Réflexion : Le scandale du « Cabinet noir » de François Hollande
Et si avant de monter sur nos grands chevaux nous remettions les choses en perspectives ?
La première attitude à avoir face à ce qui paraît être un scandale d’État, est de laisser tomber les émotions. Il ne s’agit nullement de blanchir François Hollande, et vous m’êtes témoins que sur ce blog nous ne l’avons jamais soutenu dans la plupart de ses actions pas plus que nous apprécions son bilan. Mais enfin, que ceux qui aiment l’histoire se souviennent : Quel monarque, quel haut dirigeant au pouvoir n’a pas utilisé les leviers (police, justice) dont il disposait pour surveiller et traquer ses ennemis ?
Regardons-nous avec courage et loyauté et balayons d’abord devant notre porte :
Qui, parmi nous face à un concurrent ou un oppresseur va garder pour lui les preuves trouvées par hasard ou par nécessité d’un dérapage ou d’une mal conduite de son adversaire si il peut l’éliminer de sa route ? Devons-nous être étonné ou même scandalisé de ce qui n’est finalement qu’un miroir grossissant de nos propres comportements ?
Enfin, l’on peut ,au bout du compte, considérer que les grand bénéficiaires de ces affaires, c’est nous. Certes, ce n’est pas l’intention de ce cabinet noir.. Mais lorsque les requins s’entre-dévorent, cela fait des requins en moins… Je ne sais pas vous, mais moi cela ne me soutire pas une larme. Les casseroles des hommes politiques mises à jours par ces manœuvres ont permis au peuple de comprendre à quel point le pouvoir est corrompu à tous les étages et, pardonnez-moi, mais si ces personnages avaient le cul propre, ni les écoutes, ni les filatures, ni Tracfin n’auraient pu les mettre en cause. L’immense majorité d’entre nous peut bien être surveillée, écoutée et nos comptes épluchés, je doute que la récolte de cette surveillance mette à jour des scandales à l’échelle et en proportion de ce que nous voyons apparaître tous les jours dans les médias.
La seule chose que je regrette est que ce procédé ne soit initié que contre les ennemis politiques d’un homme. Car, bien évidemment, ce n’est qu’un travail partiel, partial et ciblé. C’est là que le bât blesse, c’est là que l’immoralité apparaît et rend le procédé contestable.
Je verrais bien en ce qui me concerne, non pas un cabinet « noir » mais un cabinet « blanc » qui effectuerait le même travail pour tout homme qui veut accéder au pouvoir. .
Après tout il serait grand temps qu’avant de nous demander de choisir pour qui nous votons, nous sachions avec certitude que les personnages qui se présentent aux plus hautes fonctions de l’État et réclament notre assentiment sont intègres et vertueux.
Tel serait le prix de l’honneur de gouverner..
Galadriel
“Bienvenue Place Beauvau, Police : les secrets inavouables d’un quinquennat”, d’O. Recasens, D. Hassoux et C. Labbé, Robert Laffont, 264 pages, 19,50 €.