COUP DE GUEULE : NOUS SOMMES TOUS DES BÉNIS WIFI
« On est à cran sans nos écrans
Sans notre i-phone on est aphones
Quand ça vibre on est sur les dents
Au garde à vous quand on nous sonne
On veut chacun son chloroforme
Son grill’pain à cramer l’cerveau
Son droit à dev’nir spongiforme
Ses neuronn’s qui font des grumeaux »
__________________________________________
Après la papamobile, la téléphonie mobile s’empare du religieux. Les clochers de nos églises accueillent, ici et là, des flèches très smart pointées vers les cieux : les antennes-relais.
La messe est dite : chacun doit être joignable urbi et orbi, le père, le fils, le saint-esprit et tutti quanti. Quoi de plus normal, dans ces conditions, que les églises participent à cette transe collective ? Il faut être moderne, l’injonction ne souffre aucune exception.
Déjà que les fidèles se défilent, si en plus le sans-fil est excommunié des lieux saints, vous imaginez le drame ?
Seulement voilà, on commence avec une antenne au plus haut des édifices et allez savoir où l’on va s’arrêter. Bientôt le wifi dans la maison de Dieu le père, si ce n’est déjà fait ?
« Mes bien chers frères, mes bien chères sœurs, veuillez sortir vos tablettes de la loi, connectez-vous au Très-Haut débit… Et voici venue l’heure d’envoyer un message au seigneur. Je vous rappelle que, pour obtenir une réponse certifiée divine, un forfait « Eternel » est en vente libre à l’entrée de notre église… »
Le commerce des ondes bénites va-t-il fusionner avec le commerce des âmes ? On a connu les temps héroïques du sabre et du goupillon ; va-t-on assister à la sainte alliance du cash et du carillon ?
A quand le cyber-caté ? La messe virtuelle à domicile ? Les prières en langage texto ? Les confessions publiques sur les réseaux sociaux ?
Difficile d’échapper à la béatitude générale. La secte des adorateurs du sans-fil est partout. Le racket de ses adeptes fait des ravages, mais ce n’est pas là le pire, notez bien. Ce qui se trame dans l’ombre du malin est des plus inquiétants : un suicide collectif d’une ampleur inégalée. Elucubrations obscurantistes ?
Prenez la peine de lire les études scientifiques sur les dangers des ondes pulsées. C’est toute une génération de cacochymes pratiquants qui se profile et qui peut préparer son testament 3.0.. D’enfer, le numérique ! Après la foi, les foies…
Mais « chut », répètent en chœur les gourous officiels, en brandissant leurs dogmes comme d’autres des missels. De nouvelles études indépendantes doivent être menées par les industriels, ainsi qu’au bon vieux temps de l’amiante et du tabac. C’est l’esprit saint-glinglin !
« N’écoutez pas ces prophètes de malheur et leurs peurs irrationnelles. Dormez tranquilles sous nos antennes et récitez chaque soir votre catéchisme de la croissance économique. » Ainsi s’expriment la sacro-sainte industrie et son clergé ministériel parlementeur.
Et nous, dans tout ça ? Serions-nous des bénis wifi ?
On a inventé le silex
A fair’ les croquett’s de mammouth
Les signaux d’fumée les télex
Les pistes de neige au mois d’août
On a trimé du ciboulot
Pour se formater l’bourrichon
De poudre à laver les cerveaux
De puc’s à fliquer les moutons
Mais il manquait un nom
A la galerie d’l’évolution
Les bénis-wifi les bénis-wifi
On est à cran sans nos écrans
Sans notre i-phone on est aphones
Quand ça vibre on est sur les dents
Au garde à vous quand on nous sonne
On veut chacun son chloroforme
Son grill’pain à cramer l’cerveau
Son droit à dev’nir spongiforme
Ses neuronn’s qui font des grumeaux
Chacun dans notr’ boui-boui
Espère un jour finir méchoui
De béni-wifi de béni-wifi
Heureus’ment y’a les gens d’là-haut
Pour veiller à notr’ bonn’ santé
Les vendeurs de merde à gogos
Les malfaiteurs d’l’humanité
On bénit dans les ministères
Les ratatineurs de cervelles
On décor’ le mond’ des affaires
Les chefs du crime industriel
Viv’ les baratineurs
La défonc’ des consommateurs
Des bénis-wifi des bénis-wifi
Faut qu’on s’adapte on n’a pas l’choix
Ba voui c’est la loi du marché
Et pis si c’est bon pour l’emploi
Ça vaut l’coup de s’ratatiner
Ainsi va l’mond’ ma pauv’ madame
Faut bien qu’on viv’ avec not’ temps
Y’a pas d’quoi en fair’ tout un drame
Ni d’gueuler à contre-courant
Bienv’nue dans l’four à micro-ondes
Dans le plus parfait des i-mondes
Pour bénis wifi pour bénis wifi
Depuis qu’y a l’wifi dans l’métro
Tout l’monde a retrouvé l’bonheur
Y a qu’à voir nos tronch’s de mégot
De cobay’s en apesanteur
Vous allez voir qu’un jour pardi
On va brancher nos macchabées
Sur les ond’s du Très Haut débit
Gogol-phon’s de la tête aux pieds
Réservez dès maint’nant
Vot’ caveau prévu sang pour sang
Pour béni-wifi pour béni-wifi
==================================================
source : Frédéric Wolf, Reporterre
A CE PROPOS :
Wifi : la dangerosité des ondes prouvée par des lycéennes sur… du cresson
Dans cette petite expérience, les graines de cresson exposées aux ondes Wifi ne se sont pas développées et ont même parfois muté !
Images éloquentes
Cinq lycéennes danoises ont prouvé à quelle point l’exposition au Wifi était nocive aux végétaux. Crédit Reuters
Voilà une trouvaille qui leur a valu le prix du concours « Jeunes Chercheurs« . Cinq lycéennes danoises ont prouvé à quelle point l’exposition au Wifi était nocive aux végétaux. L’idée est partie d’une expérience personnelle : « Nous pensions que les problèmes de concentration à l’école et parfois d’insomnie venaient du fait que nous dormions avec nos téléphones portables à côté de notre tête », raconte l’une d’elles.
Elles sont imaginé un protocole expérimental original et simple à la fois. Elles ont comparé la croissance de graines de cresson exposées au Wifi à celle de graines non exposées. Pendant douze jours 6 assiettes comportant des graines de cresson ont été placées à proximité d’ondes d’un routeur Wifi de la norme IEEE 802.11g. En guise de groupe « contrôle », 6 autres assiettes ont été isolées de toute forme de radiation.
Résultat : les graines de cresson exposées aux ondes Wifi ne se sont pas développées et ont même parfois muté ! Les graines protégées, de leur coté, ont germé tout à fait normalement.
A gauche, le cresson malade, non germé. A droite, le cresson sain
De nombreux chercheurs du Royaume-Uni, de Suède et des Pays Bas se sont intéressés à cette expérience. « Dans les limites de leurs compétences, les filles ont mis sur pied et documenté un travail d’une grande élégance. La richesse de détails et de précisions est exemplaire, le choix du cresson est très intelligent, et je pourrais continuer mes éloges » raconte le professeur Olle Johansson de l’Institut Karolinska de Stockholm.
Source : Atlantico.fr