Présidentielles : Et c’est à eux que vous pensez pouvoir donner les clefs ??

Ce qu’il y a de bien pour nous, c’est que les présidentielles et les appétits qu’elles aiguisent, mettent la lumière sur des affaires qui sans cela seraient probablement restées enfouies dans les archives du pouvoir et  prudemment oubliés.

Deux scandales atteignent François Fillon et Emmanuel Macron. Tant que les dossiers n’auront pas été portées devant une instance juridique, le conditionnel restera la règle. Les soupçons sont lourds car ils posent  de façon aiguë la question de savoir si ces deux candidats qui se présentent l’un et l’autre comme des « Monsieur Propre » de la politique représentent vraiment le changement qu’ils prétendent apporter à la France. Du point de vue du minimum d’exemplarité que l’on est en droit d’exiger d’un leader d’État, ils pourraient être dans la parfaite continuité de cette voyoucratie que nous venons de supporter les décennies précédentes.

Plus généralement, comment peut-on imaginer que l’absence de conscience morale est à géométrie variable, que l’on peut tricher dans certains domaines et rester insensible aux sirènes de la corruption dans d’autres ? Et ne vous y trompez pas, la corruption n’est pas qu’une histoire d’argent, c’est aussi une conception du monde.

Avons-nous vraiment besoin en cette période incertaine et dangereuse de délinquants présumés à la tête de la France ?

La population française dans l’ensemble est bien brave et n’est pas trop regardante: Le couple Balkani, Serge Dassault, Claude Guéant qui vient de se prendre 1 ans de prison ferme, Juppé, et Sarkozy le champion toutes catégories des casseroles judiciaires (et ce ne sont que quelques noms au hasard) ont toujours pignon sur rue. Si un français moyen en avait fait le 100ème il pourrirait en prison pour de longues années. Mais eux non. Les scandales politiques, financiers, comme la délinquance sexuelle qui font plutôt rigoler la population, ne sont nullement un frein à la gestion du pays.

Les français sont saisis de dissonance cognitive.  Il ne semblent pas faire le lien entre comportement mafieux et personnalité, entre personnalité et  pouvoir et s’étonnent à longueur de blogs d’être pris pour des cons. 

Qu’attendent-ils donc de gens sans foi ni loi sur les débordements desquels ils ferment si fort les yeux qu’ils les élisent et réélisent encore ?

Quel sens, quelle profondeur à le mot « valeurs » tellement utilisé dans les discours et les programmes ? Autant sans doute que celui de « démocratie ».

Galadriel

Emmanuel Macron aurait financé sa campagne avec l’argent du ministère de l’Économie

Un livre de révélations à paraître affirme que le candidat d’En Marche ! aurait employé les moyens mis à sa disposition par Bercy pour financer des dîners de campagne. Un député UDI a saisi la Haute autorité pour la transparence de la vie publique

https://francais.rt.com/france/32934-emmanuel-macron-aurait-finance-campagne-argent-bercy-ministere-en-marche

 

Pénélope Fillon a-t-elle bénéficié d’un emploi fictif ?

Selon Médiapart :

« La femme de François Fillon a été rémunérée huit ans comme attachée parlementaire par son époux et son suppléant à l’Assemblée nationale. Pénélope Fillon a perçu environ 500 000 euros brut de salaire en huit ans sur l’enveloppe attribuée à son mari, alors député de la Sarthe, puis à son suppléant, Marc Joulaud, pour l’emploi de collaborateurs. Elle a ensuite été rémunérée durant vingt mois par La Revue des deux mondes, révèle Le Canard enchaîné dans son édition de mercredi. L’hebdomadaire ajoute n’avoir guère trouvé trace de ses activités liées à ces emplois ».

NB : Attention, pour le moment, il ne s’agit que de soupçons. Gardons à l’esprit qu’en période électorale tous les coups et les plus bas, sont permis. Notons également que la loi autorise l’emploi de conjoints ou de membres de la famille à partir du moment où le travail est réel. Tout est là.

Il devrait être très simple de retrouver les traces administratives de la présence et du travail effectif de Mme Fillon au Parlement et il est étonnant que le camp du candidat n’ait pas réagi en fournissant ces preuves. La seule réponse pour le moment est que « Pénélope Fillon aime rester dans l’ombre… »  En ce qui concerne son emploi à la « Revue des Deux Mondes », son directeur Michel Crépu a déclaré ne l’avoir jamais croisée, ne pas la connaître.

Sur France Infos, La porte-parole de François Fillon, Florence Portelli, n’a apporté aucune précision sur d’éventuelles productions de Mme Fillon, qui seraient susceptibles de démontrer le bien-fondé de ses émoluments. Elle a concédé, que Pénélope Fillon était resté « à la maison » dans la Sartre, auprès des administrés de son mari. Florence Portelli ne juge pas utile de modifier la loi encadrant le travail des conjoints des parlementaires, les diplômes et les compétences sont à ses yeux suffisants pour justifier la somme de 500 k€ étalées sur plusieurs années.

Dans l’article d’RTL qui lui est consacré, on lit : « Malgré son diplôme, Penelope Fillon ne travaille pas. Sur sa fiche d’élue au conseil municipal de Solesmes (Sarthe), où elle siège depuis 2014, il est simplement inscrit « femme au foyer » pour évoquer sa situation professionnelle ».

Dans aucun des interviews qui lui sont consacrés et qui décrivent sa vie  ne sont évoqués les emplois incriminés. Pourquoi ?

Les soupçons ne sont donc pas sans fondements.

 

Image à la Une : https://impertinix.com/affaires-et-scandales-detat/

Commentaires sont clos