Et si le but du changement d’heure était de nous couper de notre rythme vital ?

Ca y est, nous voilà encore dans le complot ! C’est pourtant une question qui mérite que l’on y réfléchisse. En effet, comme l’explique très bien ce long article les bénéfices des changements horaires deux fois l’an sont tout à fait douteux et contestés. Alors, pourquoi ? Et si la raison était beaucoup plus trouble ? Une façon de nous déconditionner de nos repères, de faire de nous des êtres hors sols et malléables ?

Extrait :

« LES ARGUMENTS SENSIBLES

Si l’heure n’était qu’une affaire de conventions sociales ou économiques, il n’y aurait guère de sens à discuter de l’heure d’été, et aucun argument vraiment valable ni pour l’imposer, ni pour s’y opposer.

Le problème est que nos vies ne sont pas faites que de travail et d’argent. Nos vies sont aussi faites de sentiments, d’ambiances, de ressentis. Ce que certains administratifs appellent très pudiquement «la qualité de la vie», histoire de bien montrer que pour eux c’est très très accessoire. N’en déplaise à ces messieurs, ce domaine n’est justement pas accessoire, c’est le domaine principal, celui de nos motivations profondes, de nos sentiments, du sens que nous donnons à nos vies. Le travail et l’argent? Des moyens, tout au plus. Il ne s’agit pas ici de dénigrer ces moyens, mais, en toute bonne gestion, les buts passent toujours avant les moyens.

Ainsi chaque moment de la journée a son ambiance, une couleur de la lumière, une vibration. Ceci est pris en compte dans le système musical Hindou des ragas, qui correspondent chacun à un moment de la journée, à une ambiance. C’est aussi ce que j’explique dans mon roman «Les Jardins d’Aéoliah» quand les personnages, au lieu de platement numéroter les heures, leurs donnent des noms poétiques tels que «l’heure de la rosée», «l’heure joyeuse», «l’heure indigo», etc.

Notre sensation intuitive de l’heure se synchronise sur cette perception. Midi est un repére commode, car il marque toujours, quelle que soit la saison, le milieu de la journée. Avant midi, on est plus près du matin, et le gros est encore devant; après midi on est plus près du soir. A midi, le soleil est au Sud et au maximum de chaleur comme de hauteur. Midi est habituellement marqué par le principal repas, c’est une pause pour laquelle nous sommes obligés de stopper les activités du matin. Il partage le jour en deux parties égales, dont les affectations peuvent être différentes. Minuit est quand on passe au lendemain.

Les horloges, avec leur précision, tendent à être un repère plus puissant que le ressenti poétique, ou mème que la position du Soleil (pas toujours visible). Si les horloges ne font que confirmer ces repères naturels, il n’y a pas de probléme.

Mais si ce qu’indique l’horloge est trop décalé par rapport au ressenti, ou si cela change tout le temps, alors notre système nerveux ne s’y retrouve plus du tout. C’est justement le cas avec l’heure d’été: le repas de midi est en fait pris à 10 heures, en pleine matinée. Au milieu de la journée, l’horloge indique 14 heures.

De cette contradiction nait cette sensation de désordre, de laisser aller, que l’on éprouve avec l’heure d’été, assez similaire à celle du décalage horaire, ou de ce que l’on ressent en vivant une vie de patachon (manger ou dormir à n’importe quelle heure). Cette sensation de coupure d’avec les ambiances de la journée ne dérangera certes pas certains administratifs, de toute façon déjà habitués à vivre complètement en dehors de la réalité, mais j’espère tout de même que:

PROVOQUER une telle coupure n’est pas le but réel de l’heure d’été…

Voilà la raison profonde pour laquelle je suis opposé à l’heure d’été: les réalités de la vie, sentiments, poésie, bonheur quotidien, doivent l’emporter sur toutes les soi-disant contraintes administratives ou économiques. En effet ces contraintes ne sont, au mieux, que des moyens, alors que notre bonheur quotidien est du domaine des BUTS. »

ARTICLE INTEGRAL : http://www.shedrupling.org/activist/heure/heure.php?lang=fr&c=0&e=f#heure

 

Image à la UNE : Ibid

Signalé par Graine de Piaf.

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