France vautour : Grèce l’inexorable dépeçage continue..
Ce pays saigné à blanc par la Troïka n’intéresse plus les médias, le bilan social catastrophique du « sauvetage » financier n’émeut plus personne, et surtout pas l’Allemagne qui refuse toujours la demande l’allègement de la dette présentée par Alexis Tsipras. Pire, malgré les mesures d’austérité appliquées, l’Eurogroupe ne vient de débloquer qu’1,1 milliard sur les 2,8 milliards promis pour d’obscures raisons comptables. Objectif sous-jacent : éliminer Syriza, ce parti d’extrême gauche qui fait tache dans l’UE pour favoriser la prise du pouvoir par des conservateurs libéraux… (1)
Donc, le dépeçage continue, les vautours sont toujours à l’oeuvre, et comme vous allez le voir la France ne donne pas sa part aux chiens : En bonne servante du libéralisme, elle est de tous les mauvais coups. La France « amie de la Grèce » ? Quelle blague.. Face aux « intérêts supérieurs » du système il n’y a aucune amitié, aucune parole qui tienne, aucune dignité, aucune compassion.
La compassion, c’est pour les gogos comme nous. Enregistrez bien ça dans vos mémoires et rappelez-vous-en lorsque vous les entendez larmoyer devant un micro. Un pouvoir n’a aucune pitié. Seulement lorsqu’il y trouve un intérêt et les médias sont son miroir.
Grèce : la France place ses hauts fonctionnaires pour mieux profiter des privatisations
C’est un haut fonctionnaire français, inspecteur général des Finances, Jacques Le Pape, qui présidera au programme de privatisations de propriétés et d’entreprises publiques imposé à la Grèce. Malgré les appels des syndicats et de millions de citoyens grecs, le Parlement du pays a acté fin septembre la relance de ce processus, dans le cadre de son nouvel accord avec ses créanciers européens. Pour chapeauter l’agence de privatisation Taiped, sera créée une nouvelle entité appelée Superfund, avec un conseil composé de trois Grecs et deux Européens.
« Les représentants de l’UE auront un pouvoir de veto sur les décisions du Superfund pour 99 ans, ce qui revient à placer de fait les services et les biens publics grecs sous le contrôle de la Troïka et d’intérêts établis pour tout un siècle »,
dénonce la Fédération syndicale internationale des services publics ISP.
Celle-ci attire notamment l’attention sur la situation des services d’eau d’Athènes et de Thessalonique, depuis longtemps convoités par Suez (lire notre enquête). La privatisation totale initialement envisagée à été bloquée par un arrêt de la Cour suprême grecque. Les Européens cherchent à contourner ce verdict en ne cédant que 49 % des deux entreprises concernées au secteur privé. Cela n’empêchera pas un prestataire comme Suez de contrôler les services et leurs flux financiers (voir en bas de cet article un film en anglais réalisé par l’ISP pour sensibiliser sur les nouveaux risques de privatisation de l’eau en Grèce).
Diplomatie intéressée
Ancien du cabinet de Christine Lagarde et d’Air France, Jacques Le Pape n’est pas le seul haut fonctionnaire français issu de Bercy à occuper une place stratégique dans le processus de privatisation grec. Philippe Boin, de la direction du Trésor, siège à la fois au conseil d’administration de l’agence de privatisation Taiped, au nom de l’UE, et au service économique de l’ambassade de France en Grèce, où il est chargé… de promouvoir les intérêts des entreprises hexagonales. Un beau conflit d’intérêt !
Le gouvernement français, qui aime à se présenter comme un ami de la Grèce, paraît surtout préoccupé de tirer le meilleur profit des futures privatisations. Outre Suez, de nombreuses autres firmes françaises ont fait part de leur intérêt pour les secteurs privatisables, comme EDF (électricité), Vinci (aéroports et autoroutes), La Poste (services postaux) ou encore Alstom (rail). Leurs dirigeants accompagnent régulièrement François Hollande lors de ses déplacements en Grèce.
SUITE ET FIN :
http://www.bastamag.net/Privatisations-grecques-la-France-place-ses-hauts-fonctionnaires-pour-mieux