CONSEIL DE JARDINAGE : Cultiver son potager en toutes saisons

Ce livre paru en 1978 est proposé gratuitement en téléchargement  dans l’article ci-dessous.  Il vous est signalé par Volti des Moutons Enragés que nous remercions vivement.

Comme vous le comprendrez dans l’introduction reproduite ci-dessous, ce livre s’adresse aussi bien à un débutant qu’à un jardinier confirmé dont il pleut compléter le savoir.

(Et quand le temps vous le permettra, ne vous isolez pas de la terre,  marchez pied-nus sur vos plates-bandes, c’est très relaxant !)

Votre Potager  : Comment cultiver fruits et légumes en toutes saisons – (Seymour John)

Auteur : Seymour John
Ouvrage : Votre Potager Comment cultiver fruits et légumes en toutes saisons
Année : 1978

Lien de téléchargement :  http://www.aryanalibris.com/index.php?post/2012/04/29/Seymour-John-Votre-Potager-Comment-cultiver-fruits-et-lEgumes-en-toutes-saisons

(Suivre leur lien de téléchargement, il n’y a pas de lien direct possible depuis notre blog)

Introduction  :

Les générations précédentes – et ce jusqu’après la dernière guerre – jardinaient vraiment dans le but d’assurer leur auto-subsistance. Elles ne pouvaient faire autrement.  Tôt le matin on entendait un peu partout le joyeux chant du coq, car presque tout le monde avait une basse-cour. On voyait les enfants rentrer de l’école les bras chargés d’herbes qu’ils avaient cueillies pour leurs lapins. Pratiquement chaque paysan avait un cochon. On disait alors : « Un cochon à la porcherie et un dans le garde-manger. »

Les jardins étaient extrêmement fertiles grâce aux poulets, aux cochons et aux lapins ainsi qu’à la fosse d’aisances – à cette époque le tout-à-l’égout n’existait pas dans les campagnes. La plupart des fermiers donnaient chaque année à leurs travailleurs agricoles un ou deux tombereaux de fumier que ceux-ci utilisaient dans leur potager. Ces potagers produisaient énormément. Ils étaient d’une fertilité étonnante. A cette époque, pas un paysan n’aurait pensé acheter des légumes car il n’avait aucun besoin de le faire. Peu à peu, les gens s’enrichirent, la nourriture devint moins chère et les travaux des champs se mécanisèrent, ce qui obligea beaucoup de paysans à aller en ville gagner leur vie, et ces merveilleux jardins potagers cessèrent d’exister.

Le rôle du jardin changea: il devint un symbole de réussite dans les rivalités de voisinage. Le potager cessa de constituer un élément vital ; en revanche, le vert de la pelouse ou la beauté des massifs de fleurs acquirent une importance démesurée, et lorsque l’on cultivait quelques laitues ou quelques choux c’était dans un coin retiré du jardin, bien à l’abri des regards.

Mais aujourd’hui le fléau de la balance penche à nouveau de l’autre côté. Au fur et à mesure que la nourriture, tout comme le reste, devient de plus en plus chère, on voit se produire un regain d’intérêt pour le jardinage dans le but de pourvoir à ses besoins. Les gens s’aperçoivent que grâce au jardinage ils font des économies appréciables, que les aliments ont non seulement meilleur goût, mais également un effet bénéfique pour leur santé.

Alors qu’en de nombreuses régions d’Europe, il y a quelques années, bien des terres étaient laissées à l’abandon, aujourd’hui, dans ces mêmes régions, la demande est si forte que l’on doit s’inscrire sur des listes d’attente. Partout l’image du jardinage en tant qu’activité réservée aux retraités s’estompe, les jeunes apprennent à cultiver et les esprits audacieux explorent les possibilités offertes par les nouvelles techniques.

LA CULTURE OGANIQUE. 

En même temps que le désir de produire sa propre nourriture, est apparue une sensibilisation au fait que les ressources terrestres en énergie d’origine minérale sont limitées. La solution de facilité qui consiste à employer des engrais chimiques est de plus en plus délaissée par une nouvelle génération de cultivateurs qui apprend à cultiver sans avoir recours à la pétrochimie et à n’utiliser que des méthodes naturelles. Les gens redécouvrent la valeur des déchets organiques – animaux et végétaux. Les diverses méthodes pour obtenir du compost et pour élever des animaux dans le jardin sont à nouveau traitées comme des sujets d’importance cruciale.

