Décryptage : L’impayable courrier de l’U.E. à Donald Trump

Prenez les 5 minutes qu’il vous faut pour lire ce commentaire du courrier qu’ont adressé Donald Tusk et Jean Claude Junker au nouveau POTUS.  Au vu du ton employé, l’on peut douter de son effet sur le personnage Trump. A sa lecture, on  croirait un article du Monde. Tous les commandements des tables de la loi du système et ses poncifs y sont, ainsi que quelques menaces contenues. L’amante déçue fait une scène voilée à l’infidèle: Leur projet commun de mondialisation à du plomb dans l’aile.

Le TTIP qui prend l’eau, l’OTAN menacé d’une crise d’amaigrissement notable, voilà déjà deux points qui donnent des aigreurs et des insomnies à nos oligarques européens et ils le font savoir.

C’est toute une joyeuse et douce harmonie quasiment maritale entre l’UE et les US qui se défait. Tout à coup, le système qui fondait leur union se trouve remis en cause par un élément du couple.. 

Le feuilleton devient palpitant !

Question pratique :

En supposant que Trump suive ses promesses de se retirer partiellement de  l’OTAN cette organisation qu’il a qualifiée d' »obsolète », que va faire l’UE ? Sortir sa planche à billet pour financer une armée européenne et reprendre à son compte la stratégie des néo-cons US ?  Improbable en temps et en moyens dans une UE pratiquement en état de mort clinique.

Il semble bien possible  que dans le cadre d’un OTAN affaibli et devenu injustifié par la volonté de normalisation confirmée aujourd’hui des relations américano-russes, les membres de l’Union Européenne se mettent chacun réfléchir à leur intérêt propre dans leur relation avec V. Poutine.  Celui des pays de l’Est n’étant pas forcément le même que celui de l’Allemagne ou de l’Italie par exemple. On peut noter au passage l’élection de dirigeants pro-russes dimanche en Moldavie et en Bulgarie. Voilà qui risque d’ajouter encore quelques graves fissures à l’édifice… Là encore, attendons le chapitre suivant. 

TRUMP, MENACE D’UNE RÉVOLUTION ORANGE

C’est une missive édifiante. Elle est signée des «présidents» de l’UE et se veut une lettre de félicitations au POTUS nouvellement élu, Donald Trump. Or ce courrier banal en apparence contient entre les lignes un véritable ultimatum au trublion anti-Système à qui il est dit en substance: «Ok, vous nous avez bien eu, mais maintenant voici la Règle: ou vous vous soumettez, ou nous vous détruisons.» Bien sûr, les opérateurs-bouffons de la succursale européenne que sont les signataires Tusk et Juncker ne sont dans cette affaire que les messagers transparents de l’oligarchie du Système néolibéral atlantiste. Mais en cette période de flottement à la tête de l’Empire US, il fallait bien rappeler officiellement Donald Trump à l’ordre en lui précisant les règles du jeu dans la «cour des grands» où il vient de pénétrer par effraction.

De l’autre côté de la tenaille, c’est l’inépuisable Soros qui s’occupe de faire monter la pression aux Etats-Unis en organisant l’agitation des habituels bobos de service, pour bien faire comprendre au presque 45e président US qu’il n’est pas à l’abri d’une «révolution orange» s’il ne rentre pas dans le rang. Le Système sort donc l’artillerie lourde, mais son effondrement reste pourtant inéluctable et il a lieu sous nos yeux.

Globalisation néolibérale et messianisme militarisé

La lettre du duo de comiques européens (1) est une pathétique tentative d’intimidation déguisée, et l’on imagine fort bien dans quelle ambiance d’hystérie feutrée elle a dû être pondue par une brochette de spin-doctors-system triés sur le volet.
Ainsi, après une glaciale phrase de félicitations, la missive va directement à l’essentiel pour réaffirmer le catéchisme officiel du Système au travers des «valeurs communes que sont la liberté, les droits de l’homme, la démocratie et une croyance en l’économie de marché

La pompeuse évocation de la Sainte-Trinité des vertus-vernis du Système ne sont là que pour promouvoir le cœur de la machinerie: la globalisation néolibérale, c’est-à-dire le Marché. La connotation religieuse du mot «croyance» (est-ce un acte manqué?) confirme d’ailleurs que pour le Système il n’y a pas d’autre Dieu que le Marché (et que l’élite néolibérale atlantiste est son prophète).

Vient ensuite un verset d’auto-adoration avec l’affirmation que l’UE et les USA «se sont employés à garantir la paix et la prospérité au monde» (ne riez pas…), puis c’est le rappel à l’ordre sur l’importance de «renforcer les relations transatlantiques», notamment pour faire face aux «menaces pour la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine».

Le Système rappelle ici très clairement à M. Donald Trump qu’il n’est pas question de réchauffer les relations avec Moscou et que les Russes sont et doivent rester les méchants de l’histoire pour l’instant. Et s’il devait subsister un doute dans son esprit, une piqûre de rappel arrive au paragraphe suivant déjà où l’on évoque le «partenariat stratégique UE-Etats-Unis» pour faire face aux «menaces sur la sécurité des voisins orientaux (suivez mon regard) et méridionaux de l’Europe».

Enfin, avant de promettre d’adouber le bon Trump s’il se couche, le Système rappelle la marche à suivre au plan économique en insistant sur l’importance des «négociations relatives au partenariat transatlantique de commerce et d’investissement». On voit bien ici que malgré le rejet du TAFTA par les peuples européens, le Système exige donc que l’on poursuive dans cette voie et le fait savoir (les peuples? Combien de divisions?).

Puis le Système psalmodie un peu, non sans cet humour involontaire et impayable dont le passage suivant est un morceau d’anthologie: «Les Européens ne doutent pas que l’Amérique, dont les idéaux démocratiques (SIC) ont toujours représenté une lueur d’espoir dans le monde entier (SIC), continuera à investir dans ses partenariats avec ses amis et ses alliés, afin de contribuer à offrir à nos citoyens et aux populations du monde davantage de sécurité (SIC) et de prospérité (SIC).» On se pince…

Enfin, la lettre-ultimatum se termine comme il se doit par une invitation «dès que possible» à un sommet UE-États-Unis, avec la promesse implicite d’adouber le trublion pour les «quatre prochaines années» au moins si la Règle est respectée.

En résumé, via ses opérateurs-bouffons européens, le Système rappelle donc à M. Trump qu’au-delà d’enfantillages antisystèmes qu’on pourra bien lui pardonner, il ne peut y avoir d’alternative sérieuse ni à la globalisation néolibérale ni au messianisme militarisé d’un Bloc atlantiste uni car porteur de la vrai foi pour une humanité enfin soumise et nivelée, pardon, éclairée.

Pression maximum (…/…)

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source: http://www.entrefilets.com/Trump_menace_d_une_revolution_orange.html