Permaculture: Adèle, son jardin essentiel

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« Les vrais paysans sont les derniers maillons encore solides de la chaîne qui relie l’homme à la Nature. Nous devons les aider pour qu’ils résistent à l’industrialisation de la profession et qu’ils assurent la survie de notre espèce. » 

Adèle Deborde

Nous avons rencontré en Nouvelle-Calédonie, Adèle, une femme admirable qui nous a fait part de sa philosophie de vie… (voir la vidéo «Adèle, son jardin essentiel»)

Adèle, dans un hommage aux vrais paysans, s’exprime sur le besoin de reconnecter la production de nourriture à une activité paysanne respectant la nature.

« Autrefois les paysans basaient toutes leurs activités sur la loi essentielle de la Nature – tout doit être utile à tout – Quelle source de sagesse et d’économie ! Ils avaient un chien qui gardait le troupeau, la ferme, les poules; un chat pour attraper les souris, etc…

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On n’était pas dans la surabondance des productions mais dans la qualité. On faisait avec ce qu’on avait et on appréciait : ça suffisait pour se sentir heureux ; on chantait en travaillant et les fêtes n’avaient lieu qu’en période d’abondance.

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Il fallait être vaillant et solide dans le corps et dans « la tête » ! On apprenait l’autonomie, la volonté, dès qu’on savait marcher. On acceptait la fin de vie comme une nécessité. Je ne suis plus utile disait ma grand-mère à 95 ans, il faut que je m’en aille.Comme il n’y avait pas Internet pour apporter des réponses à nos questions, on les posait aux vieux et on écoutait leurs conseils.

Parce qu’il n’y avait pas de moissonneuse on faisait appel aux voisins et on les aidait ensuite d’où l’expression « rendre service ». Ces hommes étaient intégrés à la nature et en connaissaient les secrets essentiels… Pour survivre…

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Ils avaient sélectionné les plantes et les animaux, amélioré notre race peu à peu, en s’adaptant aux conditions difficiles malgré l’inconfort, le froid… Les hivers rudes étaient supportables parce que l’étable jouxtait la maison (il fallait aussi se lever à 4h du matin pour s’occuper des vaches).

Le milieu paysan était une réserve de gens solides et en bonne santé (disait le DR. Kousmine).
Ils cultivaient aussi la dignité et l’honneur : l’autonomie avant tout, toujours. Que reste-t-il de cette belle philosophie de nos ancêtres paysans ?

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La gerbe des humains ? La société de consommation s’est chargée de la délier et c’est désormais « chacun pour soi », et pourquoi pas, assisté quand l’occasion se présente !

On est passé de l' »être » au « paraître » et le corps de la femme d’aujourd’hui se gonfle au botox ! Un poison ! Inutile ! le Temps nous tient, nous casse, nous visse à notre âge !

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Nous éloignant de plus en plus de la nature en vivant « hors-sol » comme les animaux d’élevage industriel nous gommons l’empathie qui existe naturellement, même quand il s’agit de notre corps (indispensable à notre vie !) Incroyable !

Le paysan industriel a mis le pied dans le piège de l’emprunt et en perd la possibilité de faire marche arrière : il produit, sous la contrainte, ce qui rapporte le plus. Il est prêt à enfermer ses vaches à l’étable jour et nuit ! Elles ne sont plus « La Blanche » ou « La Rousse ». Malgré elles, elles sont devenues des pièces de la « Machine à produire » !

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«Nous sommes les victimes d’une illusion collective.»

 

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Vingtième siècle. 

Le siècle s’achevait. Globalement, c’était un siècle de progrès. La machine avançait à pas de géant, sans direction : la science avait réponse à tout…

Mais les vaches étaient restées complètement ignorantes.

Elles n’avaient pas lu Spinoza ni la revue « PSYCHOLOGIES : agir sur moi pour vivre mieux », elles n’y avaient pas pensé. Maîtriser leur état émotionnel, elles ne savaient pas. Elles souffraient d’une pollution psychique intense : manque d’air, d’espace, de ciel bleu et d’herbes vertes. Le coucher du soleil, sa chaude lumière, la caresse du vent printanier chargé de parfums divers, la majesté des montagnes et des lacs n’était plus que vagues souvenirs qui s’estompaient…

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Dans cet univers carcéral sans vie sans stimuli ni lumière naturelle pour rééquilibrer leur rythme biologique elles déprimèrent. Un homme, pourtant, les avaient comprises un jour et avait lancé cette remarque judicieuse : « le bonheur est dans le pré », bien avant la mode des nouvelles approches de la psychothérapie, comme l’intégration neuroemotionnelle avec des mouvements oculaires (EMDR), qui mobilisent le ressenti émotionnel par la stimulation du corps…

Les exercices physiques qui réveillent le système immunitaire et favorise l’équilibre du système nerveux périphérique leur étaient interdits : elles étaient coincées à l’étable, l’œil fixe, dans l’impossibilité de regarder passer les trains ou de suivre le vol d’un papillon… L’odeur de la campagne qu’elles aimaient tant leur manquait… Nul ne se souciait de leurs émotions.

Privées de racines et de points de repères elles devinrent mélancoliques, anxieuses puis dépressives… Il y eu alors la petite goutte qui fait déborder le vase : les hommes leur imposèrent le fast-food à base de farine animale. Certaines d’entre elles devinrent folles, ça faisait « tache d’huile ». La contagion s’étendait…

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La répression fut violente : il fallait vite arrêter ce mouvement qui risquait de contaminer l’humanité qui subissait les mêmes chambardements. La chienlit était à nos portes.

Les hommes immolèrent ces rebelles par des feus gigantesques. Certains chiens et chats avaient sans doute fauté également au contact des vaches, on les joignit au troupeau. Cette histoire n’est sans doute pas mémorable, elle est déjà presque oubliée…

La vraie liberté ? C’est de pouvoir vivre en paix, dans la nature si possible, et d’être en bonne santé.

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Propos et textes d’Adèle Deborde. Voir son blog : jardinsessentiels.blog.fr

Crédit photos et vidéo : Association bio-logiques.org

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