Chronique du jardin sans pétrole – La coussoude officinale, une alliée bienfaisante

Jardiner dans la grande ville ? Difficile. Alors Christine s’échappe toutes les fins de semaine, pour maraîcher et observer la nature. Ce samedi, découverte savante mais riche de bienfaits de la coussoude officinale.


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Un petit malin a crevé la roue avant de mon vélo hier soir et je n’ai pas eu le temps de m’en occuper. Tant pis, je prends un Velib’ jusqu’au RER et j’irai à pied au jardin. J’arrive bientôt. La fraîcheur et l’humidité du sous bois distillent les parfums de l’automne.

Les feuilles que nous déchargées par brouette la semaine dernière, qui formaient une couche épaisse d’une dizaine de centimètres, sont réduites à une fine pellicule brillante. La petite faune du sol n’en fera qu’une bouchée.

Nous poursuivons notre nettoyage des ronces, mais le temps pluvieux ne nous permet pas de rester très longtemps. Les poireaux poursuivent leur lente croissance. Le grillage posé autour de deux des quatre pieds de côtes de bettes s’avère assez efficace contre les limaces peu habiles à se déplacer sur un fil de fer.

L’été dernier, nous avons découvert une plante que nous ne connaissions pas, comme beaucoup d’autres. Mais celle-ci poussait partout. Un mètre de hauteur, des feuilles rugueuses mais généreuses et des fleurs jaunâtres – des clochettes tubulaires organisées en corolle, à la manière des primevères. Renseignements pris, cette plante est une consoude officinale (Symphytum officinale) et une alliée bienveillante du jardin. Ses racines profondes remontent du sous-sol jusque dans les feuilles, des minéraux très utiles aux plantes potagères : du bore, du cuivre, du fer, du manganèse, du zinc ainsi que de l’azote, du phosphore et de la potasse.

C’est en fait un formidable engrais naturel et nous avons pris l’habitude de laisser les feuilles coupées sur les buttes de culture. Avec le temps, elles s’incorporent à la terre et peuvent alors nourrir les légumes.

Pas seulement ! Plongées dans une pâte à crêpes de sarrasin et frites dans une bonne huile d’olive, les feuilles de consoude sont un met délicieux, qui rappelle la sole ! Grâce à sa présence, nous ne revenons jamais bredouilles.

Christine Laurent (Reporterre)

lien vers article original : http://www.reporterre.net/spip.php?article4701

 

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