QUELQUES CHIFFRES, C’EST BON POUR LA MÉMOIRE !

Voici le bilan dramatique de l’intervention en Irak il y a dix ans… Et ce n’est « que » l’Irak… Ajoutez à cela, le démentèlement et les victimes civiles de  l’Afganistan, et de la Libye…Alors, de deux choses l’une, ou bien nos dirigeants ont subi un brain washing avant de s’installer dans leur confortables fauteuil de dirigeants, ou bien ils n’ont strictement rien à cirer des populations qu’ils prétendent « sauver » et oeuvrent  pour des  buts inavouables en nous servant un bloubiboulga humaniste… Devinez ?

Guerre d’Irak : dix ans, dix chiffres et une catastrophe

Si la guerre d’Irak était à refaire, la réponse, aux Etats-Unis, serait « sûrement non ». Elle aura été un tel désastre à tous les niveaux que la célébration du dixième anniversaire de son déclenchement, le 20 mars dernier, s’est déroulée dans une certaine discrétion. Pendant ce temps, deux chercheurs, Neta Crawford, professeur de sciences politiques à l’Université de Boston et Catherine Lutz de l’Institut d’Etudes Internationales à l’Université Brown, se penchaient sur le bilan de cette guerre et livraient nombre de renseignements assez édifiants.

Dans un article publié dans Foreign Policy[1] les deux chercheurs résument en dix points les dix ans d’une guerre, conséquence, à la fois, d’une folie colossale enracinée dans l’ambition impériale et l’orgueil américains, des renseignements erronés et d’une peur internationale infondée.

Zéro. Zéro est le chiffre attribuable au terrorisme en Irak avant le déclenchement de la guerre. Al-Qaïda n’avait pas de présence en Irak avant l’invasion américaine de 2003. Depuis, une nouvelle organisation connue sous le nom d’Al-Qaïda en Irak, a vu le jour. Elle mène des attaques contre les forces américaines, les forces de l’ordre irakiennes et la population civile. Al Qaïda s’est par ailleurs propagée dans des pays voisins comme la Syrie, la Jordanie et la Libye. L’Irak est ainsi devenu un « front » dans la guerre contre le terrorisme, mais il s’agit d’un « front » créé par les Etats-Unis.

2 + 2 est la somme des conflits exacerbés après l’intervention américaine en Irak. L’Iran et la Corée du Nord, qui auraient pu être intimidés, ont, au contraire, développé leur capacité à se doter d’armes de destruction massive. Par ailleurs, la guerre en Afghanistan a été sans doute prolongée et aggravée du fait de la présence américaine en Irak. Elle a affecté le Pakistan, avec une augmentation correspondante des dépenses militaires et des pertes en vies humaines. Ainsi, alors que les Américains ont échoué en Irak, ils doivent faire avec les menaces en Iran, en Corée du Nord et un risque d’extension continue de la guerre d’Afghanistan au Pakistan.

8. C’est le chiffre correspondant à l’ampleur de la corruption en Irak, dix ans après l’intervention américaine. La mise en place de nouvelles institutions s’est accompagnée d’une généralisation de la corruption. Selon Transparency International, l’Irak est le huitième pays le plus corrompu du monde. On observe, en outre, une dérive autoritaire dans le pays avec, notamment, la création de milices paramilitaires (cas des 6.000 agents des forces spéciales paramilitaires, les « Fedeyeen al-Maliki » du Premier ministre Nouri al-Maliki). Enfin, la situation des femmes s’est considérablement dégradée. Elles continuent d’être sous-représentées en politique mais surreprésentées dans la population des chômeurs, des illettrés et des pauvres.