La question de savoir si la culture à base d’engrais chimiques est préférable ou non à la culture organique reste un sujet de controverse. Selon moi, il suffit de goûter les différents aliments pour trancher la question. Mon propre jardin est loin d’être parfait. Comme tout jardinier sérieux, je sème plus que je ne puis récolter et flni par me retrouver envahi par les mauvaises herbes, manquant de temps pour désherber et, parfois, avec des cultures dont j’ai honte. Mais dans l’ensemble le rendement de mon jardin est bon et je cultive beaucoup d’espèces différentes.

Les jardiniers traditionnels qui emploient des engrais chimiques et viennent parfois voir mes cultures refusent de croire que je n’utilise aucun engrais non organique. Et pourtant, c’est vrai : depuis maintenant treize ans je n’ai pas utilisé un gramme d’azote de synthèse. Même lorsque je suis envahi par les mauvaises herbes, je suis surpris de constater que le sol est assez fertile pour laisser pousser à la fois les mauvaises herbes et les cultures. Cette année j’ai négligé les oignons, les carottes et les navets que j’avais plantés sur une même planche en les mélangeant, et ils se sont trouvés submergés par les mauvaises herbes.

J’ai pourtant récolté des carottes et des navets de taille impressionnante et les oignons, qui sont maintenant en tresses, sont deux fois gros comme mon poing, fermes et succulents. Lorsque je lis les conseils de spécialistes du jardinage, je suis surpris de voir qu’ils incitent leurs lecteurs à employer telle quantité d’engrais « complet » ou tel produit chimique à base d’azote, ou à arroser le sol avec des herbicides, des pesticides ou des fongicides (aucun jardinier ne doit oublier que les mots se terminant par « cide » sont synonymes de poison). Je me demande si ces spécialistes ont déjà essayé de cultiver sans produit chimique.

A long terme, l’épandage des nitrates endommage le sol irréversiblement. On doit toutefois reconnaître que les nitrates ont un effet impressionnant sur la productivité en terrain où ils sont toujours utilisés – c’est-à-dire un terrain incapable de retenir l’azote de lui-même. Cependant il faut souligner le fait que parmi les meilleures récoltes – potagères ou agricoles – du monde certaines sont obtenues sans l’aide de ces produits coûteux et dangereux.

Mais il faut à tout prix éviter le piège dans lequel de nombreux adeptes de la culture organique sont tombés. « Je suis « bio », je ne mets aucun engrais chimique dans mon terrain! »,disent-ils. Mais ils n’y mettent rien d’autre non plus! On n’a rien sans rien, et si vous cultivez votre sol de manière continue sans lui apporter quoi que ce soit en échange, vous finirez par ne plus rien en· tirer. Si vous voyez un jardin prétendu organique, rempli de cultures mangées aux insectes et envahi par les mauvaises herbes, il est probable que vous êtes en présence du résultat de cette approche négative de la culture. Certains partisans de la culture organique avancent des notions originales comme le fait de semer selon les phases de la lune ou d’arroser les plantations avec de toutes petites quantités de substances étranges, etc. Les graines ne germent et les plantes ne poussent que lorsque l’humidité, la température et les engrais leur conviennent.

La philosophie de la culture organique n’a nul besoin de ces notions irrationnelles et superstitieuses. La culture organique est basée sur la science et la réalité, ce qui en pratique la rend efficace et valable.

Les six principes fondamentaux de la culture organique sont les suivants :

1 °) le jardin doit être en accord avec la nature et non s’y opposer;

2°) la nature est variée : vous devez donc pratiquer la variété ;

3°) le jardinier doit cultiver ou entretenir d’autres formes de vie – animale ou végétale – aussi près que possible de l’endroit où il cultive ses légumes ;

4°) le jardinier doit rendre au sol autant, ou presque autant, qu’il lui prend ;

5°) le jardinier doit nourrir le sol et non les plantes ;

6°) il doit étudier la nature dans son ensemble et non ses différents aspects isolément. Le petit élevage ll est bien sûr possible de vivre en ne se nourrissant que de légumes.

En fait, il est théoriquement possible de vivre en mangeant seulement des petits pois, des haricots et des pommes de terre, à condition d’en avoir en assez grande quantité. Toutefois, les jardiniers qui ne sont pas végétariens se rendront vite compte que, même sur une toute petite parcelle de terre, ils peuvent élever des lapins, des poulets ou les deux. Quels que soient les animaux élevés, ils contribueront largement à la fertilité de votre sol et si vous ajoutez à votre production de légumes et de fruits les lapins, les poulets et les oeufs, vous pourrez très certainement vous suffire à vous-même en ayant l’alimentation courante des pays occidentaux.

