Agir : Mettre en pratique la première étape.

Dans les commentaires du précédent article, Sylvie (Fleur de Plume) a donné des pistes intéressantes sur les conséquences liées à l’exercice proposé, voici ses mots :

Beau jour, merci de cet article sensitif et bienfaisant. Une suite lui manque cependant.
Si l’on suit votre indication, les sensations qui s’éveillent se cantonnent au sens lui-même. Le corps (l’Être-corps) dans sa totalité en est privé.
Il est possible, à chaque sensation éveillée, de l’envoyer consciemment, par l’expir, dans tout le corps. Alors c’est notre corps dans sa totalité qui la reçoit, qui en est irrigué.
En la faisant, on découvre que cette pratique ne se limite pas aux temps d’exercice. En l’intégrant à notre quotidien dans notre vie entière, nous devenons plus vivants, plus jouissants, plus éveillés.
Sylvie

Je la remercie grandement pour son message qui est une parfaite introduction et le temps qui a passé depuis la dernière publication suffisant pour que ceux qui ont joué le jeu puissent avoir quelques ressentis/résultats. La suite donc, la voilà :

Comme le souligne fort bien Sylvie, vos avez certainement remarqué qu’avec le temps l’exercice d’attention proposé sortait du cadre que nous lui avions fixé ! Nos sens stimulés ne se cantonnent plus aux minutes que nous daignons leur accorder mais viennent toquer à la porte s’invitant au milieu de nos routines, nous permettant de les voir non plus comme des routines dans lesquelles nous naviguons comme des zombies mais comme des moments uniques bien vivants et d’une richesse que l’on avait oublié.

Comme le signale aussi Sylvie, l’exercice était un bon moyen pour nous de sortir un peu de notre tête, lieu sur lequel nos fixons notre attention quasiment en permanence. Ceci est un point essentiel. Elle évoque le souffle et la respiration, en voici une autre application pratique dont les répercutions sont très importantes, notre alimentation.

Nous mangeons généralement en fonction de plusieurs facteurs dont voici un résumé :

  • la nourriture disponible chez nous.
  • nos préférences issues de nos mémoires qui sont souvent la case majeures des aliments présents dans notre garde-manger.
  • les conditionnements acquis via la société (manger cinq fruits et légumes par jour, les produits laitiers ça fortifie les os, le petit-déjeuner c’est essentiel ….).
  • notre temps disponible pour préparer les repas.

Faisons simplement à présent l’expérience, non pas de remplacer nos dogmes alimentaires en vigueur mais de manger en portant notre attention, notre présence dans un premier temps sur les parties de notre organisme recevant la nourriture, notre bouche, notre estomac, nos intestins. Observons avec nos sens ouverts ce qu’il se passe à chaque étape et comment réagit notre corps à l’ingestion de différents aliments, séparément puis en combinaison. Nous pouvons noter tout cela si nous en ressentons le besoin. Nous pouvons remarquer qu’il y a quelques différences entre nos ressentis et notre goût, notre gourmandise.

Il est intéressant de renouveler l’expérience un certain nombre de fois afin d’observer à quel point notre état corporel varie dans le temps et comment un aliment peut avoir un impact différent en fonction du moment de la journée où nous le mangeons, en fonction aussi de l’état dans lequel nous nous trouvons.

Avec un petit temps d’entraînement et de constitution de notre bibliothèque attentive d’aliments ,nous pouvons affiner l’expérience et être attentif à notre corps non plus en ingérant les aliments mais simplement en les prenant dans la main. Observez si une corrélation se produit entre vos observations issues de l’ingestion et celles issues de la prise en main.

Vous voilà à présent avec un outil formidable de sélection de vos aliments en fonction des effets directs sur le corps. N’est-ce pas là, un moyen fiable et direct de savoir ce qui est bon pour vous ? Je veux bien faire un petit pari sur la transformation qui va s’opérer sur le contenu de vos achats …

Autre application pratique de cette ouverture des sens, nos relations humaines. Laisser libre court à nos observations sensitives lors des relations que l’on a avec les autres nous fournit une mine de renseignements que nous avons une fâcheuse tendance à occulter. Ëtre attentif aux mouvements de l’autre, à son odeur, à son souffle, aux bruits produits par son corps, à la présence qui émane de lui hors du champ visuel… tout cela change notre perception de la relation et nous permet une justesse de comportement et de compréhension de l’autre que nous avions oublié alors que nous avons tous les outils à notre disposition.

Reste à présent à évoquer une conséquence directe de ce changement dans notre attention, dans nos perceptions du monde : le changement dans notre responsabilité vis à vis de tout cela. Garder l’innocence intérieure de l’enfant propice à l’attention la plus vraie possible en conscience de l’impact de nos actes sans se cacher derrière de fasses excuses. L’objet du prochain article…

A vous de jouer !

 

 

 

 

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