul  à leurs yeux qui pourrait barrer la route à Marine Le Pen. Les autres sont considérés comme négligeables étant entendu que le soutien à Hamon par la presse pourrait bien avoir à voir avec une pierre jetée au passage dans le jardin de la France Insoumise….

Je suis prête à parier avec vous qu’Emmanuel Macron sera la Hillary Clinton des élections US. Qui sera le Trump ?

Ceci n’est qu’une analyse à grands traits, née des heures que je passe à sillonner le net, une sorte de paysage qui se dessine  et qui et n’engage que moi. Je conviens qu’il est triste d’être plongé dans cette cuisine politique méprisable  alors que les enjeux nationaux et internationaux ont rarement été aussi importants depuis des décennies. Mais c’est paradoxalement la raison pour laquelle il me semble  majeur d’en débattre.  Nous devons sans pause débusquer les manipulations dont nous sommes les cibles.

Ne l’oubliez pas, tout cet agencement délétère repose sur nos épaules. Si nous avions le culot de dire tout ensemble « stop », la machine qui nous broie a des degrés divers sur la planète n’aurait plus aucun moyen de perdurer.  Nous n’en sommes pas là, mais un vent se lève qui porte avec lui quelques grains de sable dont nous faisons partie.

La vigilance est plus que jamais de mise, ne lâchons rien. 

Galadriel

 

 

 

 

 

 

 

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