US : Obama a perdu toute majorité cette nuit. Conséquences ?

Ce n’est pas une bonne nouvelle. Le Congrès US est passé sous la coupe des Républicains (dont je rappelle que les derniers fleurons ont été les Georges Bush père et fils de sinistre mémoire. Première guerre du Golf, mensonge de la Guerre d’Irak, 11/9, etc…) Cela nous concerne, mondialisation oblige. Dans un contexte géo-politique fragile, la domination des républicains au Congrès ne laisse rien augurer de bon pour une diplomatie de paix, déjà bien malade.

La politique républicaine est celle des intérêts financiers, et de la diplomatie du cow-boy. On tire et on discute après. A ceci près que des alliances nauséabondes, si elles présentent un avantage, ne posent aucun problème éthique. (Mais ça, c’est pas nouveau et cela ne dépend pas forcément de la couleur du Congrès,cela a été largement démontré et admis.)  Les américains en général mais les républicains en particulier sont obsédés par une véritable haine des Russes, des communistes en général, et  sont aveuglément pro-israeliens.  Il faut savoir également qu’au moment du scandale de la NSA, le sénateur maintenant à la tête du Sénat,  Mitch Mc Connel a  pris position en faveur des écoutes généralisées.

Tout ce qui gène l’enrichissement est rejeté, particulièrement les lois sociales et environnementales,

Obama a été élu par un peuple qui souhaitait être entendu. Il a mené un politique de la chèvre et du chou et n’a récolté que l’impopularité.  Il a déçu son électorat et les concessions qu’il a fait à l’opposition n’ont pas convaincu.  Résultat, il a fait le lit d’une droite républicaine dure. Cela risque d’avoir des conséquences intérieures et  internationales importantes à de nombreux niveaux.  Durant les deux prochaines années, ses timides avancées progressistes risquent de se voir bloquées, avant que d’être détruites par une futur présidence  qui, si les républicains ne font pas d’erreur graves d’ici-là,  sera conservateur.

Des analyses beaucoup plus approfondies devraient apparaître, notamment en géo-politique et en économie sujets  qui nous concernent en tant qu’Européen. Voici une première réaction :

États-Unis : quels revirements après la victoire des républicains ?

Environnement, politique étrangère, réduction du déficit budgétaire : voici les principaux dossiers, dont le cours pourrait être bousculé par la victoire du parti républicain, mardi 4 novembre, à l’occasion des élections de mi-mandat. Le parti d’opposition contrôle désormais la totalité du Congrès américain, pour la première fois depuis 2006.

  • Immigration

Il y a moins de deux ans, les Républicains, dans leur recherche de reconquête de l’électorat hispanique à la suite de leur défaite à l’élection présidentielle, étaient prêts à faire évoluer la loi sur l’immigration. Quatorze d’entre eux avaient d’ailleurs voté en faveur d’une réforme en 2013. Mais au cours de la campagne des élections de mi-mandat, le ton dans le camp républicain s’est durci, prônant un renforcement de la sécurité aux frontières, tout en s’opposant à une régularisation des travailleurs sans papiers. L’épisode, cet été, de l’afflux d’enfants non accompagnés en provenance du Mexique a servi de déclic. La majorité républicaine devrait, dans un premier temps, faire pression pour renforcer les contrôles aux frontières.

  • Environnement

Après le temps de la réflexion, Barack Obama va devoir passer à l’action sur Keystone XL (KXL), ce gigantesque projet d’oléoduc qui doit acheminer les sables bitumineux de l’ouest canadien vers les raffineries du golfe du Mexique. Le président américain a reporté à après les élections l’approbation du chantier afin d’en étudier l’impact sur l’environnement. Il reste tiraillé entre sa promesse de faire de la lutte contre le réchauffement climatique un axe essentiel de son second mandat et une opinion publique favorable à un projet qui permettrait à la fois de créer 20 000 emplois directs et renforcerait l’indépendance énergétique nord-américaine. Ce choix cornélien risque finalement d’être tranché par la nouvelle majorité républicaine, celle-ci ayant fait de la réalisation de KXL une priorité.

Autre dossier environnemental en balance : la nouvelle réglementation sur les réductions d’émission de CO2 pour les centrales thermiques au charbon. Annoncé en juin par Barack Obama, ce plan vise à réduire de 30 % d’ici 2030 les émissions des usines existantes. Il est vivement contesté par les Républicains, à commencer par le nouvel homme fort du Sénat, Mitch McConnell, qui vient de se faire élire dans le Kentucky. Dans cet Etat où les usines ferment les unes après les autres, il a fait campagne sur la dénonciation de la « guerre du charbon » menée par Barack Obama.

  • Iran

La Chambre des représentants, à majorité républicaine, avait déjà voté de nouvelles sanctions économiques contre l’Iran, mais la tentative avait été bloquée à la demande de la Maison Blanche. Le basculement du Sénat devrait logiquement entraîner un durcissement des pressions sur Téhéran pour peser sur les négociations internationales à propos de son programme nucléaire. Un premier test interviendra le 24 novembre, date butoir pour ces négociations, qui ont peu de chance d’être prolongées dans ce nouveau contexte politique.

  • Accords de libre-échange

La victoire des Républicains devrait être un accélérateur dans les négociations sur les traités de libre-échange avec, d’une part, l’Europe (TTIP) et, d’autre part, onze pays de l’est de l’Asie (TPP). L’opposition à ces accords venait plutôt du camp démocrate, tandis que les Républicains sont traditionnellement favorables à la libéralisation des échanges.

  • Dette

A l’automne 2013, le plafond de la dette fédérale avait été relevé sans condition jusqu’au 15 mars 2015, au terme d’un intense débat avec les Républicains. Un accord avait fini par être négocié grâce au soutien de 28 représentants conservateurs, faisant ainsi basculer la majorité à la Chambre des représentants. Mais la victoire républicaine de mardi risque de faire ressurgir la question. Une partie du camp républicain plaide pour une nouvelle extension à court terme du plafond en échange de coupes dans les budgets fédéraux de sécurité sociale. D’autres souhaitent le maintien des plafonds budgétaires actuels pour permettre la négociation d’un accord plus ambitieux pour l’année fiscale 2016.

  • Réforme fiscale

Beaucoup de Républicains estiment que le train de mesures adopté en septembre par la Maison Blanche pour stopper l’exil fiscal des grands groupes américains est une cote mal taillée. Ils sont favorables à une remise à plat complète de la fiscalité des entreprises, qui passerait par un abaissement de l’impôt sur les sociétés et la possibilité de rapatrier en franchise les bénéfices logés dans des filiales à l’étranger.

  • Réforme du système de santé

Mesure emblématique de la présidence de Barack Obama, l’« Obamacare », qui est entrée en vigueur le 1er janvier, a été très critiquée pendant cette campagne de mi-mandat. Toutefois, elle a peu de chance d’être abrogée. Comme l’a reconnu mardi Mitch McConnell sur Fox News : une abrogation « nécessiterait la promulgation du président, et personne ne pense qu’il signera ». Toutefois, des amendements à la marge ne sont pas exclus.

  • Les nominations

Les plus hautes personnalités de l’administration, de l’armée ou de la justice sont nommées par le président des États-Unis, mais ces décisions doivent être confirmées par un vote du Sénat. Le changement de majorité va donc compliquer sérieusement la donne pour Barack Obama, qui sera contraint de chercher des compromis. Premier test : la désignation du successeur du procureur général des États-Unis (ministre de la justice), Eric Holder, qui a démissionné de ses fonctions le 25 septembre.

 Stéphane Lauer (New York, correspondant)

 

 

 

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