Véolia : Une cupidité sans limites ! Le capitalisme débridé, c’est ça.
Vous voulez de l’info ? Vous voulez savoir précisément contre quoi voter ? Voici avec Véolia, un des monstres du CAC, un superbe exemple. Vous avez là en détails le récit des petits arrangements entre copains dirigeants. Petits arrangements ? Non, grosses magouilles et gros bénéfices. Sociétés écrans, paradis fiscaux… toutes les ficelles d’un grand capital sans éthique et sans retenue y sont. Ça n’était pas prévu, l’info à fuité, (ce qui pour une histoire d’eau….) Pour combien d’autres que l’on ignore ?
Deux dirigeants de la branche Eau de Veolia France sont devenus actionnaires d’une société luxembourgeoise après lui avoir confié un énorme contrat: le traitement des paiements de toutes les factures d’eau du groupe. Ils espéraient revendre par la suite cette société 200 millions d’euros au minimum. À Veolia de préférence.
La machination était censée ne jamais venir au grand jour. Comment imaginer un tel dévoiement au sein de Veolia ? Alors que le groupe a supprimé plusieurs milliers d’emplois dans l’activité Eau au cours des quatre dernières années, et lancé un programme d’économies de plus de 600 millions d’euros, deux des plus hauts responsables de l’activité de la branche Eau travaillaient surtout à leur enrichissement, en utilisant les moyens financiers, les clients, la réputation du groupe pour leur seul profit personnel.
Dans la plus grande discrétion, ces dirigeants sont devenus actionnaires, avec une poignée d’acolytes, d’une toute petite structure basée au Luxembourg, Olky Payment Service Provider. Une société qu’ils venaient justement de choisir pour lui confier un énorme contrat : le traitement de tous les paiements des factures d’eau des abonnés de Veolia en France !
Cette plateforme, qui gère en particulier les paiements par TIP (titre interbancaire de paiement), a une technique particulière : elle représente automatiquement les factures impayées auprès des banques et peut mettre en place des paiements fractionnés. Un huissier des temps modernes en quelque sorte.
Ce système est censé lutter contre les impayés, de plus en plus importants dans la gestion des services d’eau. Non pas parce que la pauvreté sévit de plus en plus en France, à entendre les grands concessionnaires d’eau (Veolia, Suez environnement, Saur), mais en raison de la loi Brottes, votée en 2013. Celle-ci, selon eux, serait une incitation à ne pas payer puisqu’elle institue un droit minimum à l’eau et interdit toute coupure définitive. Vent debout contre ce texte, les concessionnaires d’eau réclament désormais que les municipalités prennent à leur charge une partie des factures impayées, au titre de l’aide sociale.
Pendant ce temps, les deux dirigeants de la branche Eau avaient tout mis en place pour engranger les bénéfices. Avec l’espoir de faire une culbute encore plus grande dans un délai assez bref. Car le but était de revendre l’ensemble de la société au groupe, ou à d’autres, le plus rapidement possible. Le prix de revente avait déjà été fixé entre les différents actionnaires : 200 millions d’euros minimum !
200 millions d’euros ! La cupidité des dirigeants est décidément devenue sans limite. Depuis des années, la chronique des affaires de rémunération et d’enrichissement personnel dans le monde patronal ne cesse de s’étoffer. Mais cette affaire traduit un degré supplémentaire dans l’effondrement moral, l’absence de toute éthique, de tout scrupule. Avec un sentiment complet d’impunité, ces dirigeants se sont appuyés sur leurs connaissances, ce petit monde de réseaux, de combines, d’entre-soi qui fait si souvent la marque du capitalisme français, pour monter leur machination. L’argent emportant tout.
L’affaire paraît avoir été pensée et orchestrée de longue date. Car tous les engrenages du mécanisme s’emboîtent en un temps record. Les sociétés nécessaires sont créées au moment voulu. Tout le monde semble jongler avec aisance dans l’opacité de la finance discrète et des paradis fiscaux.
Suite : LE RÉCIT COMPLET DE L’AFFAIRE :