Et si on abordait tranquillement des sujets qui fâchent ?

Après le mariage homosexuel, voici la théorie du genre et les recommandations de l’OMS sur l’enseignement de la sexualité à l’école, dès la maternelle. Beaucoup de parents de posent la question de la confiance qu’ils peuvent désormais accorder à l’Éducation Nationale… Tout ces graves changements donnent l’impression que les lois sociales immuables  qui fondent notre société sont entrain de voler en éclats.

Immuables ? La société humaine a connu de longs et profonds bouleversements durant toute son histoire, les conquêtes, les occupations d’un peuple dominé de longues périodes par un autre d’une culture différente, ont chaque fois laissés des traces profondes, à la fois dans les comportements, dans le langage, dans les lois. Nous sommes tous issus d’un brassage culturel intense, à l’exception de certaines peuplades peu accessibles qui ont préservé des organisations sociales parfois millénaires..

Voyons ce qu’en dit l’histoire de l’humanité, ce qu’en ont découvert historiens, et anthropologues,  afin de pouvoir éliminer de ce que vous lisez ou entendez les fantasmes nés de l’émotion ou de la peur ou encore d’un parti-pris idéologique.

A aucun moment, il n’est dans mon intention de chercher à vous convaincre de quoi que ce soit. Juste, humblement, et de façon très incomplète sans doute, de vous faire part des  éclairages historiques que j’ai trouvés en cherchant moi-même des réponses ou des questions que je me suis posées en tentant d’être honnête et lucide, si tant est que ce soit possible. 😀

J’espère que cela vous aidera aussi.

1) Le mariage pour tous, est-il une déviance de la société moderne ?

Histoire :

Dans l’antiquité Grecque et Romaine, les unions officialisées étaient admises. Les lois de la République romaine  (509 à 44 av JC)  n’interdisaient pas les mariages entre personnes de même sexe ».  On ne peut donc pas attribuer ce fait à la décadence de l’empire, beaucoup plus tardive.

« Dans la Grèce antique, les hommes s’engageaient généralement dans des relations avec les deux sexes. Dans ce cadre, des relations de nature pédérastiques nouaient des hommes jeunes avec des adolescents, (éphèbes) alors que des mariages hétérosexuels servant à la procréation étaient également pratiqués. Ainsi, si les relations homosexuelles n’étaient pas techniquement des « mariages », certains historiens les ont considérées comme des quasi-« équivalents » des mariages hétérosexuels. »

En étudiant les relations homosexuelles ritualisées en Crète de la même époque, d’autres historiens emploient bien le terme de « mariage19.

« Après la chute de l’empire romain, l’Église entretient un certain flou : si elle condamne théoriquement les relations entre personnes de même sexe, parce qu’elles ne produisent pas d’enfants, elle tolère de fait des unions homosexuelles, que ce soit à l’intérieur même de son clergé, ou entre professeurs et étudiants dont elle a la charge20. Les sources qui nous sont parvenues attestent que l’Église participait activement à certaines cérémonies, dont l’objet était l’union spirituelle de deux personnes de même sexe21, que l’universitaire américain John Boswell considère comme de véritables mariages homosexuels sanctionnés par l’autorité religieuse22. »

« Il existe de nombreux documents attestant du fait qu’en dehors de l’Occident, nombre de cultures, particulièrement africaines, amérindiennes ou asiatiques, acceptaient les relations entre personnes de même sexe, et également pour certaines les mariages homosexuels23″

LISTE DES ÉTATS AUTORISANT LE MARIAGE HOMOSEXUEL :

  • Drapeau de l'Afrique du Sud Afrique du Sud (depuis novembre 2006)
  • Drapeau de l’Argentine Argentine (depuis juillet 2010)
  • Drapeau de la Belgique Belgique (depuis janvier 2003)
  • Drapeau du Brésil Brésil (certains États à partir de janvier 2012, puis au niveau national en mai 2013)
  • Drapeau du Canada Canada (depuis juin 2005)
  • Drapeau du Danemark Danemark (partenariat enregistré, 1989 ; mariage, juin 2012)
  • Drapeau de l'Espagne Espagne (depuis juillet 2005)
  • Drapeau des États-Unis États-Unis, dans les 18 États suivants (reconnus par niveau fédéral depuis 2013) :

A cela, il est facile de répondre que ce n’est pas parce que cela se fait ailleurs, que c’est indispensable chez nous,

Remarquez aussi que le mariage homosexuel est officiel, essentiellement dans des pays dits développés. Il y a peu de pays émergents dans la liste.

Question corrélative : Évolution quasi générale des sociétés modernes ou déliquescence ?

Autre question plus intime  à se poser sereinement : En quoi cela me dérange dans ma vie personnelle ? En quoi je me sens personnellement attaqué par cette évolution ?
La réponse est vôtre.

