Jardiner avec la lune : Savoir lire et comprendre un calendrier lunaire
Pas si évident : Lune synodique ou sidérale, croissante ou montante… le champ lexical de la lune cultive parfois le mystère ! Passons en revue les plus utiles au jardin et les bonnes pratiques qui en découlent.
Depuis la nuit des temps, les hommes observent l’astre lunaire et ses rythmes, sa course dans le ciel, sa croissance puis sa décroissance. Ils en ont tiré des usages, des rites qui scandent leur vie quotidienne, au jardin bien sûr, mais aussi à l’occasion de certaines activités comme l’apiculture ou la vinification. Toutes ces influences ont été traduites au fil du temps en des expressions plus ou moins imagées : pleine lune, nouvelle lune, lune rousse… À force, il est devenu assez difficile de mémoriser et de connaître précisément la signification de ces différents termes. Nous vous proposons ici de faire un point sur les principales définitions et expressions qui entrent en scène dans le jardinage avec la lune.
Certains jours… abstenons-nous de jardiner
La terre se déplace autour du soleil sur un plan qui se nomme écliptique. La lune, dans sa trajectoire autour de la terre, forme une ellipse dont le plan traverse deux fois l’écliptique, en descendant et en montant. Ces intersections sont appelées nœuds lunaires. Les influences lunaires sont alors perturbantes et il est déconseillé de jardiner ces jours-là.
Le repos du jardinier est, pour les mêmes raisons, recommandé au moment du périgée et de l’apogée lorsque la lune est, sur son ellipse, au point le plus proche ou le plus éloigné de la terre.
Quand la lune se trouve alignée avec le soleil et la terre dans le plan de l’écliptique, on assiste à une éclipse : de soleil en nouvelle lune et de lune lorsque celle-ci est pleine. Là encore, les influences planétaires provoquent des perturbations sur le sol et les plantes et il convient de s’abstenir de jardiner.
Ne pas confondre croissante/décroissante avec montante/descendante
Lune montante et lune croissante sont souvent confondues, mais ces termes désignent des phénomènes différents.
La lune est croissante de la nouvelle lune – lorsque, placée entre le soleil et la terre, elle est invisible pour nos yeux – à la pleine lune, quand elle nous apparaît entièrement éclairée. La lune est décroissante de la pleine lune à la nouvelle lune. Ce cycle mensuel entre deux nouvelles lunes se nomme révolution synodique : nous n’en tenons pas compte dans notre calendrier lunaire au jardin.
Il ne faut pas confondre celle-ci avec la révolution sidérale : la trajectoire de la lune autour de la terre, qui dure 27 jours et quelques heures. La lune est montante lorsque sa position dans le ciel, à la même heure, est plus élevée de jour en jour, puis descendante lorsque sa position baisse chaque jour.
En lune montante, la sève s’élève dans la partie aérienne des plantes : à cette période, semer, prélever les greffons, greffer et récolter les fruits juteux, les feuilles tendres et les fleurs épanouies.
Lune rousse, cavaliers du froid, Saints de glace, trois périodes critiques
La lune est un astre puissant : durant la lunaison qui débute après Pâques, elle est dite rousse parce que sa lumière brûlerait, ferait roussir les jeunes pousses. L’explication est bien plus rationnelle. À cette période où les jours rallongent, la température de l’air s’adoucit, stimulant l’émergence des bourgeons et la croissance des végétaux. Malheureusement il est encore trop tôt pour que le sol puisse restituer de la chaleur durant la nuit et éviter que, la nuit venue, les jeunes tissus, gorgés d’eau, ne se couvrent d’une rosée glaciale qui les brûle. Durant toute la période de la lune rousse, garder donc à portée de main des voiles, paillassons et autres protections hivernales pour vous en servir si la nuit est claire (étoilée).
De la fin avril à la mi-mai, alors que les températures sont devenues printanières, on assiste durant quelques jours à un retour du froid dû à l’arrivée d’air polaire. Cette période débute le 23 avril, jour de la Saint-Georges et dure jusqu’au 6 mai. Les saints célébrés ces jours-là (Marc, Eutrope, Vital…) sont appelés saints cavaliers, saints chevaliers ou, d’après Rabelais, “Gresleurs, geleurs et gasteurs de bourgeons”.
Le saviez-vous ? Vers le 11 novembre, six mois plus tard, le même phénomène de modification se renouvelle, mais inversé avec une élévation des températures. Il s’agit de l’été de la Saint-Martin.
- Les saints de glace
Les pousses printanières, les jeunes plants et les nouveaux semis sont particulièrement menacés avant les derniers “saints de glace”, c’est-à-dire les 11, 12 et 13 mai. Ces dates correspondent dans la plupart des régions aux dernières gelées printanières et les saints célébrés ces jours-là (Mamert, Pancrace, Servais) sont surnommés saints de glace. Durant les jours qui précèdent, protéger jeunes plants et semis, et reporter également à la fin de cette période glaciale les plantations des végétaux frileux. Dans le Grand Est vous devrez également vous méfier de Saint Boniface, Saint Yves, Saint Bernardin et Sainte Sophie (respectivement les 14, 19 20 et 25 mai).
Par Guylaine GOULFIER pour :
http://www.rustica.fr/articles-jardin/utiliser-calendrier-lunaire-lune-son-vocabulaire,1447.html
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