Etats-Unis : Une puissance mondiale en état de délabrement
Cela pourrait, il me semble, être un des facteurs importants du choix de Donald Trump comme président et donner du poids à son slogan « America first » qui a tant fait couler de fiel dans nos médias. Ces infrastructures dégradées sont la vie quotidienne de la population américaine. Elles s’ajoutent à l’augmentation de la misère économique qui s’étend des classes modestes jusqu’à la middle class et sont les témoins d’un dysfonctionnement majeur d’une économie sous la férule de Wall Street. Comment s’étonner alors de l’écho des discours de campagne de Donald Trump et de sa victoire malgré les failles patentes du personnage ?
Galadriel
La superpuissance états-unienne est en état de délabrement interne
Les événements catastrophiques de ces dernières semaines autour du barrage d’Oroville en Californie soulignent un problème beaucoup plus urgent. L’American Society of Civil Engineers vient de publier son évaluation quadriennale des infrastructures essentielles des États-Unis, routes, approvisionnement en eau potable, digues, ports, barrages, ponts, réseau électrique. Le rapport donne à la nation une note de quasi-défaillance, la note D +. L’infrastructure états-unienne est en train de ressembler à celle de l’Union soviétique au moment de l’effondrement du communisme, à la fin des années 1980. La proposition récente de Donald Trump d’investir 1 000 milliards de dollars sur dix ans pour résoudre le problème, principalement par la construction de trains à grande vitesse (à ce jour, les États-Unis n’en ont pas un), se rapproche à peine des besoins en la matière.
Le programme de Wall Street, axé sur la mondialisation de la production américaine et son externalisation, a transformé l’Amérique en une superpuissance creuse, en état de délabrement. Depuis les années 1980, les États-Unis ont considérablement sous-investi dans les nouvelles infrastructures et dans le renouvellement des anciennes. Alors que les multinationales américaines déplacent leurs usines à l’étranger, là où elle disposent de main-d’œuvre bon marché, au Mexique, puis en Asie, en particulier en Chine, et ailleurs, elles ont trouvé des échappatoires fiscales qui leur ont permis d’arrêter de soutenir le pays qui, pas plus tard que dans les années 1960, était la puissance industrielle mondiale. De nos jours, les sociétés états-uniennes détiennent 2 400 milliards de dollars de bénéfices à l’étranger, qu’elles maintiennent à l’étranger pour éviter de payer des impôts aux États-Unis.
Le résultat de toute cette négligence est qu’au cours des trois dernières décennies, depuis la fin des années 1980, le financement fédéral de grands projets d’infrastructure tels que les barrages a diminué de moitié, passant de 1% à 0,5% du PIB.
Le bulletin de note des infrastructures
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Image : Le barrage d’Oroville en fuite/Ibid