Migrants : L’INCURIE européenne

Les coutures de l’étroit costume européen sont entrain de craquer devant le problème des réfugiés qui arrivent par milliers à nos frontières.  Déjà, les « négociations » grecques ont posé gravement la question de la démocratie dans l’UE, la fracture entre Europe du nord et Europe du sud,  le rôle de leader imposé par l’Allemagne et mise à jour les conséquences désastreuses d’une austérité aveugle et inhumaine.  Avec la gestion du flux migratoire venu du Moyen-Orient, ce qui reste d’un semblant d’unité européenne vole en éclats, de nombreuses voix s’élèvent pour poser les questions soigneusement évitées jusqu’à présent et les tenants d’une politique ultra-sécuritaire et souverainistes gagnent en nombre..  

Comment ne pas comprendre ce réflexe de peur et ce sentiment d’injustice devant une Europe qui, d’un côté, et dans l’indifférence d’un dogmatisme aveugle impose une austérité qui jette à la rue et/ou conduisent à l’exil des milliers de jeunes européens, comme au Portugal, en Irlande, en Grèce, (1) (2) fuyant leur pays pour tenter de se bâtir un avenir meilleur ailleurs , et d’un autre oblige ces mêmes pays déjà en difficulté à accueillir des malheureux qui viendront grossir le troupeaux des laissés pour compte ? Je vous le rappelle ici : 120 millions de pauvres en Europe.

Comment s’étonner des réflexes communautaires des populations qui voient leurs enfants partir, et auxquelles l’on demande d’accueillir des populations étrangères en détresse  alors que la leur n’a pas été prise en compte, qu’à leurs yeux, les pouvoirs s’avèrent incapables de gérer leur crise humanitaire nationale, pire, s’entêtent dans la même voie tandis que les bénéfices de la haute finance continuent de grossir chaque année ? Tout cela ne peut lever que la haine, la frustration, la ségrégation, le rejet.  Que certains partis en tirent les bénéfices, oui, comment s’en étonner même si l’on s’en désole ?

Voici très bien développé, le point de vue de B. Berthez que je fais mien et que je vous transmets.

Galadriel

 

Les migrants, une épreuve décapante qui révèle leur incompétence

Il est maintenant évident que les gouvernements européens n’ont pas pris la mesure du problème qu’allaient soulever leur attitude face aux conflits guerriers en cours et encore moins les conséquences de leur légèreté dans le non-traitement de la question des migrants

On est effaré de leur incompétence. Qui a dit que gouverner c’était prévoir?

Ils font la preuve de leur incapacité à voir plus loin que le bout de leur nez et à anticiper les conséquences non voulues de leurs décisions. Traiter des problèmes politiques et sociaux aussi graves, avec pour seul guide la bonne conscience » bébête » de l’humanitaire  est proprement scandaleux.

Ils n’ont rien prévu, même pas le fait que ces  questions allaient diviser l »Europe, fracasser le peu d’unité qui restait encore et surtout cliver les peuples. La question de l’attitude face aux conflits syrien, face à l’EI et face aux migrants est la question clivante  par excellence. Or nos pays sont déjà ingérables. Avec des formations politiques de moins en moins représentatives, avec des consensus de plus ne plus éclatés. Et surtout avec un fossé qui ne cesse de se creuser entre les citoyens et lespseudo-élites . Il  y a du rejet, du dégout et de la révolte dans tout cela. Le peuple en a assez d’être violé et trainé plus bas que terre, stigmatisé comme s’il était un sous peuple égoiste, borné, arriéré. Le sentiment profond du peuple est que ses élites, son gouvernement prennent systématiquement parti contre lui, toujours ces gens sont alliés  de l’étranger,allié  de l’Autre en général . Et après on feint de s’étonner que les Français rejettent tout en bloc, qu’ils amalgament!

Que dire des niaiseries de Valls qui nie les problèmes que pose la politique étrangère et essaie d’écoper alors que tout prend l’eau. Proclamer que l’aide aux migrants ne retire rien à nos propres deshérités est proprement scandaleux et inadéquat. L’esquive des  vraies questions, l’absence de débat de fond sur l’ensemble des évènements, tout cela est pathétique.  On répond de façon pointilliste, sans vision, sans capacité de mise en perspective.  

Tout est violé, les règles européennes, les principes démocratiques, le simple bon sens. 

Lisez le texte ci dessous , il est partiel, mais il donne la mesure de la gravité des problèmes

« Entrées de migrants en Croatie et violences entre Serbie et Hongrie

Quelque 1200 migrants sont entrés mercredi en Croatie, ouvrant une route face au blocage entre Serbie et Hongrie. La police hongroise a utilisé gaz lacrymogènes et canons à eau après des heurts ayant fait 14 blessés chez elle et d’autres chez les migrants.

La Hongrie a envoyé en début de soirée trois véhicules militaires armés à la frontière avec la Serbie, selon un photographe sur place. En réaction, Belgrade a dépêché de son côté des renforts policiers.

Les migrants avaient auparavant réussi à arracher le grillage mis en travers des deux voies d’accès vers la Hongrie puis ont avancé, prêts à en découdre avec les forces antiémeutes hongroises. Celles-ci ont reculé d’une cinquantaine de mètres et riposté par des grenades lacrymogènes. D’autres heurts avaient eu lieu auparavant, avec l’utilisation également par la police de canons à eau.

Vingt-neuf personnes ont été arrêtées à la suite de ces échauffourées, a souligné de son côté le conseiller du Premier ministre hongrois pour les questions de sécurité. Le calme est revenu en fin de soirée et la police hongroise a assuré avoir « la situation sous contrôle ».

