Info ou Intox ? Le russe Gazprom aurait coupé le gaz à 6 pays de l’U.E.

La source de l’article est celle du Daily Mail, reprise ensuite par divers sites alternatifs.(1)  Pour le moment rien de vraiment officiel dans les grands médias.  Peut-être parce que c’est une manipulation de plus anti-Poutine, ou peut-être parce que c’est exact mais que d’ardentes négociations sont en cours pour obtenir une reprise de la livraison. Il faut donc attendre pour savoir ce qu’il en est exactement.  C’est connu, on ne harcèle pas impunément un ours, fut-il  Russe. 

Ce qui est sûr, par contre, c’est que le gaz Russe ne passera bientôt plus par l’Ukraine et que l’Europe devra dépendre de la Turquie pour sa fourniture. Les accords sont passés.

Voilà qui va donner du poids à Erdogan…  Une question me vient à l’esprit : l’Europe dont on voit les choix très démocratiques et éthiques dans son soutien au douteux gouvernement de Kiev, va-t-elle, de ce fait,  accélérer le processus de l’entrée de la Turquie, (très démocratique également sous  Erdogan),  dans son sein ?

Transit du gaz russe vers l’UE via l’Ukraine ? Fini. Tout passera par la Turquie.

 

Les politiciens bruxellois ont tendance à faire les comédiens. Malheureusement, bien souvent la comédie tourne à la tragédie mais ainsi en est-il. Quant à la « surprise » des dirigeants de Bruxelles sur le fait que désormais le gaz russe destiné à l’UE passera par la Turquie et non pas par l’Ukraine, cela fait bien sourire…

En effet, la nouvelle était assez récente mais ne datait tout de même pas d’hier. La visite du président russe Vladimir Poutine en Turquie en décembre de l’année qui vient de s’écouler avait pourtant mis tous les points sur les « i ». A savoir que la Turquie a confirmé une fois encore qu’elle ne se joindra pas aux « sanctions » occidentales contre la Russie, au contraire la Turquie y voyant une énorme opportunité d’accroître le partenariat bilatéral avec son voisin du nord, un partenariat déjà fort important, compte tenu notamment du niveau des relations économiques et commerciales (la Russie est tout simplement le deuxième partenaire commercial de la Turquie).

L’autre point clé de cette visite chez un partenaire stratégique concernait bien évidemment l’aspect gazier. Gazprom ayant décidé d’abandonner à juste titre la construction du projet « South Stream » et se focaliser sur la construction commune avec la société turque de transport des hydrocarbures Botas d’un second gazoduc russo-turque qui passera sous la mer Noire. L’UE ne s’y attendait alors pas, pas plus que la junte néofasciste de Kiev. Et pourtant ni en Russie, ni en Turquie, on ne s’amuse à jeter des paroles en l’air. Accord signé, il faut se mettre au travail.

Cependant, le vice-président pour l’énergie de la Commission européenne, Maroš Šefčovič, en visite à Moscou hier, a exprimé toute sa « surprise » quant au fait que désormais le gaz russe allant vers l’UE transitera de moins en moins par la « new Ukraine », jusqu’au moment où notre gaz ne transitera tout simplement plus par cette zone. Tout passera alors via notre voisin du sud, la Turquie en l’occurrence. Les technocrates de Bruxelles sont quand même incroyables. En arrivant à Moscou, M. Šefčovič s’attendait certainement qu’on lui annonce que l’accord signé entre la Russie et la Turquie en décembre dernier n’était qu’un poisson d’avril hivernal, et qu’en général il n’allait jamais se réaliser. Pourtant, c’est tout autre chose qu’il a entendu de la part du PDG de Gazprom, Alexeï Miller : « A l’ avenir, Gazprom cessera tout transit de gaz destiné à l’Union européenne via l’Ukraine, pour se focaliser sur la Turquie ».Point.

Et devant le « grand étonnement » de son homologue de l’UE, M. Miller a ajouté : « qu’en cas de refus de l’UE de travailler selon les nouvelles réalités, les volumes de gaz russe destinés à l’Union européenne, iront vers d’autres marchés ». Vraiment difficile d’y ajouter quelque chose si ce n’est trois points importants :

1) Cette manœuvre de la Russie et un véritable triple coup contre Washington et Bruxelles. La junte de Kiev, pour laquelle les USA & UE sont désormais censés porter entière responsabilité, a du fil à retordre. L’Ukraine, ou plutôt ce qu’il en reste, se trouvant déjà dans une situation chaotique, devra désormais oublier les sommes fort importantes que la Russie lui versait pour le transit de notre gaz allant aux consommateurs de l’Union européenne. Un transit d’ailleurs trop souvent source de chantage de Kiev envers Moscou. Fini. Aux nouveaux « parrains » d’en prendre donc soin. Ce n’est plus le problème de la Russie de garder à flot l’économie ukrainienne. Une réalité donc à laquelle il leur faudra là-encore bien s’adapter.

