MAFIA : Z. Takieddine « J’ai remis 3 valises d’argent libyen à N. Sarkozy et C. Guéant »

Là ça sent tout de même mauvais pour ne pas dire que ça pue.  Bien évidemment, Sarkozy nie. Mieux, il n’est même pas au courant ce qui est une véritable épidémie dans son équipe. Tout ça, c’est parce qu’on lui veut du mal et d’ailleurs, il va porter plainte via son avocat Me Herzog :

« M. Nicolas Sarkozy oppose un démenti formel à ces nouvelles allégations », déclare-t-il. « Des poursuites judiciaires seront donc engagées en réponse à cette manipulation grossière. »

Souvenez-vous, Me Herzog, est l’avocat qui s’est fait chopper avec un téléphone avec lequel il communiquait avec Paul Bismuth, (1) dans la perquisition qui l’a trouvé dans la poche de son peignoir.. Pour ce  qui est de la crédibilité, il est en effet le mieux placé…

A cette époque Nicolas Sarkozy était le ministre de l’Intérieur de Dominique de Villepin et préparait activement son accession au trône qui eut lieu quelques mois après avec le succès que l’on sait. 

Ce charmant M. Tiakeddine possède ou possédait un yacht  sur lequel il invitait pour des  petites vacances bien méritées les amis de Nico.

capturetakkie

(NB : Bien entendu, interrogé, M. Coppé n’est au courant de rien, comme dans l’affaire Pygmalion. On se demande ce qu’il fait, Coppé, il n’est jamais au courant de rien. Il joue aux Pokemon ?)

Cet homme d’affaires très serviable gagnait sa vie comme intermédiaire pour des gros contrats d’armement et ce n’est pas la première affaire politico-financière à laquelle il a été mêlé. Vous pouvez lire son édifiant CV ici :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Ziad_Takieddine

La justice est à l’oeuvre, parait-il, mais lorsque l’on voit le nombre de voyous qui dorment sur leurs deux oreilles au plus haut niveau, il n’y a pas de quoi être très confiants.

Cela suffira-t-il à disqualifier auprès des électeurs la candidature de Talonnettes 1er ? Difficile à dire, en France les mafieux ont pignon sur rue.  Il y a tellement de mises en examen parmi les élus qu’il est quasiment plus facile de faire la liste de ceux qui n’ont jamais eu affaire à la justice que le contraire. Pire, l’on se rend compte que les affaires ne gênent pas plus que ça les électeurs qui autrement,  auraient expédiés tous les douteux et les condamnés dans les limbes de l’oubli. Songez aux indévissables couple Balkany, ou Serge Dassault deux modèles du genre…

Nous voilà donc, dans ces primaires républicaines avec un parrain, et deux seconds couteaux, Copé-qui-est-dans-tous-les-mauvais-coups-mais-qui-ne-voit-jamais rien et bon papa Juppé dont il ne faudrait tout de même  pas oublier les casseroles :

En juin 1995, Le Canard enchaîné révèle qu’Alain Juppé a signé, en janvier 1993, un document donnant l’ordre aux services du logement de la ville de Paris de diminuer de 1 000 francs le loyer de son fils Laurent, logé dans un appartement relevant des propriétés de la ville, rue Jacob. 
Par ailleurs, des travaux pour un montant de 381 000 francs sont réalisés dans cet appartement par la ville. 
À plusieurs reprises, le ministère de la Justice tente d’empêcher le Service central de prévention de la corruption de rendre son rapport sur cette ristourne de loyer. 
Le rapport conclut au fait que cette opération peut relever d’un délit d’ingérence, mais la justice décide de ne pas poursuivre le Premier ministre.
En outre, Alain Juppé signe, en septembre 1990, un bail de location avec sa propre municipalité lui permettant de devenir locataire, dans cette même rue Jacob, d’un appartement de 189 m² à un prix défiant toute concurrence. 
Là encore, des travaux sont réalisés aux frais des contribuables, pour un montant évalué à plus d’un million de francs. 
Il attend deux semaines avant de se justifier et refuse de s’excuser, affirmant rester « droit dans ses bottes »
Après trois mois de polémique, il décide de quitter son logement. » (Agoravox)

On vous prévient depuis longtemps, nous n’avons rien à envier aux élections américaines.. On a les mêmes à la maison !