Parmi les inquiétudes que l’on entend communément exprimées il y a la protection des enfants.

Mon expérience personnelle (qui est celle d’une personne qui est entrée dans ce qu’on appelle le 3ème âge), des rencontres et des observations que j’ai pu faire, m’ont montrée que les enfants de familles homosexuelles ne deviennent pas systématiquement homosexuels. Ceux que j’ai connus étaient parfaitement hétéros et relativement équilibrés compte-tenu de l’ostracisme auquel ils devaient faire face. J’ai eu le sentiment que ces familles, considérant que le fait d’avoir un ou plusieurs enfants était une chance, les élevaient avec attention et amour.)

Mais loin de moi l’idée que mon expérience est universelle. La nature humaine est telle que personne, quelque soit ses choix de vie n’est à l’abri de dérapages, d’erreurs, de fautes… Mais universaliser ces derniers, en en faisant une conséquence inévitable est-ce juste ?

La réponse est vôtre.

ENFANCE :

 La Théorie du genre, que l’on veut introduire à l’école qu’est-ce que c’est ?

Le genre est un concept utilisé en sciences sociales pour désigner les différences non biologiques entre les femmes et les hommes.

Alors que le sexe fait référence aux différences biologiques entre femmes et hommes, le genre réfère aux différences sociales, psychologiques, mentales, économiques, démographiques, politiques, etc.

Le genre est l’objet d’un champ d’études en sciences sociales, les études de genre. Ce concept est apparu dans les années 1950 dans les milieux psychiatriques et médicaux, aux États-Unis. À partir des années 1970, le genre est fréquemment utilisé par les féministes pour démontrer que les inégalités entre femmes et hommes sont issues de facteurs sociaux, culturels et économiques plutôt que biologiques1.

Face à cette théorie, on assiste là encore à une véritable levée de bouclier en ce qu’elle remet en question le mode patriarcal et pyramidal de la société, la notion de virilité, la domination masculine millénaire sur les femmes.

De ce fait, on comprends mieux l’énorme perturbation que cette théorie engendre.

Question : N’est-il pas temps de cesser d’élever nos enfants comme si nous étions à l’époque des cavernes, de présenter la virilité comme la conquête suprême, en encourageant la brutalité, les combats, la domination, la concurrence, en leur fournissant armes ou jeux vidéos violents, en empêchant leur sensibilité de s’exprimer ? Un garçon n’a-t-il pas droit de pleurer ? N’est-il pas temps de leur laisser expérimenter leurs choix de jeux, quelque soient leur genre ?

N’est-il pas temps de leur enseigner d’abord que respect n’est pas soumission, que les filles sont différentes mais non inférieures et qu’on a beaucoup plus intérêt pour se sentir bien avec soi-même et avec les autres à privilégier le cœur plutôt que le muscle ?

Il y a eu jusque dans la préhistoires des société matriarcales encore que ce qualificatif  soit contesté, la plupart des anthropologue incluant la gynocratie dans le matriarcat. Mais nous allons tout de même conserver ce terme. Certaines société étaient matrilinéaires en ce que la femme était la seule garante de la filiation et donc la référence absolue de la lignée familiale, d’autres à type matriarcal  étaient basées sur le rôle féminin sacré de la procréation. Elles étaient égalitaires et horizontales (par opposition aux société pyramidales masculines). Contrairement à celle des supposées amazones, (gynocratique) il n’y avait pas de domination des femmes sur les hommes.

Ces sociétés, en dehors de quelques peuples disséminés n’ont pu survivre face à la violence des invasions des sociétés patriarcales.

« Le matriarcat ne dut probablement jamais maltraiter les hommes, et le passage au patriarcat dut se faire dans une relative égalité des sexes jusqu’à ce que pour des raisons qui restent à étudier celui-ci s’instaure définitivement dans la violence et par la discrimination. Peut-être que cette même violence et suprématie physique masculine que les femmes avaient réussi à neutraliser par le biais de la religion des millénaires auparavant en sortant l’humanité de l’animalité resurgit-elle quand ceux-ci s’emparèrent de la religion. La plupart des humains vivent actuellement dans une société de type patriarcal, qui montre cependant des signes de changement dans les sociétés post-industrielles occidentales. »

« Si l’éventualité du matriarcat reste une hypothèse aux yeux de certains, bien que l’évidence de caractéristiques ne relevant pas du patriarcat émerge du résultat des fouilles archéologiques relatives au néolithique en Asie et dans le bassin méditerranéen, il reste que cette idée a remis en question le patriarcat comme seule et unique forme d’organisation sociale possible. »

Chez les animaux :