Serbie pas contente
Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon et le ministre serbe chargé des réfugiés, Aleksandar Vulin, ont qualifié « d’inacceptable » ces moyens contre les migrants. Le gouvernement serbe a officiellement protesté contre l’usage par la Hongrie de « gaz lacrymogènes sur son territoire » contre des réfugiés avant d’annoncer l’envoi de renforts à leur frontière commune.

Ces incidents sont les premiers depuis que Budapest a verrouillé dans la nuit de lundi à mardi sa frontière avec la Serbie pour les migrants.

Principal pays de transit en Europe centrale avec plus de 200’000 passages depuis janvier, la Hongrie s’est barricadée mardi derrière une clôture de barbelés. Cette situation pousse les migrants à chercher d’autres voies d’entrée dans l’UE.

Hongrie ciblée par la Croatie
Au total, 1191 migrants sont arrivés en Croatie mercredi, a indiqué dans la soirée un communiqué du ministère croate de l’Intérieur. La Croatie est prête à accueillir jusqu’à 1500 réfugiés par jour et en attend environ 4000 dans les prochains jours.

Le Premier ministre croate Zoran Milanovic a assuré devant le Parlement que la Croatie était prête à diriger les migrants « vers les destinations où ils souhaitent se rendre, l’Allemagne et la Scandinavie ».

Les migrants ont été interceptés par la police croate peu après avoir franchi la « frontière verte » – à travers les champs où côté croate quelques zones n’ont toujours pas été déminées depuis le conflit avec la Serbie. Ils ont été conduits à Tovarnik pour être enregistrés et éventuellement soignés.

M. Milanovic a critiqué Budapest: « la construction de murs n’arrêtera personne et envoie un message horrible ». Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a évoqué plus tard la probable construction d’un nouveau mur à la frontière avec la Croatie.

Centaines d’arrestations
Le ministère roumain des Affaires étrangères a lui convoqué l’ambassadeur hongrois à Bucarest pour exprimer sa « préoccupation » après la décision de Budapest d’ériger une clôture à la frontière entre les deux pays.

A Damas, le président syrien Bachar al-Assad a lui accusé l’Occident de duplicité en alimentant, selon lui, la guerre qui pousse les migrants à l’exil.

Les mesures hongroises ont été radicales: selon la police, seuls 367 migrants ont pénétré illégalement en Hongrie mardi. Ils ont tous été arrêtés et encourent jusqu’à cinq ans de prison. Un tribunal a condamné mercredi à un an d’expulsion du territoire hongrois un Irakien.

Au même moment, en Turquie, des centaines de Syriens cherchaient une porte d’entrée terrestre vers la Grèce, pour rejoindre le flux de migrants. Quelque 500’000 personnes sont déjà arrivées dans l’Union européenne cette année.

Centaines de millions d’euros
Certains migrants ont pris la route à pied, avec leurs enfants, pour une marche de 250 km d’Istanbul jusqu’à Erdine, (nord-ouest) porte d’entrée terrestre vers la Grèce.

Et L’Allemagne a renforcé mercredi ses contrôles à la frontière avec la France, dans le Bade-Wurtemberg. La France n’ »hésitera pas » à le faire « si nécessaire dans les prochains jours ou prochaines semaines », a aussi souligné le Premier ministre français Manuel Valls. Elle a débloqué 279 millions d’euros et lancé 900 postes dans les forces de l’ordre pour affronter la crise des migrants. »

EN PRIME

Qui s’étonne ?

Un sondage publié mercredi par le quotidien La Voix du Nord donne la présidente du Front National gagnante des élections régionales dans la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie en cas de triangulaire au second tour.

La liste emmenée par Marine Le Pen recueillerait 35% des voix au second tour devant la liste de droite et du centre de l’ancien ministre Xavier Bertrand (33%) et celle de la gauche menée par Pierre de Saintignon (32%).

Le sondage publié sur le site du quotidien ne teste pas l’hypothèse d’un duel entre Marine Le Pen et un autre candidat.

SOURCE DE L’ARTICLE :

http://brunobertez.com/2015/09/17/les-migrants-une-epreuve-decapante-qui-revele-leur-incompetence/

  (1)

Pourtant, la reprise se fait sans les 20% des diplômés partis chercher du travail en dehors des frontières du pays. En effet, les candidats à l’exil sont toujours aussi nombreux, surtout parmi les jeunes.

Si la plupart travaillent à l’étranger dans la construction, l’hôtellerie ou les services, le départ des jeunes adultes hautement qualifiés constitue pour le pays une véritable fuite des cerveaux. Ainsi, les infirmiers, médecins, professeurs et ingénieurs, formés au Portugal, exportent leurs compétences en France, Suisse, Allemagne États-Unis, Royaume-Uni ou en Angola. Des forces-vices qui ne contribuent pas au développement du pays.

Tous âges confondus, le pays compte quelque deux millions d’émigrés, soit plus d’un cinquième de sa population, selon un rapport de juillet 2014.

(2)
Irlande, Portugal, Grèce : le retour de l’émigration (2013)

Au cours de l’année 2011, quelque 86 000 Irlandais, 120 000 Portugais et 125 000 Grecs ont émigré. Ce flux migratoire représente 1,9% de la population irlandaise et 1,1% des populations portugaise et grecque. Dans ces trois pays, l’émigration en 2011 est en croissance de 25% par rapport à 2010. Selon les premières statistiques, le mouvement paraît s’être accéléré en 2012. Par comparaison, le taux d’émigration moyen dans les autres pays de l’Union européenne est d’environ 0,3% par an.

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