Trou de la Sécu : Une manipulation entretenue par les gouvernements

Encore une info à verser dans le dossier élections présidentielles.

La fameuse expression « déficit de la Sécurité Sociale » est une légende urbaine, un mythe, une mystification, un mensonge, une manipulation dialectique et comptable.

Alors comme nous l’annoncent à l’Olifant, les médias « mainstream », Fillon qui se pose déjà en futur Président de la République, voudrait combler le « trou de la Sécurité Sociale », se comparant aux Danaïdes vidant leur tonneau d’eau dans un puits sans fond. Nous sommes décidément dans la légende, combler un trou qui n’existe nulle part ailleurs que dans l’imagination féconde des politiciens relève de l’escroquerie, serait-on dans l’anti-matière ?

Pour démontrer cette « escroquerie » politicienne et médiatique, qui, depuis 1994 culpabilise l’opinion publique, les assurés, les Français, je propose un bref rappel historique.

Dès 1945la Sécurité Sociale a été créée par le Comité National de la Résistance – CNR –

Née dans les maquis de la résistance, la Sécurité Sociale sera donc instaurée par le Gouvernement de Gaulle qui, confronté à la mauvaise foi du patronat devant l’avancée sociale de la création de la Sécu, et pour mettre un terme à cette obstruction des réactionnaires, fit voter deux ordonnances.

4 et 19 octobre 1945, créant l’organisation et fusionnant toutes les anciennes assurances (maladies, retraites), créant ainsi une nouvelle forme de prise en compte du social, sur le modèle « bismarckien, avec gestion par des partenaires sociaux et financement par des cotisations à la charge des employeurs et des salariés. Refonte du système des assurances des années trente, et reconnaissance du rôle des mutuelles, ainsi que de certains régimes dits « spéciaux » datant d’avant-guerre.

Sous la IIIe république, dès 1926, des caisses de protection des salariés sur le mode de gestion patronat/ouvriers existaient d’ores et déjà, mais combattues par le patronat, très remonté contre toute idée de protection sociale chez les classes laborieuses.

En 1945/46, les patrons, sentant l’offensive gaulliste très impliquée sur le terrain social, s’arc-boutent contre le projet et sa mise en place, avec la même vigueur manifesté econtre les lois sociales des années trente, poussant leurs habituels cris d’orfraie, les assureurs se mettent de la partie, toujours sur le même mode accusatoire, – Avec une sécurité sociale, nous serons « spoliés » d’un marché qui nous échappera et qui nous revient de droit.

On peut imaginer que le marché des assureurs de l’époque était déjà très juteux. Nous remarquerons donc que la guerre menée par le patronat contre la Sécurité Sociale ne s’est jamais démentie, le patronat n’a jamais déposé les armes contre la SS, bien au contraire, il s’est raffermi, l’UE et Maastricht leur offrant plus que jamais, l’ occasion de reprendre leur guerre de tranchée et leur revanche !

La création de la Sécurité Sociale s’appuie sur l’article 22 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme qui dit ceci :

« Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille… les soins médicaux, ainsi que pour les services sociaux nécessaires, elle a droit à la sécurité en cas de chômage, de maladie, d’invalidité, de veuvage, de vieillesse ou dans les autres cas de perte de ses moyens de subsistance, par suite de circonstances indépendantes de sa volonté ».

Alors, à moins de supprimer de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, cet article conséquent, fondamental, on ne voit toujours pas la légitimité des gouvernements successifs depuis 1994, (Maastricht), à entamer des coupes sombres dans la SS, au nom d’un prétendu trou ou « déficit structurel » pour reprendre le langage technocratique en cours, dans les arcanes du pouvoir, pour entamer des coupes sombres dans la Sécurité Sociale, et de compromettre de facto, l’égalité pour tous aux libres accès aux soins, unacquis qu’il faut considérer comme inaliénable. Acquis de haute lutte, faut-il le rappeler ?

C’est d’ailleurs la base d’une société équilibrée. Une population en bonne santé sera toujours un facteur de vitalité pour un pays. A moins de vouloir détruire ce même pays, la France, en l’occurrence, quoi de mieux que d’empêcher les gens de se soigner correctement, que de détruire la Sécurité Sociale, pan après pan ? Oh ! Pas d’un coup, mais sournoisement, à l’aide de la propagande mainstream qui aura elle aussi une grande part de responsabilité dans la diffusion de la légende urbaine : le fameux « déficit structurel » de la sécurité sociale.

