Electricité : le régulateur propose une hausse des prix de près de 10 %

Chaque jour, les mauvaises nouvelles s’accumulent:  avant-hier  c’était le quotien familial, hier les propositions de réformes de la retraite, aujourd’hui, c’est l’énergie…  

Visé dans les coûts élevés des gestion : « charges de personnel »

Ben voyons !

Attendons-nous au pire….

——————————————————————————————————————————-

 

La commission de régulation de l’énergie publie une analyse des coûts de production et de commercialisation d’EDF.

 

C’est une petite bombe que publie ce mercredi matin la Commission de régulation de l’énergie (CRE). «  L’évolution des tarifs à envisager à l’été 2013 pour couvrir les coûts estimés par la CRE se situe entre 9,6 % et 6,8 % pour les tarifs bleus » (ceux appliqués aux particuliers), conclut l’autorité de régulation suite à son « analyse des coûts de production et de commercialisation d’EDF dans le cadre des tarifs réglementés de vente d’électricité ». Pour 2014 et 2015, la CRE estime que les tarifs bleus devraient augmenter de 3,2 % chaque année pour couvrir les coûts estimés d’EDF. La hausse des tarifs réglementés d’électricité intervient une fois par an, entre mi-juillet et mi-août. L’arbitrage sur la hausse de prix à appliquer finalement reviendra au gouvernement, qui avait commandé ce rapport à la CRE pour faire le point après les multiples contentieux sur les prix du gaz, qui ont depuis fait l’objet d’une réforme.

La CRE estime par ailleurs que les coûts d’EDF n’ont pas été couverts par la hausse des tarifs l’an dernier (+2 %), à hauteur de 1,47 milliard d’euros. « Si le rattrapage de l’écart constaté entre les coûts et les tarifs 2012 était effectué intégralement sur un an, il entraînerait une hausse supplémentaire sur les tarifs bleus de 7,6 % », indique la Commission de régulation. Les tarifs jaune et vert, applicables aux professionnels et aux entreprises, devraient progresser, eux, entre 0 % et 5,8 % cette année, puis de 3,4 % à 3,7 % en 2014 et 2015, estime la CRE.

Explosition des coûts

Sur la période 2007-2012, les coûts d’EDF ont, de fait, explosé, note la CRE : les coûts fixes et variables de production (charges de personnel, achats de prestation de maintenance des centrales, achats de combustibles…) ont augmenté de 5,1 % par an. « Cette tendance haussière est appelée à perdurer à l’horizon 2015, selon les prévisions transmises par EDF à la CRE », note le régulateur. Les coûts commerciaux ont crû, eux, de 6,3 % par an, sous l’effet de la hausse de la masse salariale, des systèmes d’information et du déploiement des certificats d’économie d’énergie. « La CRE retient une hausse à l’inflation dans ses estimations à l’horizon 2015 », indique-t-elle.

L’analyse menée par la CRE n’est pas à proprement parler un audit, mais se base sur les coûts communiqués par EDF au régulateur. Le gouvernement va désormais mener sa propre analyse sur les coûts présentés et sur les causes d’un tel écart avec les tarifs décidés ces dernières années par les pouvoirs publics.

Quelle durée de vie pour les centrales nucléaires  ?

Surtout, il va s’atteler à définir les futurs tarifs réglementés de l’électricité. Il devrait ainsi demander des gages à EDF pour maîtriser ses coûts. Le groupe s’est déjà engagé dans deux plans de mesures d’économies, dont le dernier, annoncé fin 2012, doit dégager 1 milliard d’euros d’économies cette année sur les frais de fonctionnement et les investissements. Si le rapport de la CRE présage d’une hausse des tarifs probablement plus élevée que ces dernières années, le gouvernement pourrait aussi défendre une vision pluriannuelle des tarifs.

A travers son analyse, la Commission de régulation de l’énergie pose aussi officiellement la question de l’allongement de la durée de vie des centrales nucléaires d’EDF. Ainsi, la hausse préconisée cet été pourrait être limitée à 6,8 % pour les tarifs bleus « avec une hypothèse d’un allongement comptable de dix ans de la durée d’amortissement des centrales nucléaires en 2013 ». EDF plaide pour que la durée d’amortissement des centrales nucléaires, aujourd’hui fixée à quarante ans, soit portée à soixante ans, ce qui permettrait de lisser le poids financier des investissements. Ce débat comptable ne préjugerait pas de la position de l’Autorité de sûreté nucléaire, qui doit se prononcer en 2015 sur l’allongement de la durée de vie des centrales, mais il aurait néanmoins une forte portée politique pour EDF.

 

SOURCE : Les Echos.fr

 

 

 

 

 

Commentaires sont clos