Agronomie : L’intérêt du « non labour » confirmé
La compilation de 62 études scientifiques comparant les pratiques de travail des sols agricoles dans le monde conclut à un avantage agronomique certain du « non labour ». Les enjeux climatiques devraient accélérer l’abandon de la charrue.
CHARRUE. Les chercheurs du collège d’agriculture de l’Université d’Illinois ont voulu en avoir le cœur net. Est-ce que les comparaisons entre méthodes de labours faites dans les fermes du Midwest sont aussi valables pour le reste du monde ? Les Etats-Unis sont en effet en train de se passer à grande vitesse du labour. Aujourd’hui, 1/3 des exploitations ne passent plus la charrue dans les champs. Outre les évidentes économies en fuel et en matériel, la technique s’est avérée extrêmement rentable. « Aider le sol à remplir ses fonctions permet de mieux faire pousser les récoltes tout en maintenant une haute qualité remplissant des buts écologiques, assure Stacy Zuber, principale auteure de l’article paru dans Soil biology and biochemistry. Dans l’Illinois, nous avons des sols très fertiles qui sont notre principale richesse. Les fermiers peuvent la protéger en s’assurant que la communauté microbienne est en bonne santé ».
La vie microbienne des sols, voilà le secret d’un sol fertile. Un gramme de sol contient un million d’espèces de bactéries, 100 000 espèces de champignons, 1000 espèces d’invertébrés (acariens, collemboles, nématodes, etc.) parmi lesquels les rois de ce milieu, les vers de terre, principaux acteurs de la fertilité des sols. Un sol sain compte une douzaine d’individus par m3. Ce microcosme aère le sol, décompose les résidus des végétaux et les transforme en matière organique de nouveau assimilable par les plantes. C’est ce recyclage qui est perturbé par le labour. Si le retournement des terres a un impact positif sur la vie bactérienne en provoquant la création de milieux de vie différents favorisant la multiplication des espèces, il stimule en revanche l’apparition de bactéries porteuses de maladies pour les plantes ! En outre, la charrue détruit le fragile réseau des mycéliums de champignons microscopiques qui aident les plantes à mieux capter la matière organique. Le semis direct quant à lui abaisse, certes, la diversité bactérienne, mais il favorise les espèces impliquées dans la fertilité, augmente la vitalité des champignons et améliore leur efficacité dans la dégradation de la matière organique.
Le non labour, supérieur partout dans le monde
Image à la Une : Dossier ver de terre – http://www.bioactualites.ch/fr/sol-sain-plantes-saines/biodiversite/ver-de-terre.html
Merci à Gabriel