Les produits laitiers ainsi que la viande de gros animaux comme le bœuf, par exemple, seront pratiquement les seuls aliments que vous aurez à acheter. Nombreux sont les gens qui pensent qu’ils seront immobilisés à cause de leurs animaux et qu’ils ne pourront partir ni en vacances ni en week-end. Mais il existe des solutions envisageables, comme par exemple se grouper en coopérative avec des voisins pour s’occuper des animaux.

Le petit élevage présente d’immenses avantages. Non seulement il vous fournit de la viande mais – et c’est tout aussi important – il vous permet d’améliorer la fertilité de votre sol. Vous trouverez des indications plus détaillées sur ce sujet de la page 230 à la page 239. J’ai organisé les chapitres dans lesquels je parle de la culture des fruits et des légumes (voir pages 113 à 190) en fonction des grandes familles naturelles et selon l’ordre dans lequel les botanistes classent les plantes. La raison en est que les plantes d’une même famille ont de nombreux points communs et vous vous apercevrez que si vous les considérez sous cet angle vous acquerrez vite une connaissance de leurs diverses caractéristiques.

Ainsi, par exemple, vous cultivez des pommes de terre et des tomates pour différentes raisons : les unes pour leurs tubercules souterrains, les autres pour leurs fruits. Vous pourriez les cultiver avec succès pendant des années sans vous rendre compte qu’elles ont de nombreux points communs. Mais, une fois qu’elles sont classées dans votre esprit comme faisant partie de la famille des solanacées, vous · sentez et voyez leurs points communs et vous vous y intéressez d’autant plus. Et, bien sûr, vous vous apercevez vite que les tomates et les pommes de terre souffrent des mêmes maladies et ont les mêmes réactions, bonnes ou mauvaises, aux mêmes genres de traitements. Cela peut être amusant de déceler les similitudes entre, par exemple, les pommes, les roses et les fraises. ll est utile de savoir que les poires ont de nombreux points communs avec l’aubépine, par exemple, car les greffes de rameaux d’arbres fruitiers sur le tronc ou le début des racines de leurs cousins sauvages, donc plus robustes, sont toujours payantes.

Savoir discerner les particularités des plantes, leurs similitudes et leurs différences accroît énormément le plaisir de cultiver ; cela permet au jardinier d’acquérir une connaissance intime des plantes et de développer cette sensibilité que tout bon cultivateur se doit d’avoir – sensibilité que l’on désigne communément par l’expression « avoir la main verte». Je dois enfin insister sur le fait que la culture dans le but de se suffire à soi-même demande un engagement total.

Quelle que soit la surface dont vous disposiez, votre but doit être de produire un maximum de bons fruits et de bons légumes. n est bon de se tenir au courant des nouvelles méthodes de culture organique qui permettent d’obtenir de grosses récoltes sur de petites surfaces. Mais la culture organique est, avant tout, une philosophie qui suppose une compréhension totale et une certaine complicité avec la nature et ses étranges mécanismes, ses cycles et ses saisons. Plus d’un chapitre de ce livre est consacré aux saisons. D’autres traitent dans le détail des différents processus d’évolution des diverses variétés de légumes, fruits et plantes aromatiques. La fm de cette introduction est consacrée aux problèmes du sol et des cycles de la nature tels que je les conçois. Mais avant d’aborder ces sujets je voudrais vous présenter la méthode de culture sur « couche ».

LA CULTURE SUR COUCHE.

A moins de disposer d’un très grand espace, la clé de notre réussite en tant que jardinier réside dans le fait de cultiver un maximum sur un minimum de surface. Parmi les nouvelles techniques mises au point dans le but de cultiver un maximum de légumes dans un espace réduit, la plus intéressante, à mon avis, est celle dite« culture sur couche », étudiée en Californie par de nombreux Américains et immigrants chinois.

Cette méthode s’inspire d’anciennes techniques françaises et chinoises mais n’a jamais été unanimement adoptée dans les pays occidentaux. Le principe fondamental de cette méthode consiste à retourner une couche très profonde et à ne jamais la piétiner ni même marcher dessus ; ce qui veut dire que vos plantes se développent dans une terre très meuble en profondeur et que les racines pousseront vers le bas plutôt que vers les côtés. Vous obtiendrez donc des légumes plus volumineux et aurez la possibilité de les planter plus serrés. Cette méthode est expliquée en détail dans les pages l 06 à 112. Tous les chapitres traitant de la culture des légumes et des fruits (pages 1 13 à 190) comportent un paragraphe sur la méthode de la couche lorsque ses exigences diffèrent de la pratique courante. Une couche devrait produire une récolte à peu près quatre fois plus importante que celle d’une planche normalement cultivée. Une couche de 1 0 m2 peut donner de 90 à 180 kg de légumes par an.

