Cette Santé qu’on assassine : Vers la fin du pacte de protection sociale

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Ce monsieur défend sa boutique. Cela ne signifie pas pour autant que son analyse soit mauvaise dans les points qu’il développe. Ce qui n’y est pas dit, c’est que  ces soins confiés à des cliniques mutualistes ont pour but de soulager les centres publics de soins et permettront de fermer des services et supprimer des lits dans les hôpitaux considérés insuffisamment « rentables ».  Cela ressemble très fort à une privatisation masquée du domaine de la santé.

Et que se passera-t-il pour ceux qui n’ont pas accès aux  mutuelles ? Il seront dirigés vers les hôpitaux publics en cours de démantèlement (voir lien ci-dessous.)

Le dépeçage de la santé publique largement entamée par les gouvernements précédent et poursuivi sans vergogne par l’actuel est une réalité inquiétante.  Le discours martelé sur des économies « nécessaires mais sauvegardant notre régime de santé » est un énorme mensonge… D’un côté, les scandales de santé publique se multiplient et de l’autre, on casse notre modèle  d’accès aux soins ! 

Sous prétexte d’austérité, le poison libéral  se répand et ce sont toujours les plus modestes qu’on empoisonne.

ARTICLE :

La proposition de loi, dite Le Roux, sur la création de nouveaux réseaux de soins par les mutuelles, va être discutée le 17 juillet au Parlement. Ce projet de loi est inacceptable, car il abolit toute notion d’égalité et équité sociale, et fait voler en éclats le principe même du pacte social.

Cette proposition de loi, si elle est votée, menace ce qui constitue le socle de notre système de santé, à savoir la liberté, gage de qualité du système de soins, et l’égalité des patients et des citoyens. Je dénonce fermement le projet de loi en vertu de nos grands principes républicains.

1/ La liberté: le patient  se verra imposer par sa mutuelle le recours à tel ou tel praticien, sous peine de ne pas être remboursé ou alors, beaucoup plus mal. Le libre choix par la personne malade de son médecin constitue un principe fondamental du droit de la Sécurité sociale. Quel patient peut accepter de se voir imposer des professionnels conventionnés par telle ou telle mutuelle, sur des critères basés sur la qualité des soins dispensés peu identifiables, et déterminés a priori sans l’appui d’une quelconque compétence médicale?

De la même façon le praticien ne pourra exercer qu’en fonction des termes (ou non) de son accord avec tel ou tel réseau de mutuelles. C’est la fin de la liberté d’exercice du praticien et de son établissement de santé.

2/ L’égalité: celle du remboursement des soins disparaît, car ce projet de loi encourage un remboursement à plusieurs vitesses en fonction de l’appartenance, ou non, du professionnel de santé à l’un des réseaux mutualistes. En permettant aux mutuelles de créer leurs réseaux de soins avec leur « sélection » de médecins choisis, sur des critères peu transparents et à leurs mains, c’est la porte-ouverte à la médecine à deux vitesses, fondamentalement inégalitaire.

Le résultat, c’est une atteinte à la fraternité de tous les Français.

L’abandon d’une compétence régalienne de l’Etat

Dans le dos des Français, nous sommes en train d’assister au transfert d’une compétence régalienne de l’État, vers l’Assurance maladie complémentaire. Cette proposition de loi met entre les mains de l’assurance complémentaire une part importante de la régulation de notre système de soins. Elle conduira inéluctablement au morcellement du système alors que l’organisation des soins est et doit rester une compétence régalienne de l’État. L’État n’a pas ouvert ce débat de fond or, je pense qu’il est indispensable, que nos concitoyens soient consultés et informés.

Si le texte devait être adopté par le Parlement, la Fédération de l’Hospitalisation Privée, que je préside n’accepterait en aucun cas la violation des principes constitutionnels que sont la liberté contractuelle, la liberté d’entreprendre et le respect de la libre concurrence. Cela légitimerait une saisine du Conseil constitutionnel.

*Fédération de l’Hospitalisation Privée

Source : Huffington Post.fr

 

Excellent exemple d’un hôpital public à la dérivehttp://danactu-resistance.over-blog.com/la-martinique-vers-le-d%C3%A9mant%C3%A8lement-de-la-sant%C3%A9-publique

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