Avec une étonnante constance donc, tous les ministres en charge des affaires sociales se sont employés à la démolition de la création du CNR, leur cauchemar, leur terreur de voir passer sous leur nez le marché prometteur, tous attelés au char patronal, pour remettre en question ce droit fondamental des Français, l’accès aux soins gratuits.

Alors, sur quelles règles comptables s’appuient le (les ) gouvernements pour déclarer la Sécurité Sociale déficitaire, pour en déduire un déficit structurel, un « trou causé par des dépenses exorbitantes des Français pour se soigner », dans la branche maladie de la Sécurité Sociale, dans un premier temps, avant de s’attaquer de façon concomitante à la branche retraite et chômage ?

En 2014, le rapport de la cour des comptes publiait : le « trou de la Sécurité sociale » aurait atteint (régime général + fonds de solidarité vieillesse), 16 milliards d’Euros.

Mais ce rapport complète son information par ceci :

« Le montant de la « fraude patronale » aurait atteint 20 à 25 milliards d’Euros en 2012 ».

Information bien entendue, cachée au grand public, qui croit peut-être naïvement que ce sont les assurés sociaux responsables de leur propension à aller se soigner – comme tout être normal – et à accroître le trou de la sécurité sociale, trou qui n’existe que dans l’imagination perverse de ceux qui trouvent intérêt à répandre cette manipulation de chiffres et de dissimulation de la vérité d’une situation largement fantasmée, dans un seul but : la PRIVATISATION TOTALE ET A TERME DE LA SECURITE SOCIALE POUR LA LIVRER AU PRIVE –

Quoi de plus simple ? Obliger les Français à passer par le privé pour contracter des assurances « privées », des mutuelles « privées », dont le volume quantitatif en bénéfices engrangés sera, on le devine exponentiel, marché prodigieux, qui explosera dans les années à venir et que l’existence même de la Sécurité Sociale empêcherait de s’épanouir, et que les lobbies très actifs auprès des politiciens leur présentent comme le nec plus ultra de toute société libérale avancée, à la Thatcher, le modèle sans alternative de Fillon ! Des politiciens prêts à se plier aux exigences d’un patronat, d’un MEDEF, tout puissant, hors de contrôle.

Je ne rentrerai donc pas dans les considérations personnelles des politiciens et de leurs motivations personnelles à se plier aux lobbies, ce n’est pas de mon ressort.

Par contre, je constate que les politiciens ne sont pas en déficit de « mensonges », non plus.

Que nous disent ces chiffres transmis par la cour des comptes ?

Tout simplement, ils nous expliquent que du côté de l’Etat et du Patronat, les taxes destinées à la SS, qui devraient lui être reversées, ne le sont pas, hélas, elles avaient été prévues en partie pour cela, c’est un peu comme l’histoire de la vignette automobile souvenons-nous, en direction des personnes âgées, qui n’ont jamais été reversées.

1/ Les taxes sur le tabac. Ne sont pas reversées – représentent 7,8 milliards d’Euros.

2/ Les taxes sur l’alcool – Ne sont pas reversées – 3,5 milliards d’Euros

3/ Les Primes d’assurances automobiles – Ne sont pas reversées – 1,6 milliard d’Euros

4/ Les taxes sur les industries polluantes – Ne sont pas reversées – 1,2 milliard d’Euros

5/ La part de la TVA – n’est pas reversée – 2,0 milliards d’Euros

6/ Retard de paiement par les entreprises – Ne sont pas reversés – 1,9 milliard

En soustrayant le total des taxes, au prétendu « trou », nous avons donc un excédent de 9 milliards d’Euros.

Pourquoi ce « déficit structurel » ne peut pas exister dans un organisme tel que la Sécurité Sociale ?

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SUITE ET FIN DE L’ARTICLE :

http://www.2012un-nouveau-paradigme.com/2016/12/le-trou-de-la-securite-sociale-est-un-trou-fictif.html

 

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