Extinction des espèces sauvages : Le phénomène s’accélère.

Le dernier rapport publié tous les deux ans ne vient pas corriger le précédent, au contraire. Le processus d’extinction des espèces s’étend inexorablement.

Plus de la moitié des animaux sauvages ont disparu en quarante ans

elephants-afriqueLes populations d’éléphants d’Afrique déclinent en raison de la perte et de la dégradation de leurs habitats et du braconnage de l’ivoire. (Tony Karumba/AFP)

Par Audrey Garric

La pression exercée par l’humanité sur les écosystèmes est telle qu’il nous faut chaque année l’équivalent de 1,6 planète Terre pour satisfaire nos besoins, selon le WWF.

Partout, les écosystèmes sont menacés, et rien ne semble pouvoir enrayer la tendance. Alors que les pressions humaines sur l’environnement ne cessent de s’aggraver, plus de la moitié du vivant, parmi les vertébrés, a disparu ces quarante dernières années. C’est sur ce nouveau constat alarmant que s’ouvre la onzième édition du rapport « Planète vivante », un vaste bilan de santé de la Terre et de sa biodiversité, publié jeudi 27 octobre par le Fonds mondial pour la nature (WWF).

L’étude, réalisée tous les deux ans en partenariat avec la société savante Zoological Society of London et l’ONG Global Footprint Network, se fonde sur deux indicateurs principaux, tous deux au rouge. Le premier, l’indice Planète vivante, mesure l’abondance de la biodiversité à partir du suivi de 14 152 populations (groupes d’animaux sur un territoire) appartenant à 3 706 espèces vertébrées de mammifères, d’oiseaux, de reptiles, d’amphibiens et de poissons répartis aux quatre coins du globe. Les invertébrés, eux, n’ont pas été étudiés. S’il ne consiste pas en un recensement exhaustif de la vie sauvage, il indique en revanche l’évolution de ses effectifs au fil du temps.

Milieux d’eau douce les plus affectés

Clairement, la tendance est à la régression. Les populations de vertébrés ont ainsi chuté de 58 % entre 1970 et 2012 (dernières données de terrain disponibles), contre − 52 % dans le précédent rapport. Dans le détail, les milieux d’eau douce sont les plus affectés, avec un effondrement de 81 % sur la période, devant les espèces terrestres (− 38 %) et celles marines (− 36 %). Si rien ne change, ces populations pourraient avoir diminué en moyenne des deux tiers (67 %) d’ici à 2020, en l’espace d’un demi-siècle seulement. « Ces chiffres matérialisent la sixième extinction des espèces : une disparition de la vie sur la planète dont nous sommes en partie responsables », dénonce Pascal Canfin, le directeur général du WWF France.

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