Culture : Un focus sur la Suède qui mérite réflexion…

Deux trois choses intéressantes à savoir d’un pays assez peu connu en dehors du groupe Abba :

La Suède fait partie de l’Europe, mais a gardé sa monnaie. Le référendum de 2003 rejetant l’adhésion à l’euro a été respecté, lui. Sa croissance est de 2,9 points (04/2015). (1) Une des meilleures d’Europe. Il y aurait-il un rapport ?

C’est une royauté sans pouvoir. Sa social-démocratie est parlementaire et les citoyens sont très investis  (80% de participation aux votes) Le mot « social » y a encore un sens.

C’est ce que l’on nomme maintenant avec mépris chez nous un « État Providence », même si un frein à cette politique sociale a eu lieu dans les années 90 du fait d’une pression fiscale jugée trop forte.

Selon l’indice de démocratie de The Economist, la Suède est en 2008 le pays le plus démocratique au monde avec un indice de 9,88/10

L’immigration est une tradition en Suède. Elle atteint le chiffre de 16,5% en 2014. Ce pays était considéré comme un modèle d’intégration mais les partis conservateurs, voire, d’extrême-droite progressent comme partout en Europe et cette politique commence à lever de sérieuses oppositions nourries par la droitisation jusqu’à l’extrême (4) de l’ensemble des pays nordiques.
Pourtant :

Le pays se situe dans la moyenne des pays de l’OCDE en termes de sécurité14. En 2013, le gouvernement suédois a fermé quatre établissements pénitentiaires15. Cette fermeture est la conséquence de la baisse du nombre de détenus dans le pays : 4 852 prisonniers pour 9 500 000 habitants fin 201216, soit un taux d’incarcération de 0,051%, contre un taux de 0,079% en 2006. Cependant, selon Eurostat17 et le Conseil National Suédois de la Criminalité18, la délinquance et la criminalité ne semblent pas baisser (cette progression en chiffres absolus n’est pas démentie en proportion de la population générale). La politique du gouvernement en faveur de l’insertion et des peines de probation, et le laxisme en matière de stupéfiants semblent expliquer en partie la baisse du nombre de détenus. (wikipedia)

Notons également que la Suède a été neutre dans les conflits de la 1ere et la 2ème guerre mondiale. Si il lui fut reproché de fournir du minerai de fer à l’Allemagne hitlérienne, elle fut aussi un des pays qui accueillit un nombre important de réfugiés juifs.

RÉFLEXION :

Il ne s’agit pas ici de présenter la Suède comme un pays idéal mais de faire remarquer que, contrairement à ce qu’on essaye de nous faire croire avec le TINA (There Is No Alternative) et notre gestion calamiteuse de plus en plus ultra-libérale, il existe bien des équilibres politiques démocratiques possibles qui obtiennent de la croissance tout en respectant les contrats sociaux.

La Suède démontre depuis de longues décennies également, qu’une politique d’immigration bien conduite ne grève pas économiquement un pays pas plus qu’elle donne lieu automatiquement à une augmentation explosive de la délinquance. Les pays nordiques dans leur ensemble ont le taux de criminalité le plus bas d’Europe (3)

Galadriel

 

QUOI DE NEUF EN SUÈDE EN CE MOMENT ?

1. Une position politique courageuse :

La Suède adopte une diplomatie audacieuse et se brouille avec l’Arabie Saoudite

Riyad a rappelé son ambassadeur à Stockholm après que la Suède a mis fin à un accord de coopération militaire signé avec le royaume saoudien en 2005, au nom des droits de l’Homme. Un modèle pour la France?

La Suède met ses principes en action. Le gouvernement de gauche vient de mettre fin, au nom des droits de l’Homme, à sa coopération militaire avec l’Arabie saoudite. Résultat, une poussée de fièvre avec Riyad, partenaire stratégique des Occidentaux au Moyen-Orient.

La coalition entre sociaux-démocrates et Verts, arrivée au pouvoir en octobre, s’est lancée dans une diplomatie audacieuse qui tranche avec la prudence de son prédécesseur de centre-droit, focalisé sur une bonne entente avec ses partenaires d’Europe de l’Ouest, Grande-Bretagne et Allemagne en tête.

Fin de l’accord de coopération militaire

Stockholm a annoncé mardi soir le non renouvellement d’un accord de coopération signé en 2005, qui avait permis à l’époque au suédois Saab de vendre ses radars. Le ministre de la Défense, Peter Hultqvist, a estimé que mettre un terme à cet accord s’imposait, « en partie parce qu’il ne génère pas d’activité, en partie parce qu’il n’y a pas de soutien » pour le prolonger au sein de la coalition gouvernementale. L’opposition de centre-droit et le patronat avertissent en revanche que le pays prend le risque de perdre des contrats. Selon le cabinet londonien IHS Janes, l’Arabie saoudite a dépassé l’Inde pour devenir en 2014 le premier importateur mondial d’équipements militaires. Elle est le troisième acheteur d’armes suédoises hors pays occidentaux.

Une ‘politique étrangère féministe’

Ce contentieux s’ajoute à celui déclenché avec la ministre Affaires étrangères suédoise, Margot Wallström, quelques jours plus tôt.

« Fière d’être claire sur la démocratie et les droits de l’Homme », a écrit Margot Wallström, sur Twitter tard mardi soir après l’annonce de son collègue de la Défense.

La ministre revendique par ailleurs une « politique étrangère féministe ». Tout en évitant d’évoquer directement la condition des Saoudiennes, elle a agacé Riyad en dénonçant les « méthodes moyenâgeuses » de la justice saoudienne contre le blogueur Raef Badaoui, flagellé pour « insulte à l’islam ». A tel point que lundi, les Saoudiens ont obtenu qu’elle ne prononce pas un discours prévu devant la Ligue arabe au Caire.

« Une ingérence flagrante dans les affaires intérieures du royaume »

Mécontentes, les autorités saoudiennes ont fait part de leur mécontentement en rappelant leur ambassadeur à Stockholm. Les déclarations de la ministre suédoise des Affaires étrangères constituent « une ingérence flagrante dans les affaires intérieures du Royaume » saoudien a dénoncé un porte-parole du ministère des Affaires étrangères à Ryad.

Une diplomatie audacieuse

L’ ambitieuse différence diplomatique de Stockholm ne date pas d’aujourd’hui. Elle a été illustrée, par le passé, par la politique étrangère du plus prestigieux des Premiers ministres sociaux-démocrates suédois, Olof Palme. Dans les années 1970 et 1980 il avait adopté une ligne dure contre l’Afrique du Sud de l’apartheid, l’Espagne de Franco ou le Chili de Pinochet. Stockholm garde depuis une image d’allié de l’OLP en Palestine. Depuis le retour de la gauche au pouvoir, à l’automne, la Suède a reconnu l’État palestinien. La décision a irrité Israël, qui a rappelé son ambassadeur à Stockholm durant un mois.

La Suède s’illustre également par sa politique d’accueil des réfugiés. Elle est le pays européen qui accueille le plus grand nombre de réfugiés au regard de sa population.

Un « modèle » diplomatique suédois que pourrait méditer Paris, dont la récente vente de 24 Rafales à l’Egypte fort peu démocratique du maréchal al-Sissi a soulevé de nombreuses critiques.

http://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/la-suede-adopte-une-diplomatie-audatieuse-et-se-brouille-avec-l-arabie-saoudite_1660295.html

2. Des expériences osées dans le domaine de l’emploi

Des entreprises suédoises expérimentent la journée de travail de 6 heures

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