Chômage en Grande Bretagne : Des méthodes féroces

Voici, avec l’exemple des britanniques, la vision du chômage féroce, le mot est exact, que défendent tous ces candidats ultra-libéraux qui veulent « réformer » notre système, (cf Fillon et Macron). Ils le trouvent trop pesant pour le budget du pays, trop généreux, sous-entendant dans leur propos que cette plaie, ce cancer social qu’ils ont eux-mêmes contribuer à créer  – si ce n’est eux ce sont leurs frères ou leurs cousins- fait le nid de profiteurs et de fainéants. Il y a un clair durcissement dans les procédures de Pôle Emploi ces dernières années mais ce que subissent nos malheureux voisins d’outre-Manche est bien pire encore selon l’enquête de France 2 du 3 janvier dernier.

Lisez ça attentivement pour bien comprendre où l’on vous conduit, l’austérité faisant loi.

LES CHÔMEURS BRITANNIQUES DOIVENT PAYER !

poupéeCe 3 janvier 2017 à 20 h, j’ai suivi, sur le journal télévisé de France 2, un reportage intitulé « Au Royaume-Uni, les chômeurs soumis à un régime drastique ». Sous titre : « France 2 a enquêté sur le système dénoncé par le réalisateur Ken Loach dans son film Moi, Daniel Blake, auréolé de la Palme d’or au festival de Cannes ».

Reportage :

Voix du journaliste : « Beaucoup disent y aller la peur au ventre, comme on répondrait à une convocation du commissariat de police. Le Job Centre, l’équivalent britannique de Pôle emploi, est interdit aux caméras. Ce chômeur est l’un des rares à avoir filmé en caméra cachée son évaluation bimensuelle. Il a écrit noir sur blanc toutes ses recherches d’emploi, mais visiblement cela ne suffit pas, d’autant qu’il a osé postuler à des offres en dehors de son champ de compétence. »

Voix de l’employée du Job Centre : « Vous n’avez même pas postulé. Vous avez regardé des offres d’emploi qui ne vous correspondent pas. Vous n’avez pas l’expérience nécessaire. »

Voix du chômeur : « Oui mais vous ne comprenez pas ce que je vous dit. Vous m’avez dit de faire ça… »

Voix de l’employée du Job Centre : « Vous n’avez pas utilisé les sites officiels… »

Voix du chômeur : « Non, mais, attendez, ce n’est même pas marqué sur le formulaire… »

Voix du journaliste : « Il y a 31 règles à respecter. La première d’entre elles : passer 35 heures par semaine sur ce site officiel à chercher du travail. Toutes les connexions et les clics sont enregistrés. Ce jeune chercheur d’emploi n’a pas pu atteindre le quota, ses allocations ont été coupées. « On a l’impression de n’être qu’un numéro. J’ai dû faire 35 heures de recherche d’emploi en ligne par semaine. C’est nettement impossible. Alors ils m’ont coupé les allocations. Je peux comprendre, mais si on me retire l’argent, comment fait-on pour vivre ? », demande-t-il. [Et je note même que le verbe employé, en anglais, est non pas vivre (to live) mais « survive », « survivre »…].

« Il est obligatoire, sous peine de sanctions, d’accepter n’importe quel travail fourni par le Job Centre. Autre règle pointilleuse : si vous avez dix minutes de retard à un entretien, vos allocations pourront être coupées. Si, et seulement si, ils respectent toutes les conditions, les chômeurs seront indemnisés. Mais avec une allocation conçue pour les décourager de rester inactifs. L’allocation-chômage ou ARE, s’appelle au contraire allocation de chercheur d’emploi. Elle est limitée à 6 mois maximum. Son montant est de 73 livres maximum par semaine, soit 400 euros par mois. Elle n’est pas indexée sur l’ancien salaire. Peu importe que l’on sorte d’un métier de banquier, de pilote de ligne ou de cadre supérieur. Enfin, cette maigre allocation est encore réduite en fonction des revenus du conjoint. »

« Sur ce régime très strict, le cinéaste britannique engagé Ken Loach a réalisé un film, Moi, Daniel Blake, auréolé d’une palme d’or à Cannes, le film a suscité un léger débat au Royaume-Uni, vite balayé, quelques semaines plus tard, par le gouvernement britannique. Il croit dur comme fer en son modèle, conforté par le chiffre record de 4,8 % de chômage seulement. »

Vue d’une salle où parle le ministre du travail, Damian Green : « Il faut veiller à ce que les gens soient toujours mieux dans le marché du travail qu’en dehors. Notre approche de la réforme de l’État-Providence a transformé ce pays. C’est le travail qui doit rapporter et les aides doivent limitées à ceux qui en ont le plus besoin. Il y a aujourd’hui 2,7 millions de personnes de plus qui travaillent qu’en 2010. «

Voix du journaliste : « Et il n’y a pas que les politiques. Une bonne partie de la société et les journaux populaires pointent du doigt ces chômeurs qui ont osé partir en vacances après avoir épinglé leur photo sur les réseaux sociaux et parfois la justice s’en mêle, comme avec l’exemple de cette femme qui avait beaucoup voyagé et qui a écopé de trois ans de prison ferme ».

Remarques sur ce que n’ont pas dit les journalistes. …/…

SUITE ET FIN DE L’ARTICLE ICI :

http://2ccr.unblog.fr/2017/01/20/les-chomeurs-britanniques-doivent-payer/

IMAGE A LA UNE :

http://www.dailymail.co.uk/news/article-1213747/Time-revolution-welfare-Iain-Duncan-Smiths-benefits-challenge-David-Cameron.html