Génome : Mais où se cache la supériorité de l’être humain ?
Le mystère résiste. Rien dans le génome humain ne prouve sa supériorité. Zut alors !
L’être humain tombe (encore) de son piédestal !
Par Hervé Ratel
Qu’est-ce qui rend l’espèce humaine unique en son genre ? Les chercheurs pensent trouver la réponse au coeur de notre génome. Mais pour l’instant, les déconvenues s’accumulent.
Patatras ! L’espèce humaine a beau dominer la planète, elle ne doit à priori pas sa supériorité à l’ampleur de son bagage génétique. Une équipe espagnole du centre de recherche national sur la recherche contre le cancer (CNIO, Madrid) vient de le confirmer.
C’est en effet la suite d’un camouflet qui date du séquençage du génome humain accompli voilà une dizaine d’années. A l’occasion du « Projet Génome Humain » (un programme de grande ampleur qui s’étala de 1990 à 2003 et impliqua des dizaines de laboratoires sur la planète), les chercheurs furent alors surpris de constater le nombre ridiculement réduit de gènes que compte notre génome. 19000 gènes, c’est à peine plus que le ver nématode (18000 gènes), et beaucoup moins que la souris qui en compte 30000. Et ne parlons pas du riz qui en dénombre près du double ! Bref, c’était la honte !
A l’époque, les scientifiques tentèrent de se rassurer : si l’être humain compte aussi peu de gènes c’est parce que sa machinerie cellulaire dispose d’un outil unique, l’épissage alternatif. En gros, qu’un seul gène puisse fabriquer plusieurs protéines différentes. Euréka ! croyait-on. Si l’être humain a peu de gènes, il se rattraperait par son catalogue très étendu de protéines (le protéome). On considérait alors, mais sans en avoir une idée plus précise et documentée, que 70% de nos gènes subissaient un épissage alternatif.
Aujourd’hui, grâce au travail de généticiens espagnols, l’être humain encaisse un camouflet supplémentaire puisqu’ils viennent de dévoiler que, non pas 70%, ni 50% ou même 10% de nos gènes sont concernés par l’épissage alternatif, mais seulement un ridicule 1%, soit à peine 250 gènes. Bref, où se cache la supériorité génétique de l’être humain ? Existe-t-elle même ? La quête continue.
Le 20 Octobre 2016 : http://www.sciencesetavenir.fr/sante/l-etre-humain-domine-la-planete-mais-ne-doit-pas-sa-superiorite-a-l-ampleur-de-son-bagage-genetique_107240
Image à la Une : Institut Pasteur