Progrès ? Diagnostiquer un trouble dépressif grâce à l’I.A. Julia
Un psy virtuel pour diagnostiquer les troubles dépressifs
Bordeaux, France — En associant leurs compétences médicales et informatiques, une équipe de médecins et de chercheurs a mis au point un « agent conversationnel virtuel » capable de mener un entretien interactif et intelligent (fondé sur le DSM5) pour diagnostiquer les troubles dépressifs. Dans une étude menée chez près de 200 personnes consultant pour des problèmes de sommeil, l’outil s’apparentant à un humain virtuel féminin a montré une bonne capacité diagnostique. Julia, la psy virtuelle, a par ailleurs ailleurs été très bien acceptée par les patients.
« L’enjeu n’est pas de remplacer le médecin, mais de l’accompagner, pour identifier des patients non identifiés comme dépressifs, dans le cadre de la prise en charge des maladies chroniques et du développement de l’ambulatoire, a expliqué le Pr Pierre Philip, directeur de l’unité de service et de recherche Sanpsy (Sommeil, attention et neuropsychiatrie) et responsable du projet à Medscape édition française.
Pour ce psychiatre (clinique du sommeil du CHU de Bordeaux), « cette recherche s’inscrit dans un continuum de prise en charge des services hospitaliers jusqu’au domicile des patients afin d’augmenter l’autonomie de ces derniers dans l’idée d’un hôpital numérique ». L’étude vient d’être publiée dans la revue open-source de Nature, Scientific Reports [1].
Les agents conversationnels investissent notre quotidien
L’intelligence artificielle s’insinue de plus en plus dans tous les domaines de notre vie, y compris la santé. Dans le domaine de l’anatomopathologie et de la radiologie, des algorithmes intelligents auto-apprenants pourrait bientôt concurrencer certaines spécialités ou redéfinir leur rôle. Au travers de Siri, Cortana ou Google Now, les agents conversationnels investissent notre quotidien en répondant avec plus ou moins de pertinence à nos demandes de renseignements sur un horaire de train ou l’adresse du dentiste le plus proche.
L’enjeu n’est pas de remplacer le médecin, mais de l’accompagner –
Tant qu’il s’agit de réponses de type encyclopédique, ces voix virtuelles font souvent preuve de pertinence. Mais sur des questions plus personnelles ayant trait à la maladie ou à la souffrance physique, ces agents n’ont souvent pas les réponses adaptées aux attentes de patients en souffrance, ni l’empathie nécessaire [2]. D’une part, parce qu’ils n’ont pas été conçus spécifiquement à cette intention, d’autre part, parce que l’empathie dépend en partie d’interactions physiques comme les émotions faciales…que ces «voix» ne permettent pas.
Julia, capable de conduire un entretien interactif intelligent et empathique
Suite ici :
http://francais.medscape.com/voirarticle/3603119_2?nlid=113698_2401