André Stern – Je ne suis jamais allé à l’école

Dans notre série concernant l’éducation voici une suite édifiante au précédent article sur l’éducation intitulé « la scolarisation, une-machine industrielle a l’image du goulag »

Il est utile de préciser que ce qui importe est que chacun trouve sa voie d’apprentissage en fonction de la nécessité de son chemin. Faire du prosélytisme tant pour l’école que pour une enfance à la André Stern n’est pas le but ici. Partager et Aider chacun a tracer ce chemin, oui !

Trouvé sur Moodstep via ce deux pages facebook : La Prophétie des graines et Bhû

Je mets ici le texte intégral de la page facebook pour ceux qui ne passent pas par cette plateforme …. Le texte dans l’article original sur moodstep est différent, je vous invite à le consulter directement ici …

« Jamais les gens n’ont autant appris, jamais ils n’ont été aussi ignares en ce qui concerne leur propre vie.
Ils sont submergés, assommés par la masse des informations que déversent l’université, les journaux, la télévision, Internet, …
La vérité ne sortira jamais de l’accumulation du savoir-marchandise: c’est un savoir mort et incapable de comprendre la vie car sa nature profonde est justement de s’être détaché de l’expérience et du vécu.
L’école apprend le lire, l’écrire, le calculer, mais surtout le renoncement; on y apprend à supporter l’ennui, à respecter l’autorité, à réussir contre les copains, à dissimuler et à mentir.
On y sacrifie le présent sur l’autel du futur.

Dans la société de l’aliénation, d’un côté les adultes vont travailler, et d’un autre côté les enfants sont parqués et assujettis à des espaces spécifiques pour être éduqués.


Dans le communisme primitif (NDLR : à ne pas confondre ici avec l’idéologie Marxiste mais y compredre l’idée de vie en communauté), il n’y a pas de travail donc les adultes comme les enfants sont en symbiose permanente: il n’y a pas de moment où on met les enfants ailleurs et où les adultes vont produire quelque chose de spécifique qui ne pourrait pas intéresser les enfants.
Le statut de l’enfant dans la communauté primitive est lié aux adultes dans une immanence permanente de jeu, d’éveil et de conscientisation.Le communisme c’est la décolonisation de l’enfance.
Il n’y aura plus besoin d’une institution particulière pour l’éduquer.
S’inquiète-t-on de savoir comment les enfants feront pour apprendre à lire? Il faudrait s’inquiéter avant de savoir comment ils apprennent à parler.
L’école dissocie et inculque la dissociation entre l’effort ou l’apprentissage et son besoin.
Ce qui importe c’est que l’enfant apprenne à lire parce qu’il faut apprendre à lire et non pour satisfaire sa curiosité ou son amour des livres.
Le résultat paradoxal c’est que si elle a fait reculer l’analphabétisme elle a en même temps étouffé le goût et la capacité véritable de lire chez la plupart des gens.
Dans le communisme universel de demain, l’enfant apprendra à lire et à écrire parce qu’il ressentira le besoin de s’instruire et de s’exprimer.
Le monde enfantin n’étant pas séparé du reste de la vie sociale ce sera pour lui une nécessité impérieuse d’apprendre.
Il le fera aussi naturellement que pour la marche ou la parole.
Il ne le fera pas uniquement par ses propres forces.
Il trouvera ses parents ou des aînés plus savants que lui pour l’aider.
Les difficultés qu’il rencontrera lui seront utiles.
En les surmontant, il apprendra à apprendre.
En ne recevant pas le savoir comme une nourriture prédigérée de la main d’un éducateur, il prendra l’habitude de voir et d’entendre, il deviendra capable d’élaborer des connaissances et de faire des déductions à partir de son expérience.

L’élève n’est pas une cire molle sur laquelle s’imprimerait du savoir.
Il ne pourrait rien apprendre si il restait complètement passif.
L’apprentissage ne peut se dégager complètement de l’expérimentation et de la production, même si il se sépare de la sphère économique proprement dite.
L’école sert à fournir un cadre limitatif et un contenu à cette activité et à la déconnecter de la vie réelle.
L’enseignement fonctionne et se perpétue grâce aux principes qu’il refoule.
Cela vaut pour l’apprentissage de la lecture ou de la dissertation.
Ainsi cette dernière est la négation même de la communication.
L’élève doit apprendre à s’exprimer par écrit, indépendamment de ce qu’il aurait à dire et indépendamment de ceux auxquels il s’adresserait.
C’est un exercice complètement creux.
Si l’élève arrive cependant à écrire, il y est obligé, ce ne peut être qu’en y mettant une certaine forme de communication.
De même que le prolétaire qui est obligé de travailler ne peut effectuer son travail qu’en y participant jusqu’à un certain point.
Il ne peut jamais être un simple exécutant, une machine.
Le système de la production s’effondrerait si les travailleurs ne pouvaient plus expérimenter, s’entraider, se conseiller.
L’organisation hiérarchique du travail ne peut survivre que si ses règles sont bafouées en permanence.
Elle impose un cadre indépassable à ces illégalités et à l’activité spontanée des travailleurs pour les empêcher de se développer et de devenir réellement dangereuses et subversives.

 

 

 

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