2,5 et 10 microns : pollution à grande échelle. La taille des particules de poussières toxiques respirées en Irak est, suite à la guerre, de 2,5 et 10 microns. Les soldats de retour d’Irak ont des niveaux plus élevés de maladies respiratoires et cardiovasculaires que les soldats revenant d’autres guerres. Les particules mesurant 2,5 et 10 microns par million (PPM) sont trop petites pour être filtrées par un poumon humain. Robert Miller, expert pulmonaire de l’Institut Médical de l’Université Vanderbilt, rapporte que la poussière, le soufre produit par les mines en feu et les résidus toxiques provenant des puits du pétrole, sont responsables des troubles respiratoires chez les vétérans de la guerre en Irak. Bien entendu, la population civile irakienne n’a pas le choix et doit vivre avec la poussière et d’autres polluants atmosphériques résultant des bombardements.

84 : un désert médical. Après l’invasion de 2003, environ 18.000 médecins ont fui l’Irak. En 2012 on compte seulement 84 psychiatres et 22.000 médecins pour une population de plus de 31 millions de personnes (En France, c’est 268.072 pour 65 millions d’habitants). Mac Skelton et Omar Dawichi de l’Université américaine de Beyrouth ont fait remarquer que de nombreux Irakiens doivent voyager à l’étranger (Inde, Turquie, Jordanie, Liban) pour se faire soigner. Pendant ce temps, dans le pays, des soins de base, telles que certaines vaccinations infantiles prennent du retard.

190.000**, au moins, est le nombre des personnes tuées en Irak depuis 2003, en majorité des civils. Les morts comprennent également 4.488 soldats américains, 3.400 contractors (sous-traitants militaires), 11.000 policiers irakiens, 318 soldats des pays alliés, et 62 travailleurs humanitaires. Mais, pour Catherine Lutz et Neta C. Crawford, seul le nombre des soldats américains tués est connu avec exactitude. Le bilan des autres victimes (civils irakiens, contractors, agents irakiens,…) est approximatif. Sans oublier les victimes des conséquences indirectes de la guerre, touchées de plein fouet par la destruction des infrastructures du système médical et de santé.

349 est le nombre des suicides enregistrés dans les rangs des soldats américains en service actif en 2012. Ken MacLeish de l’Université Vanderbilt fait remarquer que ce chiffre peut évoluer à mesure que le traumatisme de la guerre ressurgit, souvent des années, voire des décennies, après le retour des soldats au pays.

2,5 millions est le nombre des membres des forces armées américaines qui ont été déployés dans les opérations en Irak et en Afghanistan. Plus de 1,5 millions ont déjà quitté le service actif et sont éligibles au bénéfice des prestations médicales et d’invalidité pour les anciens combattants. Linda Bilmes de l’Université Harvard relève que ces anciens combattants sont très malades. Un tiers présente des problèmes de santé mentale. Le taux élevé de traumatisme crânien, la nécessité d’une prothèse, et les troubles musculo-squelettiques, pèsent lourd sur le budget des Anciens Combattants. Les coûts des soins médicaux et d’invalidité chez les vétérans de l’Irak et de l’Afghanistan vont augmenter. Ils vont dépasser les 970 milliards de dollars à l’horizon de 2053.

1,7 mille milliards de dollars. C’est le coût de la guerre en Irak pour les contribuables américains, avant d’ajouter les soins futurs pour les anciens combattants et les intérêts sur les emprunts de guerre. L’administration Bush avait estimé que la guerre en Irak coûterait entre 50 et 60 milliards de dollars. Au final, la guerre pourra coûter près de vingt fois plus.

4 mille milliards de dollars est le coût des Intérêts cumulés sur les emprunts pour l’Irak à l’horizon 2053. L’économiste Ryan Edwards du Queens College a estimé seulement le coût des intérêts dus sur l’emprunt pour couvrir les dépenses de l’armée et du département d’Etat. Les intérêts sur les deux guerres vont dépasser 7,5 mille milliards de dollars.

Source : Agoravox

**D’autres sources avancent des chiffres beaucoup plus importants : près d’un million de morts

http://contreinfo.info/article.php3?id_article=1238

FRAPPE CHIRURGICALE :

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