Quatre idées pour mettre un peu de campagne en ville
Petit tour d’horizon de quelques bonnes pratiques en matière d’agriculture urbaine.
Des toits qui fleurissent dans les grandes métropoles du monde entier, des fruits et légumes qui prennent la place des géraniums ou des tulipes dans les espaces verts et les bacs à fleurs… Les villes avaient jusqu’à maintenant tendance à empiéter sur les campagnes, mais nous assistons progressivement à une inversion de cette dynamique.
1. Aller au jardin… sur les toits
Pourquoi le plaisir de faire pousser soi-même ses carottes, tomates ou pommes de terre serait-il réserver aux campagnes? Souvent moches et sans vie, les toits d’immeubles deviennent peu à peu les nouveaux terrains de jeu des agriculteurs urbains.
À Paris, le concept a pris corps grâce à Urbagri, notamment. L’idée de Virginie Dulucq, aux manettes de cette toute jeune société, est de créer une véritable filière agricole au cœur des grandes villes. Avec quelques dizaines de mètres carrés seulement, 50cm de terre fraîche et un système d’arrosage adéquat, il est possible de faire pousser quasiment tout ce que l’on souhaite.
La pratique d’agriculture hors-sol (hydroponie) connaît déjà un beau succès aux Etats-Unis. À New York, par exemple, les projets Gotham Green et Brooklyn Grange ont vu le jour en 2008 et 2010 dans les quartiers du Queens et de Brooklin.
2. Des légumes dans les bacs à fleurs
Pas de place vous faire pousser vos légumes sur le toit? L’initiative des Incroyables comestibles pourrait vous séduire. L’idée de ce mouvement: investir parcs, jardins, espaces verts et bacs à fleurs pour y planter fruits et légumes. Le petit plus: tout ce qui pousse est destiné à être partagé entre tous.
Ce mouvement baptisé “Incredible Edible” en anglais vient tout droit de l’autre côté de la Manche. En 2008, Pam Warhurst, originaire de Todmorden (dans le Yorkshire), a eu l’idée d’utiliser les espaces urbains vacants de la petite ville pour y planter des légumes de saison et les partager avec ses voisins.
Depuis, l’idée a fait son chemin principalement en Angleterre et en France. Mais on retrouve des communautés en Inde, en Afrique, en Arabie Saoudite, au Etats-Unis et même au Japon, comme le montre cette carte interactive.
3. L’agriculture de proximité
Si vous ne pouvez pas faire pousser vous-même vos légumes, les légumes peuvent venir directement dans vos assiettes. Grâce aux Amap ou aux regroupements de producteurs et de consommateurs, l’agriculture de proximité a pris un sérieux essor dans les villes.
À Paris par exemple, l’association Marché sur l’eau livre chaque mardi et samedi des produits locaux par bateaux. De son côté, la plateforme La ruche qui dit oui! relie producteurs et consommateurs soucieux de consommer des produits locaux. Le concept est simple: des consommateurs se regroupent pour créer une ruche et invitent des producteurs situés à moins de 250km de celle-ci à venir vendre leurs productions.
4. Veau, vache, mouton et poule
Au début du mois d’avril dernier, la ville de Paris a expérimenté des tondeuses un brin insolites. Plusieurs moutons d’Ouessant ont été utilisés pour entretenir un terrain de 2000 mètres carrés des Archives de Paris, dans le XIXe arrondissement.
Cette pratique n’a rien de farfelue. L’éco-pâturage est ancestral et présente un double avantage écologique et économique: des émissions de gaz à effet de serre nulles, et des coûts de carburant inexistants.
Pour le recyclage des déchets, certaines municipalités vont même jusqu’à offrir des poules à leurs administrés. Non seulement les gallinacés pondent des œufs frais chaque jour, mais les poules peuvent engloutir chaque année près de 150kg de déchets alimentaires.
source : youphil.com