Fils de …… rien

Article dédicacé à Voltigeur des Moutons enragés.

Un soir d’Avril 2002, Damien Saez avait écrit dans l’urgence « Fils de France » , 15 ans ont passé. 15 ans pour rien. De Fils de France , je suis devenu Fils de Rien un soir d’Avril 2017. Il y a peu, au moment des primaires, j’écrivais « Chirac a réussi à nous faire regretter Mitterand, Sarkozy nous a fait regretter Chirac et Hollande a réussi l’incroyable exploit d’être encore pire que Sarkozy, qui nous fera regretter Hollande ? » et bien c’est gagné, les Français ont réussi à trouver pire !

Les résultats d’hier soir ont donné une bonne image du pays dans le lequel je vis et vivent la majorité des lecteurs qui passent ici :

23% ont choisi de ne pas répondre à la mascarade pour diverses raisons : anarchisme assumé, piscine, mini-golf, il faisait beau dehors, voyage à Cuba (ne revenez pas ! c’est un conseil …). Tout un tas de raisons tout aussi louables les u(r)nes que les autres et que le niveau du débat a convaincu qu’on se foutaient un peu voire beaucoup de leur gueule et que tout ça ne changerait rien à leur quotidien.

18,5 % ( oui 24% des votants) votent pour le pognon dans toute sa splendeur, rien à foutre des discours creux, rien à foutre d’être corvéable à merci au profit de patrons rapaces, rien à foutre de confier la gestion d’un pays à un mec capable de claquer plus d’un million d’euros en quelques années capable en deux ans de présence au ministère de l’économie de bazarder un code du travail fait de cent ans de luttes sociales essayant d’équilibrer la société entre une bourgeoisie avide et des travailleurs à gueule d’esclaves.

16,2% se murent dans la haine  en clamant leur peur de la différence et en osant porter le masque d’une pseudo approche sociale au bénéfice des français, des « vrais ».  C’est quoi , un vrai Français ? J’ai une grand-mère allemande engrossée par un Normand qui ne pensait qu’à son plaisir sexuel et une autre immigrée Gitane du Portugal , perdue dans sa roulotte à Bordeaux entre guerres mondiales et dictatures ibériques et si j’étais pas bien éduqué et prêt à céder au paradoxe de votre haine, j’aurais envie de vous cracher à la gueule…

15,3% en ont rien à foutre de soutenir un escroc qui a mis en place la politique de Sarkozy pendant presque cinq ans, que les Gens ont la mémoire courte ! Comme s’ils trouvaient que son petit château méritait d’être replacé par un plus grand… Misère, chantait Coluche …

15.1%, presque autant, croient encore à l’espoir, sans se douter qu’il est un poison encore pire que la peur. Faut dire qu’il avait de la gueule et qu’il avait de la verve, son « je suis le peuple » avec un patrimoine à un million d’euros et ses voyages en classe affaires, son passé socialiste…

Et après ? le néant ou presque …. Dupont-Aignan et ses 4,9% exprimés (3,8% en vrai), histoire de lui dire que son coup de gueule à TF1, c’était pas bien et que du coup il aurait pas ses frais de campagne remboursés rien que pour lui apprendre à se rebeller même un peu … Et puis , quelques votes blancs insignifiants par le nombre…

Pour ma part, je suis devenu Anarchiste assumé ce 23 avril 2017. Pourquoi ? parce que finalement devant une telle mascarade, voter c’est se soumettre, c’est déléguer son pouvoir à un autre, croire qu’il est plus apte que vous ne l’êtes à prendre les rênes de votre vie. Le 23 avril 2017, j’ai dit à l’ensemble de la société française que je reprenais ma vie en main et que je n’avais besoin de personne pour assumer cette vie qui m’a été donnée.

Vous pouvez en penser ce que vous voulez. Ce système est corrompu par l’avidité et la soif de pouvoir, la prédation des uns sur les autres. Je repense à ces vers de Renaud issus d’Hexagone :

Ils se souviennent, au mois de mai,
d’un sang qui coula rouge et noir,
d’une révolution manquée
qui faillit renverser l’histoire.
J’me souviens surtout d’ces moutons,
effrayés par la liberté, s’en allant voter par millions
pour l’ordre et la sécurité.
 .
Auxquels on pourrait rajouter en ce qui me concerne, « Société tu m’auras pas » ….
 .
Bref, sinon, tout va bien, les radis sont sortis au jardin au milieu des salades et des nigelles, des bourraches et des tagètes. La première récolte de consoude est un régal comme celle d’ail des ours et Charles Sannat aura raison un peu plus chaque jour :
« Préparez-vous il est déjà trop tard ! »
Et pour les autres , un jour il faudra changer de position :

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