La mortalité maternelle a doublé au Etats-Unis

Voilà le magnifique résultat de la politique de santé néo-libérale des US, celle que l’on essaye de nous imposer et que l’on nous imposera, si nous ne faisons rien, via l’UE et le Traité Transatlantique. Vous êtes aisés et cotisez à des assurances hors de prix vous serez couverts, sinon, et bien vous ferez partie des laissés pour compte sur ce plan là aussi. Le démantèlement en France de ce service public a déjà commencé, et ce, depuis des années. C’est la crise, monsieur dame, il faut détruire réduire les services publics !  Si vous peinez à intégrer le danger des dérives actuelles de nos politiques sociales vers un libéralisme sans foi ni loi, vous risquez de l’apprendre à vos dépends.

Vous noterez que la majorité des victimes font partie des classes défavorisées. Défavorisées, ça veut dire quoi ? Ici, ça signifie approximativement, moins de 900€ en province et moins de 1500€ à Paris. Ça fait du monde…

Le droit à l’accès à la santé, comme celui au logement est un droit humain incontournable dans une société riche qui prend en compte la dignité humaine.

De ça, la haute finance assise sur son tas de dollars n’a cure. Leurs membres voyagent en jet privé et accèdent en quelques heures aux meilleurs spécialistes médicaux du monde entier. C’est leur gueule d’abord,   Tant mieux pour eux. Mais pas quand cette richesse, pour certains à peine chiffrable, se fait au prix des vies humaines dans leur propre nation*. 

Galadriel

NB

*Je précise ça, dans la mesure où la pauvreté des Bengalis, ou des Nigérians doit les troubler autant que le souvenir de leur premier pet.

L’image à la une est choisie pour rappeler que ces chiffres ne sont pas des statistiques. Ce sont des vies brisées, des enfants sans mère, des parents et des compagnons effondrés. Parfois, on l’oublie. (Image Radio-Canada)

Grossesse : la mortalité maternelle a doublé aux États-Unis

Bethesda, Etats-Unis – Non, il ne s’agit pas d’une erreur. Depuis quelques mois, les chiffres s’accumulent, montrant que les Etats-Unis sont parmi les plus mal classés des pays riches pour ce qui concerne la mortalité des mères lors de la grossesse ou de l’accouchement, ou encore, la mortalité des enfants de moins de 1 an. Ces chiffres constituent une alerte pour la protection materno-infantile aux Etats-Unis.

Naitre à Washington Cleveland, Detroit : risqué

Dernier bilan en date : le rapport 2015 de l’ONG Save The Children sur la mortalité infantile en milieu urbain. Entre autres évaluations, l’ONG compare la mortalité durant la première année de vie dans 25 capitales de pays de l’OCDE.

Et c’est Washington DC qui détient le record, avec 7,9 décès dans la première année de vie pour 1000 naissances d’enfants vivants, quand à Prague, Oslo ou Stockholm, on se situe en dessous de 2 pour 1000, et à 3,2 pour 1000 à Paris.

En 2013, des données préliminaires indiquaient pourtant un taux en diminution, à 6,6 pour 1000 naissances.

Mais il y a pire : à Cleveland et Détroit, les taux, en 2011, étaient respectivement de 14,1/1000 et 12,4/1000.

Le facteur économique pèse lourd : à Washington, le risque de décès des enfants avant un an est environ 10 fois plus élevé dans le secteur le plus pauvre de la ville, que dans le secteur le plus favorisé.

Une mortalité maternelle liée aux maladies cardiovasculaires

La contribution croissante des maladies chroniques associée à la grossesse suggère un changement dans le profil de risque de cette population – les auteurs

Ces chiffres internationaux corroborent parfaitement ceux publiés ces derniers mois par les spécialistes américains eux-mêmes.

Ainsi, selon une étude du CDC d’Atlanta (en ligne en décembre 2014, publiée en janvier 2015) dans Obstetrics & Gynecology, la mortalité des femmes liée à une grossesse aurait pratiquement doublé depuis 1987, pour atteindre le taux de 16 pour 100 000 durant la période 2006-2010.

Les causes traditionnelles de décès maternel, hémorragies, HTA gravidique, embolisme, complications de l’anesthésie, ont pourtant régressé depuis deux décennies. Mais l’impact des infections, et plus encore, des maladies cardiovasculaires a, en revanche, considérablement progressé soulignent les auteurs. « La contribution croissante des maladies chroniques associée à la grossesse suggère un changement dans le profil de risque de cette population ».

Le handicap de la population noire reste quantitativement impressionnant : le taux de mortalité maternelle varie en effet de 12 décès pour 100 000 naissances dans la population blanche non hispanique à 38,9/100 000 dans la population noire (11,7/100 000 chez les hispaniques).

Le rôle majeur de la misère sociale

Le rôle de la misère sociale est d’ailleurs souligné par une autre catégorie de chiffres.

Aux 3358 décès liés à la grossesse recensés entre 2006 et 2010 (chiffre probablement sous-estimé indiquent les auteurs), s’ajoutent 5028 décès dits « associés à la grossesse » (également probablement sous-estimé). Parmi ces décès « associés », on compte 1,4/100 000 décès par accidents de la route, 2/100 000 par suicide, et 2,5/100 000 du fait des violences domestiques infligées par le partenaire.

Troisième série de résultats : ceux publiés par l’Université de Californie . Limités à cet Etat, et portant sur une période déjà ancienne (2002-2005), ces chiffres confirment que les maladies cardiovasculaires sont la première cause des décès maternels lors de l’accouchement – suivies par les prééclampsies ou éclampsies, les hémorragies, le thrombo-embolisme veineux, les embolies amniotiques.

Les maladies cardiovasculaires sont la première cause des décès maternels lors de l’accouchement.

Ici encore, quand 6% des naissances sont issues des femmes noires, on compte, chez ces dernières, 22% des décès liés à la grossesse, et 39% des décès d’origine cardiovasculaire liés à la grossesse.

Les auteurs estiment que globalement au moins 40% de ces décès auraient pu être évités, et notamment ceux liés à une hémorragie (70%) et ceux liés à une pré-éclampsie (60%).

Retard de diagnostic et de prise en charge

Par exemple, parmi les décès liés à une prééclampsie, un retard de prise en charge est constaté dans 42% des cas. Même résultat en cas d’hémorragie : 40% des patientes n’alertent les services médicaux qu’avec retard. On compte également 20% de témoins de Jéhovah ayant refusé la transfusion.

Les femmes ou leurs proches ne sont d’ailleurs pas seuls en cause, puisque les auteurs pointent aussi des connaissances insuffisantes du personnel médical (42%), l’absence de protocole de transfusion massive dans l’établissement d’accueil, (30%), ou des retards dans l’administration des produits sanguins (30%).

Face à cette situation, des recommandations, émises par des équipes pluridisciplinaires, ont été publiées pour aider les équipes d’obstétrique à répondre aux urgences. En Suite au rapport de Save The Children, l’American Congress of Obstetricians and Gynecologists (ACOG) a émis un avis en faveur d’un suivi pré et postnatal plus étroit aux Etats-Unis.

Il reste un peu de chemin à faire….

Vincent Bargoin – 30 juillet 2015

http://www.medscape.fr/voirarticle/3601665

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