Selon les statistiques du ministère de l’Agriculture des États-Unis, l’Américain moyen consomme à peu près 145 kg de légumes par an. Ce qui revient à dire qu’une petite planche (6 x 1 ,50) cultivée selon cette méthode – voyez vous-même ce que cela représente par rapport à votre logement – peut produire chaque année assez de légumes pour un adulte. A mon avis, il est probable que de plus en plus de cultivateurs sérieux adopteront cette méthode. Si votre but est de faire pousser autant de légumes que possible sur la surface dont vous disposez, étudiez cette technique et essayez-la.

LES CYCLES NATURELS.

Durant les premières manifestations de la vie, le règne végétal et le règne animal suivirent des voies distinctes pour ensuite coexister et entretenir des relations interdépendantes. La vie végétale est essentielle à la vie animale, car seules les plantes peuvent emmagasiner l’énergie du soleil par photosynthèse et fixer l’azote de l’air en composés dans lesquels les animaux puisent leur énergie. Il est également vrai que les plantes ne peuvent exister sans vie animale.

Pratiquement toutes les plantes à fleurs – c’est-à-dire presque toutes les plantes hautes – dépendent des oiseaux ou des insectes pour leur fécondation. Ces plantes ne pourraient se reproduire sans l’aide des animaux. Mais l’interdépendance de la vie végétale et de la vie animale va plus loin car elle se manifeste à tous les stades de leur évolution. Les plantes absorbent de l’acide carbonique, dont une trop grande concentration dans l’air provoquerait la mort des animaux, et rejettent l’oxygène nécessaire à la survie de ceux-ci. Les animaux absorbent l’oxygène et rejettent l’acide carbonique qui est nécessaire à la survie des plantes. Ils consomment des plantes et les transforment tout simplement en une substance plus complexe.

Les simples protéines végétales sont transformées en protéines animales plus complexes. Les animaux évacuent ce qu’ils ne peuvent assimiler; ces matières sont absorbées par le sol et constituent une nourriture pour les plantes, et le cycle recommence, cycle sans lequel la vie sur cette planète n’existerait pas. En dehors des rapports d’interdépendance de la vie végétale et de la vie animale, il existe d’autres cycles naturels qui déterminent la transformation permanente des divers éléments de l’atmosphère terrestre. Deux d’entre eux ont une importance capitale pour les jardiniers : le cycle de l’eau et le cycle de l’azote. Le cycle de l’eau Le cycle de l’eau est le plus simple des deux. On peut le résumer ainsi: l’eau des rivières, de la mer, des lacs et du sol et celle qui provient de la transpiration des animaux et d~s plantes s’évapore sous l’action du soleil. Elle est en5uite transportée dans l’atmosphère par les vents, précipitée sur la planète sous forme de pluie ou de neige dont la majeure partie est réabsorbée par le sol. Lorsque cette eau tombe sur un bon sol, riche en humus, elle est complètement absorbée. Une partie de cette eau demeure dans le sol qui agit comme une éponge, et le reste s’infiltre en profondeur jusqu’aux couches rocheuses. Elle suit ensuite les courbes du terrain rocheux qu’elle a rencontré jusqu’à ce qu’elle ressorte au pied d’une colline, ou qu’elle rencontre une rivière pour enfin se jeter dans la mer. Mais l’eau qui est retenue par le sol peut soit à nouveau reparaître à la surface et s’évaporer, soit être absorbée par une plante, auquel cas les racines de cette plante feront office d’éponge.

Elle pénétrera et montera petit à petit dans la plante, emportant avec elle tous les composants chimiques solubles qu’elle aura puisés dans le sol. Une partie de cette eau servira à la constitution des tissus de la plante et apportera des éléments nutritifs à ses diverses cellules. Sans ce mouvement perpétuel de l’eau vers le sol et ensuite vers le ciel, les plantes ne pourraient ni se nourrir ni survivre. Les plantes dépendent entièrement de l’eau en ce qui concerne leur nourriture, ce qui ne veut pas dire que vous devez les noyer. La plupart des plantes terrestres ont besoin d’un sol humide, et non d’un sol constamment imbibé, pour pousser et s’épanouir, et si leurs racines restent trop longtemps immergées dans l’eau, elles finiront par mourir.

A SUIVRE SUR LE LIEN DE TÉLÉCHARGEMENT CI DESSUS.

SOURCE DE L’ARTICLE : http://www.aryanalibris.com/index.php?post/2012/04/29/Seymour-John-Votre-Potager-Comment-cultiver-fruits-et-lEgumes-en-toutes-saisons

 

Commentaires sont clos