L’équipage du navire de Greenpeace a été placé en détention en Russie

MOSCOU – Les 30 membres d’équipage de l’Arctic Sunrise, le navire de Greenpeace arraisonné la semaine dernière par les garde-côtes russes et accusé de piraterie, ont été placés en détention, a indiqué mercredi l’ONG.

Ils ont été transférés dans des centres de détention provisoire après avoir été amenés à terre à Mourmansk (nord-ouest) pour interrogatoire, a déclaré par téléphone à l’AFP Evguenia Beliakova, une militante de Greenpeace sur place.

Les 30 militants ont été amenés dans divers centres de détention à Mourmansk et ses alentours, a-t-elle ajouté.

Le Comité d’enquête russe a confirmé dans un communiqué que les 30 membres d’équipage du navire Arctic Sunrise ont été placés en détention en qualité de suspects.

Cet organe chargé des investigations criminelles a précisé que trois Russes, membres de l’équipage, avaient été déjà été interrogés.

Les ressortissants étrangers seront de leur côté interrogés dès que des traducteurs seront sur place, a précisé cette même source.

Les autorités russes ont annoncé mardi l’ouverture d’une enquête pour piraterie, un crime passible de 15 ans de prison, contre des militants de Greenpeace qui avaient abordé une plateforme du géant russe gazier Gazprom en Arctique.

L’Arctic Sunrise, le navire de Greenpeace qu bat pavillon néerlandais, avait été pris d’assaut manu militari jeudi par un commando héliporté des garde-frontières russes, service qui dépend du FSB (Service fédéral de sécurité, ex-KGB). Le navire avait ensuite été remorqué jusqu’à la rade de Mourmansk et mis au mouillage.

SOURCE : AFP

VOICI L’HISTOIRE :

Greenpeace s’en prend au géant russe Gazprom dans l’Arctique

Greenpeace a mené mercredi une action de protestation sur une plateforme de Gazprom dans l’Arctique pour dénoncer ses projets de forage pétrolier. Quatre militants, dont un Suisse, ont été arrêtés.

Deux militants qui avaient réussi à escalader sur la plateforme pétrolière Prirazlomnaïa dans l’Arctique russe, ont été arrêtés, a indiqué l’ONG. Il s’agit d’un Suisse de 28 ans et d’une Finlandaise.

Deux autres personnes avaient déjà été interpellées par les garde-côtes russes en se dirigeant vers la plateforme à bord d’un bateau pneumatique.

11 coups de semonce

Les gardes-côtes ont tiré 11 coups de semonce près du brise-glace de Greenpeace, a ajouté l’ONG, dénonçant un « usage disproportionné de la force ». Le Service fédéral de sécurité russe (FSB) a confirmé avoir tiré ces coups de feu pour mettre fin aux « actions illégales » des militants.

Greenpeace voulait dénoncer les dangers que font courir les projets d’exploitation pétrolière sur l’Arctique. Selon l’ONG, Gazprom sera « la première compagnie à produire du pétrole dans les eaux glaciales de la région ».

Gazprom a refusé de commenter la situation. Le géant russe prévoit de lancer la production sur cette plateforme au début 2014.

Trois réserves naturelles aux abords

Greenpeace avait déjà mené en août 2012 une campagne contre cette plateforme pour dénoncer les dangers qu’elle représentait dans l’Arctique.

Celle-ci est notamment située dans une zone où existent trois réserves naturelles protégées par la loi russe », explique l’ONG.

L’Arctique au coeur de toutes les convoitises

La Russie a fait du développement de l’Arctique, une immense zone regorgeant de ressources en hydrocarbures qui n’a pour l’instant pas encore été exploitée, une priorité stratégique.

Greenpeace accuse aussi les majors occidentales de vouloir travailler en Russie pour profiter de normes environnementales plus laxistes que dans leurs propres pays.

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