Ambiance ambiance… L’exaspération d’une commune de l’Ain

Les impôts locaux flambent: Psychodrame dans un village de l’Ain

SOCIETE En 2007, la commune a fait un prêt d’un million d’euros pour la reconstruction de l’école. Ensuite, il a fallu mettre aux normes l’hôtel de ville…

20 Minutes avec AFP

Un climat « malsain » s’installe depuis quelques semaines dans le joli village de Revonnas, dans le département de  l’Ain. Une ambiance « plus que tendue » même. La faute aux impôts locaux qui ont augmenté de plus de 70 %. A tel point que la maire a démissionné et – hasard ? – s’est même fait agresser.

« Nous sommes volés »

Des panneaux « conseil municipal démission », « nous sommes volés », « Revonnas en faillite – incompétence, faux », accueillent le visiteur de cette bourgade résidentielle de 850 âmes, située à une vingtaine de kilomètres de Bourg-en-Bresse.

« C’est plus que tendu. Le dernier conseil municipal s’est fini au caillassage et la maire a été escortée par la police », raconte cet homme, en grande conversation avec des voisins devant chez lui. « Nous on est âgé, on veut pas s’en mêler mais une violence pareille, c’est pas possible », dit cette femme, reculant avec son plumeau sur le pas de sa porte à la vue d’un journaliste.

Depuis peu, la presse locale fait ses choux gras de l’affaire. L’hebdomadaire La Voix de l’Ain en a même fait sa dernière Une: « Revonnas, un vent de folie souffle sur la commune ».

Augmentation de 70%

Tout a commencé lorsque le préfet a tiré la sonnette d’alarme cet été et saisi la Chambre régionale des comptes. En résumé, les prévisions budgétaires des élus ont été jugées « non sincères » avec des recettes surestimées et un (léger !) trou de 140.000 euros.

Mi-septembre, le couperet tombe : la part municipale des impôts locaux va augmenter de plus de 70 %. Ce qui fera au final une augmentation des taxes d’habitation et foncière pour 2015 de près de 25 %, soit 300 à 600 euros de hausse selon les estimations des uns et des autres.

« Atterrés », une centaine d’habitants ont monté un collectif. Et le dernier conseil municipal fin septembre avait des allures de Clochemerle, avec d’un côté des habitants exaspérés, hurlant « démission », jetant des pétards ; et la maire, Caroline Zittel, penaude, sortant sous escorte policière. Quelques jours plus tard, sous la pression, elle démissionnait. Le lendemain, elle se faisait agresser devant chez elle. « Depuis elle a pris le large », fait-on savoir en mairie.

« On n’est pas à Versailles »

Mais comment en est-on arrivé là ? En 2007, la commune a fait un prêt d’un million d’euros pour la reconstruction de l’école. Ensuite, il a fallu mettre aux normes l’hôtel de ville. « L’impact de ces deux projets a fait qu’on en est arrivé là », répond à l’AFP Marie-Noëlle Bourguignon, première adjointe.

« Juste pour la rénovation de la mairie, il y en avait pour 423.000 euros ! Près de 30.000 euros pour l’ascenseur, 53.820 euros pour la métallerie de l’unique balcon. Et vous voulez que je vous dise le meilleur ? Plus de 6.000 euros pour un bac à fleurs ! », s’égosille-t-on au collectif pour la transparence de la gestion communale.

« Ils ont fait des investissements démesurés. Madame la maire voulait une salle d’apparat au 1er étage mais on n’est pas à Versailles ici ! La soirée du 11 novembre a été arrosée avec du champagne Cordon Rouge. Mais quand les feuilles d’automne envahissent les rues, là, il n’y a personne pour les ramasser », poursuit le collectif dont les membres souhaitent rester anonymes.

Pour autant, ils se défendent de toute violence. « Maintenant que le lièvre est levé, on veut juste qu’ils démissionnent ». Mais l’équipe municipale a pris ses distances avec l’ex-maire. « On a été un peu bluffé, on regrette de ne pas avoir été plus loin dans nos investigations », soutient la première adjointe qui appelle « les bonnes volontés à se rejoindre ».

Contactée par l’AFP, la préfecture de l’Ain « invite les élus locaux à prendre leurs responsabilités et les administrés à faire preuve de calme dans cette période difficile ». « Le suffrage universel auquel les citoyens seront à nouveau appelés (une élection partielle a minima, ndlr) devrait favoriser un retour à la sérénité », ajoute-t-elle.

Pas sûr cependant que l’arrivée imminente des avis d’imposition dans les boîtes aux lettres ne calme les esprits.

http://www.20minutes.fr/societe/1705975-20151009-impots-locaux-flambent-psychodrame-village-ain

Image à la une : ( AFP/Archives / PHILIPPE DESMAZES / STF )

SUJET EN LIEN :

Emprunts toxiques: Deux documents hallucinants à voir absolument!!!

http://lesmoutonsenrages.fr/2015/10/12/emprunts-toxiques-deux-documents-hallucinants-a-voir-absolument/

Commentaires sont clos