Inconscience ? Le grand bétonnage, une bombe climatique
Les grands projets inutiles non seulement détruisent des zones riches en biodiversité, mais, comme vous le lirez, utilise un matériau, le béton, qui émet dans l’atmosphère des quantités importantes de CO2. Cet aspect peu connu de la pollution environnementale pose une réelle question quand à l’équilibre du climat. Le bâtiment est un secteur clé de l’économie, et il est à parier que malgré l’urgence manifeste d’en prendre conscience et de modifier les politiques d’occupation à tout va des terres, il sera mis sous le tapis, pour ne pas handicaper ce secteur facteur de la sacro-sainte croissance. On pourrait déjà réhabiliter les nombreux bâtiments existants et qui tombent en ruines. Usine et casernes désaffectées, immeubles laissés à l’abandon par leur propriétaire, etc etc.. C’est ce qui vient en premier à l’esprit.
Une autre idée serait également celle d’une décision politique qui consisterait à promouvoir et imposer des matériaux de construction écologiques. Mais là, on rêve… Le secteur béton représentait en 2010 : 2 md 6 d’euros (HT) (1)
Extraits de l’article :
Aéroport de Notre-Dame-des-Landes, Center Parcs, autoroutes, zones d’activités commerciales : au nom du développement de l’activité économique, l’État mène une politique de destruction du territoire aux conséquences irréversibles. L’effet sur le climat est catastrophique : selon un calcul inédit de Mediapart, 100 millions de tonnes de CO2 sont émises chaque année, soit près de 20 % de toutes les émissions nationales, par ce bétonnage endémique.
Chaque année, le développement de projets d’activité commerciale (centres commerciaux, centres de loisir, zones logistiques, entrepôts de stockage de la grande distribution…), d’infrastructures de transport (routes, lignes ferroviaires à grande vitesse…) et surtout de logements, détruit entre 50 000 et 100 000 hectares de terres et d’espaces agricoles en France. Les sols artificialisés, c’est-à-dire qui ont perdu leur état naturel, recouvrent 9,3 % du territoire (en métropole). Ils ont augmenté de près de 70 % en 30 ans – moins depuis la crise de 2008 –, soit beaucoup plus vite que la population.
L’équivalent d’un département disparaît tous les dix ans sous le béton. Plus d’un hectare sur deux est consommé par l’habitat individuel.
Ce grand bétonnage cause des dommages irréversibles aux terres agricoles. Entre 2006 et 2014, l’artificialisation s’est faite pour deux tiers à leurs dépens. Chantier après chantier, disparaissent les plaines, la beauté paysagère. Les oiseaux migrateurs perdent les mares où ils avaient l’habitude de se désaltérer. Des grenouilles, des campagnols, des tritons, des moineaux voient leur habitat rogné par les aires de parking. Le territoire se fragmente, s’imperméabilise et empêche les sols de résister aux inondations. Le cycle de l’eau se perturbe, créant un risque de pénurie, alors que la température se réchauffe, inexorablement.
Cette destruction du territoire est aussi une bombe climatique. Selon un calcul inédit réalisé pour Mediapart, le bétonnage du territoire français émet 100 millions de tonnes de CO2 chaque année. Cela représente 20 % de toutes les émissions de gaz carbonique du pays. C’est gigantesque. C’est presque autant que tous les rejets annuels des transports en France.
Enquête de Jade Lindgaard
(Cet article est un article abonné de Médiapart. Il est donc impossible de le reproduire dans son intégralité)
(1) Vous apprécierez l’image choisie sur la page de l’Industrie du Béton !