Démocrature : Conséquences du fichage S en France (témoignages)
Ici il ne s’agit pas de terrorisme. Il s’agit de milliers de personnes qui ont été fichées suite à une manifestation contre la loi Travail, engagés pour une ZAD, participent à un mouvement contestataire quelconque (voir l’article Linky) ou encore qui se sont trouvées au mauvais endroit au mauvais moment. Pour cela, il sont fichés S (atteinte à la sureté de l’État). Pourtant, rien qui n’ait de lien avec la vague d’attentat, l’islamisme, où autre raison qui a justifié l’état d’urgence dont nous avons tous pu apprécier l’extrême efficacité en janvier et en juillet derniers. Ces récits témoignent de la mise en place d’une dictature rampante.
Pendant ce temps, les caves de certaines zones de non droit sont bourrées d’armes et de drogue, tandis que des imams radicaux continuent de prêcher librement dans des mosquées – qui fonctionnent* en toute légalité grâce à l’argent puant de l’Arabie Saoudite et du Qatar qu’il ne faudrait surtout pas contrarier – manipulent nos enfants avec des cauchemars déguisés en rêves, cultivent la haine et les envoient rejoindre les rangs de Daesh…
Il est évident que quelques fumigènes et pavés dans une manif contre une loi inique, en faveur d’une ZAD, de la Palestine, ou contre le nucléaire ou le TAFTA, c’est beaucoup plus grave.
Dans le cas d’une révolte populaire c’est une atteinte a la sûreté de leurs fauteuils de velours, alors que les attentats sont une atteinte à la sureté de la population et, comme nous l’avons vu, renforcent leur pouvoir. Vu comme ça…
Le message de l’État est très clair : « Vivez dans les clous comme du bétail : boulot (si vous en avez), télé, conso, impôts, dodo et fermez-là. Nous, nous faisons ce que NOUS décidons. »
Galadriel
*La question n’est pas tant la construction (10 à 15% d’argent étranger) essentiellement supportée par des dons locaux, mais leur fonctionnement (fourniture et entretien des imams qui les dirigent). Plus problématique encore et moins visible, est la présence de prêcheurs indépendants extrémistes pilotés par les pays du Golfe ou directement par Daesh ou associés, qui organisent des réunions privées).
Surveillances à domicile, écoutes téléphoniques et contrôles : plusieurs personnes nous ont parlé de l’influence qu’avait le fichage sur leur vie.
En France, plusieurs milliers de personnes ont été fichées « S » (pour « atteinte à la sûreté de l’État ») par les services de renseignement. À la suite des attentats de Paris en novembre 2015 et de l’instauration de l’état d’urgence par le gouvernement, quelles conséquences ce fichage a pu avoir – ou a encore – sur leurs vies ?
Louis*, dont l’âge avoisine la trentaine, manifestait régulièrement contre la loi Travail jusqu’à ce que la police se présente à son domicile en mai 2016. « Il me semble que c’était un dimanche », se rappelle-t-il. « Ils sont venus à plusieurs pour me remettre une interdiction administrative de manifester pour la journée du 17 mai. » L’arrêté, signé par le préfet de police de Paris Michel Cadot, stipule alors que ce dernier est interdit de séjour dans quatre arrondissements où passait la manifestation contre la loi Travail – mais aussi au niveau de la place de la République, où se concentrait le mouvement Nuit Debout.
En contestant cette interdiction, ce jeune homme a accès à la note blanche (donc non signée) fournie par les services de renseignements à la préfecture de Police pour motiver son interdiction de manifester. « Il était stipulé que j’étais considéré comme proche des mouvements d’« ultra-gauche » et que j’avais été remarqué dans des manifestations contre la loi Travail où des violences s’étaient produites – mais sans que l’on ne m’accuse de quoi que ce soit », explique Louis. « Ma note comportait d’ailleurs beaucoup d’erreurs. Elle précisait que j’avais été contrôlé un jour, alors que je ne l’ai jamais été tout au long du mouvement, ou que j’étais présent à certaines manifs alors que je travaillais… »
« Avec une fiche, tu sais que n’auras pas la même liberté de mouvement que les autres – et ce, dans toutes tes tâches du quotidien. »
SUITE DE L’ARTICLE :
https://www.vice.com/fr/article/des-consequences-du-fichage-en-france
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Image à la Une : LCI