Recyclage : Le troc circulaire

Focus sur « My Recycle Stuff, le premier réseau social de troc »

Une clé USB contre un étui de iPhone, un jean contre un livre… My Recycle Stuff permet aux internautes de troquer les produits qu’ils n’utilisent plus. Un coup de coeur de l’association Inspiring Through Initiative.

Au cours de ses deux ans d’expérience comme ingénieur en gestion de la chaîne logistique dans le secteur du luxe, Vincent de Montalivet, co-fondateur de My Recycle Stuff, a été marqué par les excès liés à la consommation. Proches de La Ruche, un espace de travail dédié aux entrepreneurs sociaux, et des problématiques de l’économie sociale et solidaire, les créateurs de ce réseau social ont voulu repenser un mode d’échange aussi ancien que le troc, et aller à l’encontre du gaspillage.

Vincent en a eu l’idée après un Noël. Certains de ses cousins avaient reçu un cadeau qu’ils voulaient troquer avec celui d’un autre. Ce petit évènement lui a donné envie d’explorer plus en profondeur ce mode d’échange pour de sortir du schéma classique acheter/jeter. Avec le troc, une nouvelle dimension apparaissait: transmettre et recycler.

Le troc, souvent considéré comme archaïque, a une valeur ajoutée évidente. Il permet de valoriser l’objet autrement. La valorisation devient personnelle et la valeur des objets et des services proposés se fait en fonction de la perception de chacun: « Dans ce mécanisme, chacun est maître de la valorisation », résume Vincent. L’échange se fait alors sur une valeur estimée équitable par les troqueurs -Iphone contre planche à voile- engendrant ainsi un nouvel usage vertueux et durable des objets.

En 2009, Vincent de Montalivet et Martin Rückert ont créé une première version de la plateforme à travers un réseau social, un espace de confiance et de partage. Très rapidement, les co-fondateurs se sont heurtés à la limite du troc classique: « La nécessité de la coïncidence des besoins », c’est-à-dire trouver au même moment deux troqueurs intéressés par l’échange de deux objets mis en ligne. Ils avaient constaté qu’un troqueur ayant moins de 10 objets en ligne ne parvenait pas à finaliser un échange.

Pour contourner ce problème, My Recycle Stuff travaille avec un expert en programmation non linéaire ainsi qu’une nouvelle équipe de développeurs, avec le soutien d’Oséo. L’objectif: développer un « calculateur, un outil de place de marché qui permettrait non plus d’échanger à deux mais à trois, cinq ou dix personnes formant alors un cercle d’échange ».

Une technologie baptisée « troc circulaire » puisque la personne à qui l’on donne n’est pas celle de qui l’on reçoit l’objet recherché. Ce système permet ainsi de réunir jusqu’à 60 personnes dans un même cercle d’échange en calculant les objets ou services correspondant aux offres et demandes enregistrées par les troqueurs sur la plateforme.

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