  • « Appliqué à l’origine aux sociétés humaines exclusivement, il arrive aujourd’hui qu’on l’emploie pour décrire des organisations sociales chez les animaux. On a pu ainsi observer des sociétés matriarcales chez de nombreuses espèces animales, notamment les lions, les éléphants, et surtout les hyènes, chez lesquelles on peut observer une hiérarchie basée sur la femelle dominante et sa descendance.
  • Le mode social des bonobos, un de nos proches cousins, est matriarcal.
  • Comme le fait également remarquer Stephen Jay Gould contre le préjugé de la supériorité des mâles sur les femelles, on peut aussi noter que seule dans le règne animal, la femelle des mammifères est plus petite que le mâle. »

Question : Sans aller vers une vision purement matriarcale de la société, est-ce si grave d’enseigner aux enfants que nous avons en nous à la fois le principe féminin et le principe masculin et qu’il est juste de laisser place et à l’un et à l’autre ?

Question : Est-ce que la théorie du genre sera enseignée en ces termes ? Est-ce le véritable but ?

Si oui, ce qui à mes yeux n’est pas clair, qui doit le faire, les parents, l’école, les deux ?

Nous sommes comme dit plus haut dans une société de mâles dominants.

Les parents en ont-ils conscience ? Veulent-ils vraiment que les rôles s’équilibrent ?

D’un autre côté, quelle certitude avons-nous de la personnalité de l’enseignant ? De la neutralité de son attitude, ou simplement de ses capacités personnelles à aborder ce genre d’enseignement ?

Cette question est posée de la même façon en ce qui concerne le rapport de l’OMS concernant l’enseignement de la sexualité à l’école.

L’intention du rapport est que face à  ce sujet il y a beaucoup de parents démissionnaires et donc d’enfants qui dérivent vers des pratiques irrespectueuses, voire violentes du fait de l’accès facile à la pornographie.

Il s’agirait d’enseigner aux enfants  très jeunes que leur corps et le plaisir qu’il en découvre n’est pas honteux, (ce qui a immédiatement été traduit par un encouragement à la masturbation) puis en progressant d’âge en âge leur donner toutes les explications techniques sur la sexualité, les dangers sanitaires et les précautions à prendre.

Même question que précédemment : Ce rôle revient-il à l’école ? Aux parents ou aux deux ? 

Ces cours de sexualité recommandés n’interviennent-ils pas trop tôt dans l’évolution de l’enfant?

Ne sont-ils pas normatifs dans la mesure ou la maturation sexuelle est très différente d’un enfant à l’autre ?

Quid là encore de l’enseignant, de sa formation, de son histoire et de son jugement personnels ?

Voilà toutes les questions qu’il m’a semblé bon de poser pour encourager la réflexion sur des sujets brûlants.

La réponse est vôtre, et j’espère que cet article  sera une aide à une réflexion distanciée des excès émotionnels des uns ou des autres.

En ce qui me concerne, j’ai une autre question : Et si plutôt que de faire rentrer ces questions à l’école, on en parlait d’abord aux parents ?

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NOTA Comme vous l’avez  constaté, à aucun moment il n’a été question de morale, pour la bonne et simple raison que ce domaine est si individuel, si « plastique », (sauf si l’on s’y réfère par le biais de la religion), qu’il ne pouvait, dans mon esprit, tenir lieu de référence générale applicable indifféremment à tous.

Si vous comprenez l’anglais, le rapport de l’oms est accessible ci-dessous en pdf.

http://www.bzga-whocc.de/?uid=072bde22237db64297daf76b7cb998f0&id=Seite4486

(Cliquez en bas de page sous la colonne englische version  : pdf datei)

http://www.euro.who.int/fr/health-topics/Life-stages/sexual-and-reproductive-health/news/news/2011/06/sexual-health-throughout-life

http://fr.wikipedia.org/wiki/Mariage_homosexuel#Histoire

http://fr.wikipedia.org/wiki/Genre_%28sciences_sociales%29

http://fr.wikipedia.org/wiki/Matriarcat

Article (à charge et idéologique) mais qui décrit bien les arguments contre la théorie du genre bien qu’il n’envisage pas cette théorie sous l’angle présenté par mon article… et pour cause ?

http://www.theoriedugenre.fr/IMG/pdf/201242674-une-propagande-douce-marquee-par-la-theorie-du-genre-obsgender-1.pdf

A PROPOS DE LA THÉORIE DU GENRE , A VOIR :

1) Jacky au royaume de filles de  

Il s’agit d’une comédie (basée sur l’histoire de Cendrillon, mais en miroir), qui imagine ce que serait une société si on remplaçait les hommes par des femmes, tout en conservant tout les excès et toutes les déviations du mode patriarcal. Drôle caustique et questionnant. Cela met aussi en exergue le coté très macho des contes de fées.

2) A REGARDER CE SOIR SUR ARTE : Pourquoi les femmes sont-elles plus petites que les hommes ?

 

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