Miracle pré-électoral : Le trou de la Sécu disparaîtra en 2017

Le très fameux trou de la Sécu dont on nous aura rebattu les oreilles depuis plus de 30 ans pour justifier la démolition de notre système de santé va être bouché l’année prochaine grâce au gouvernement de François Hollande. Magique… Il n’y a pas d’autres mots.

« Nous avons sauvé la Sécu » claironne Marisol Touraine dans les Echos.

A quel prix ? Au prix de réformes drastiques et ce n’est pas fini :  privatisation, déremboursement des médicaments, fermeture de lits,  suppression de personnel, restriction des soins et j’en oublie. Demandez aux professionnels, ils vous en diront deux mots. A ce propos, les professionnels en exercice libéral seront sûrement heureux d’apprendre que leurs tarifs vont être revus à la baisse…

Selon Le Figaro :

Les économies les plus importantes (1,43 milliard d’euros) seront réalisées dans les produits de santé et la promotion des génériques, dont 500 millions consacrés à la baisse des prix des médicaments. Marisol Touraine annonce également la création d’un «fonds de financement de l’innovation pharmaceutique» doté de 800 millions d’euros pour «financer dans la durée les traitements innovants» et «lisser les pics de dépense». L’autre gros poste d’économies (1,1 milliard) concernera la «pertinence et le bon usage des soins», avec notamment une baisse des tarifs des professionnels libéraux. Dans le viseur également, la dépense hospitalière et la chirurgie ambulatoire.

Selon l’Express :

Une « politique de coups de rabot »

Pour parvenir à une réduction aussi spectaculaire, le gouvernement mise sur des économies qui font grincer des dents les professionnels de la santé. Au lieu de 3,4 milliards d’euros d’économies en 2016, Marisol Touraine a annoncé pour 2017 un effort augmenté à 4 milliards. En clair, via des « fermeture de lits d’hôpitaux », des « économies sur les médicaments et dispositifs médicaux » ou encore des « ‘gains d’efficiences’ demandés aux établissements hospitaliers » liste Le Monde.

« C’est en serrant de plus en plus sévèrement les coûts de la santé que le gouvernement a réduit le déficit de la branche maladie depuis 2012 », accuse Claude Le Pen, économiste de la santé à l’université Paris-Dauphine dans le journal. Selon lui, « Marisol Touraine a mené une politique de coups de rabot. »

« Le gouvernement poursuit sa politique rigoureuse de remboursement et de contrôles des hôpitaux, renchérit Henri Sterdyniak. Il profite aussi des mesures restrictives pour les dépenses de famille et de vieillesse, comme la baisse du plafonnement du quotient familial ou le report de l’âge à la retraites. »

Il faut intégrer dans ce coup de pub pré-élections quelques magouilles avec les chiffres : 

« Cuisine entre les comptes de l’Etat et de la Sécu »

Lors de la présentation du rapport annuel, le premier président de la Cour des comptes, Didier Migaud, a aussi mis en avant un « procédé comptable discutable » voire « opportuniste » à l’origine de ce résultat spectaculaire, en particulier de la branche maladie. L’intégration d’un « produit exceptionnel de CSG de 700 millions d’euros » ne correspondant à aucune recette supplémentaire de l’Assurance maladie est « de nature à fausser sensiblement l’appréciation de la réalité du redressement de cette dernière », a-t-il ainsi taclé.

« Chaque année, une sorte de cuisine est faite entre les comptes de l’Etat et de la Sécu, de telle sorte que la quasi-totalité du déficit public est, grosso modo, transférée au niveau du premier et non de la seconde, explique Henri Sterdyniak. La ministre de la Santé a, de ce point de vue, réussi à obtenir plus arbitrages en sa faveur ».

Autant d’arguments qui laissent les professionnels dubitatifs concernant les réformes structurelles réellement accomplies, précise Le Monde. Dans son rapport, la Cour des comptes a d’ailleurs estimé que « environ 40% du déficit résulte de causes structurelles, indépendantes de la conjoncture », appelant à des actions en faveur d’une réforme de l’Assurance maladie. Au regard des échéances électorales, il faudra toutefois sans doute attendre le prochain gouvernement.

Galadriel

IMAGE A LA UNE : NAGY pour Agoravox

 

 

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