Malheureuse France

pays-talonnettes-1

Extraits de l’article de Médiapart

Dans un entretien filmé avec Mediapart, Ziad Takieddine, l’homme qui a introduit Nicolas Sarkozy auprès de Mouammar Kadhafi, avoue avoir apporté au ministère de l’intérieur, fin 2006 et début 2007, plusieurs valises d’argent liquide préparées par le régime libyen, pour un montant total de 5 millions d’euros. « J’ai découvert des choses qui ne méritent plus d’être cachées », déclare-t-il, en annonçant son intention de « raconter exactement les faits à la justice ».

Dans l’affaire libyenne, Ziad Takieddine a, dès l’origine, servi d’introducteur à Nicolas Sarkozy lorsqu’il était ministre de l’intérieur, en préparant sa première visite à Tripoli et sa rencontre initiale avec Mouammar Kadhafi, en octobre 2005. À raison d’un ou deux voyages en Libye par mois à compter de cette date, il s’est chargé de la signature de nombreux contrats sécuritaires ou pétroliers, en concertation permanente avec Claude Guéant, comme l’ont montré des documents déjà publiés par Mediapart.

Les valises d’argent que Ziad Takieddine s’accuse d’avoir transportées à Paris lui auraient été remises à Tripoli par l’un des chefs des services secrets libyens, Abdallah Senoussi, un proche de Mouammar Kadhafi dont il était le beau-frère par alliance.

Les faits avoués aujourd’hui par Takieddine avaient déjà été évoqués par Abdallah Senoussi dans le cadre d’une procédure secrète devant la Cour pénale internationale (CPI), dont Mediapart a révélé la teneur le 7 novembre dernier. Or, Takieddine avait confié exactement le même récit au journaliste Nicolas Vescovacci (lire notre Boîte noire), quelques jours plus tôt, le 18 octobre, à une date où l’intermédiaire ne pouvait pas connaître matériellement l’existence du PV de Senoussi devant la CPI.

Lors de son audition devant la CPI le 20 septembre 2012 (récemment transmise aux juges français), l’ancien dignitaire libyen affirmait avoir « personnellement supervisé le transfert » d’une somme de 5 millions d’euros, « pour la campagne du président français Nicolas Sarkozy en 2006-2007 ». Il précisait que ce transfert avait été réalisé « via un intermédiaire français, en la personne du directeur de cabinet du ministre de l’intérieur » et « un second intermédiaire, le nommé Takieddine, un Français d’origine libanaise installé en France ».

« À ce propos, je dois préciser que Sarkozy m’a, en personne, demandé d’éviter que Saïf Kadhafi ou Bachir Saleh ne soient mis au courant, avait ajouté Senoussi. Et jusqu’à la livraison de la somme, rien n’a en tout cas filtré. Mais je confirme que cette somme a bien été réceptionnée par Sarkozy. » C’est donc ce récit que Ziad Takieddine confirme désormais, au risque de s’auto-incriminer devant la justice.

 

SOURCE ET ARTICLE ENTIER : (édition abonnés)

https://www.mediapart.fr/journal/france/151116/takieddine-j-ai-remis-trois-valises-d-argent-libyen-gueant-et-sarkozy

(1) RAPPEL : Paul Bismuth. C’est le nom d’emprunt que l’ancien président de la République aurait utilisé pour échanger à l’abri des écoutes judiciaires avec son avocat Thierry Herzog. Comme le révèle Le Canard enchaîné mercredi, l’avocat se serait chargé lui-même des démarches auprès de l’opérateur de téléphonique afin qu’ils puissent continuer à communiquer sous de fausses identités.  » (Le Point)