2) La Turquie en sort également gagnante. Et possédera désormais des leviers supplémentaires de pression sur l’UE.

3) Quant à la Russie, elle a montré une fois encore que c’est bien elle qui choisit avec qui elle fera affaire et avec qui elle ne fera pas. La Turquie étant un partenaire beaucoup plus fiable que l’Ukraine « nouvelle version ». Et malgré des désaccords évidents sur des questions de politique internationale, surtout en ce qui concerne la Syrie, où Moscou et Ankara partagent des positions pratiquement diamétralement opposées, et dans une moindre mesure sur la Crimée, les deux pays ont montré qu’ils ont aussi et surtout un bon nombre de positions communes. Et en premier lieu, celui de la défense de leurs intérêts nationaux réciproques. La Turquie a beau être membre de l’OTAN, et ne pas partager un certain nombre de positions avec la Russie, elle a au moins le mérite d’être capable de mener une politique indépendante et souveraine, surtout lorsque cela touche à ses intérêts les plus stratégiques.

Le tout à la très grande différence des nombreuses colonies étasuniennes sur le continent européen.

(Les opinions exprimées dans ce contenu n’engagent que la responsabilité de l’auteur.)

http://french.ruvr.ru/2015_01_15/Transit-du-gaz-russe-vers-l-UE-via-l-Ukraine-Fini-Tout-passera-par-la-Turquie-2029/

Concernant l’énergie, vous ne manquerez pas de lire le second article, qui explique comment, avec la chute du rouble due à la baisse du prix du baril de pétrole –  et qui réjouissait quasiment tous les médias occidentaux –  Poutine a ordonné le rachat de tous les actifs gaziers et pétroliers pour presque rien, réalisant ainsi grâce à quelques ordres un coup financier et politique que l’on ne peut qu’applaudir.  Le marché financier a aussi ses failles, et les Russes n’ont pas manqué de les utiliser.

En quelques jours la Russie a racheté presque tous ses actifs gaziers et pétroliers pour trois fois rien [Novorossia Today]

En quelques jours la Russie a racheté pour trois fois rien presque tous ses actifs gaziers et pétroliers détenus par des financiers. La chute du rouble ainsi que les bruits qui ont couru que la Banque Centrale de la Russie n’avait pas de moyens pour le consolider ce qui allait provoquer aussi la dévalorisation des actions, y ont grandement contribué. C’est ce qu’a annoncé début janvier la chaîne RT en citant comme source le portail d’information “InSerbia”.

“La Russie a fait un coup de “mat à l’étouffé”, – écrit la source. Grâce à la chute du rouble, Moscou a réussi à récupérer la plupart de ses actifs en possession chez des détenteurs étrangers, et en plus gagner 20 milliards de dollars seulement en quelques jours”.

Il est connu qu’auparavant, quasi la moitié des revenus de la vente du gaz et du pétrole allait non pas au Trésor public russe, mais chez des requins de la finance occidentaux. Avec la crise ukrainienne, le rouble s’est mis à baisser, suite à ça, les indices des actions des compagnies énergétiques russes se sont mis à chuter, eux aussi. Les gros bonnets financier occidentaux on paniqué et se sont mis à les écouler, tant qu’elles avaient encore de la valeur.

« Poutine a laissé les choses venir pendant une semaine ne faisant que sourire lors de la conférence de presse, et lorsque les indices se sont retrouvés au plus bas, il a donné l’ordre de racheter immédiatement les actifs détenus par les européens et les Américains. Lorsque les gros bonnets financiers se sont rendus compte d’avoir été bernés, il était déjà beaucoup trop tard. A présent tous les revenus de la vente du gaz et du pétrole resteront en Russie, le rouble va se consolider de lui-même sans qu’on ait à dépenser les réserves de change”.

“Les requins financiers européens sont restés le bec dans l’eau : en quelques minutes la Russie a racheté pour trois fois rien les actifs gaziers et pétroliers qui valent des milliards. On n’a jamais vu une opération aussi époustouflante depuis la création la bourse de valeurs”, – a conclu “InSerbia ».

http://lesmoutonsenrages.fr/2015/01/15/en-quelques-jours-la-russie-a-rachete-presque-tous-ses-actifs-gaziers-et-petroliers-pour-trois-fois-rien-novorossia-today/

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(1) http://free.niooz.fr/la-russie-coupe-les-approvisionnements-en-gaz-a-6-pays-europeens-2370387.shtml

 

 

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