Linky vendra les données de votre vie
Outre le danger des émissions d’ondes, le compteur Linky pose un problème de liberté et de démocratie. Certains apprenant cela, haussent les épaules en prétendant qu’ils ont une vie si lisse qu’il n’ont rien à cacher. Vraiment ? Seraient-ils prêts à vivre sous l’œil d’une caméra qui transmettraient les moindres détails de leur vie à n’importe qui ? Et cela les satisfait-il d’apprendre que tous les éléments recueillis seront commercialisables et transmis à qui voudra les acheter en faisant des bénéfices sur leur dos : Multinationales, grosses agences de marketing marchand ou politique, pire encore, service d’État. Car après tout, qui décide ce que vous avez à cacher ? Vous ou celui qui définit les règles ?
Linky, qu’Enerdis veut installer chez tout le monde, n’est pas un simple compteur électrique. Il permettra de récolter des données sur la vie des consommateurs, des données commercialisables sur le marché des « big data », explique l’auteur de cette tribune.
L’âge de faire publie Sexy, Linky ?, un livre qui explique ce qui se cache derrière les nouveaux compteurs : questions sanitaires, enjeux industriels, problématique environnementale, etc. Nous en publions ici un extrait consacré au recueil d’informations.
Au départ, les communicants de la boîte étaient sacrément fiers des nouvelles possibilités offertes par Linky, comme en témoigne ce dossier de presse daté de juillet 2015 : « ERDF a bâti un système évolutif utilisant des technologies de pointe, capables de gérer de très importants flux de données. Nous ne sommes encore qu’aux prémices de l’exploitation de toutes les potentialités de ce compteur : Big Data, usages domotiques, objets connectés… » Et Philippe Monloubou, patron d’Enedis-ErDF, de confirmer début 2016 : « Nous sommes déjà, à l’heure où je vous parle, un opérateur du Big Data. »
Le Big Data (littéralement « grosses données ») n’est pas un fantasme pour auteur de science-fiction. Quoique discrète, c’est une révolution qui a déjà bouleversé l’économie mondiale, comme l’explique Solange Ghernaouti, experte internationale en cybersécurité et membre de l’Académie suisse des sciences techniques. « Le nouvel eldorado numérique est lié à la collecte massive d’informations. Tous les modèles économiques sont basés sur l’exploitation des données. Nous ne sommes plus dans une économie de service, mais dans l’économie de la donnée. Le but est d’en avoir le plus possible et de les exploiter. » Plus on en a, plus on est puissant, plus on gagne d’argent en s’assurant un avenir radieux : Google, Facebook, Amazon, Apple possèdent à eux quatre 80 % des données personnelles mondiales.
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