Les ventes d’armes à Israël sont un «signal très clair» à l’Iran

Tandis que la Corée du Nord maintient la tension en installant des rampes lance-missiles sur sa côte Est, un contrat de vente d’armes a été signé entre les US et Israël… Tout va bien !

 

Le secrétaire américain à la Défense Chuck Hagel, en visite en Israël, a affirmé dimanche que la prochaine conclusion d’un énorme contrat de vente d’armes avec l’État hébreu envoyait un «signal très clair» à Téhéran afin de l’empêcher de se doter de l’arme nucléaire.

M. Hagel s’est exprimé juste avant d’atterrir à Tel-Aviv, au début d’une tournée régionale de six jours, largement consacrée à la crise nucléaire iranienne et à la guerre civile en Syrie.

Interrogé par des journalistes pour savoir si ce contrat d’armement de plusieurs milliards de dollars avec Israël visait à montrer à Téhéran que l’option militaire était toujours sur la table, il a répondu: «Il ne fait pas de doute que c’est un autre signal très clair pour l’Iran».

La tournée de M. Hagel au Moyen-Orient, la première depuis son arrivée au Pentagone il y a deux mois, devrait permettre de finaliser la vente – pour un montant global de dix milliards de dollars – de missiles et d’avions à Israël, aux Émirats arabes unis et à l’Arabie saoudite, alliés des États-Unis.

Toutefois, selon des sources américaines, les armes pourraient ne pas être livrées avant des mois, voire plus.

Ces contrats, dévoilés à la veille du départ de M. Hagel, prévoient la vente à Israël de missiles antiradar conçus pour éliminer les systèmes de défense antiaérienne, de nouveaux radars pour des avions de combat, d’avions de ravitaillement en vol KC-135 et, pour la première fois, des appareils de transport V-22 Osprey, qui sont des engins mi-avion mi-hélicoptère.

Les Émirats arabes unis devraient acquérir des chasseurs F-16 et l’Arabie saoudite les derniers modèles de missiles américains.

Au sujet de l’Iran, les dirigeants américains et israéliens ont néanmoins fait entendre des dissonances.

Le président Barack Obama veut donner davantage de temps à la diplomatie et aux sanctions, tandis qu’Israël, le seul pouvoir nucléaire régional, a multiplié les menaces d’opération militaire préventive.

«Quelques divergences»

M. Hagel a martelé qu’il n’y avait pas de désaccord fondamental entre Israël et les États-Unis quant à la menace nucléaire iranienne, mais il a reconnu certaines divergences concernant les échéances.

«Israël et les États-Unis voient la menace iranienne exactement de la même façon. C’est quand on se penche dans le détail du calendrier, si et à quel moment l’Iran décide de fabriquer une arme nucléaire, qu’il peut y avoir quelques divergences», a-t-il admis.

«Mais je crois que les éléments recueillis par nos services sont assez proches de ceux collectés par d’autres agences de renseignement», a ajouté le chef du Pentagone.

La semaine dernière, le chef d’état-major israélien Benny Gantz avait assuré que l’armée israélienne avait la capacité «d’attaquer seule» l’Iran, sans l’aide américaine indispensable selon les experts de défense.

Chuck Hagel n’a pas souhaité commenter l’hypothèse d’une intervention solitaire israélienne, se contentant de rappeler qu’Israël est une nation souveraine qui a «le droit de se défendre et se protéger».

Il a demandé à nouveau un peu de patience avant de voir si les sanctions et la diplomatie permettraient de convaincre l’Iran de changer de cap.

«Je crois que notre stratégie est la bonne», a-t-il insisté tout en estimant qu’Israël a le «droit d’avoir sa propre évaluation».

Les puissances occidentales et Israël soupçonnent l’Iran, malgré ses démentis, de chercher à développer la bombe atomique sous couvert de son programme nucléaire civil.

Pendant sa visite en Israël, M. Hagel s’entretiendra avec son homologue Moshé Yaalon, le président Shimon Peres et le premier ministre Benyamin Nétanyahou avant de faire escale mardi en Jordanie.

Il se rendra ensuite en Égypte puis aux Émirats et en Arabie saoudite, où il devrait finaliser les ventes d’armes.

Chuck Hagel, qui s’était vu reprocher, avant sa nomination, son manque de fermeté envers l’Iran et de soutien envers l’État hébreu, est le troisième haut dirigeant américain à se rendre en Israël en un mois.

Daniel DE LUCE
Agence France-Presse
TEL-AVIV

Source : La Presse.ca

 

Article sur la Corée :

http://www.lepoint.fr/monde/tirs-de-missiles-la-coree-du-nord-joue-avec-les-nerfs-22-04-2013-1657660_24.php

 

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