Dossier cerveau (1) Comment le booster ?

Peut-on et comment booster notre cerveau ?

Les plus anciens de nos lecteurs se souviendrons peut-être de cette chanson  débile « Le chachacha des cons » dont le refrain disait : « Quand on est con, c’est pour la vie entière ». 

Et bien, il est prouvé par les neurosciences que c’est archi-faux.  Notre cerveau est un organe éminemment plastique qui évolue sans arrêt en fonction des stimuli qu’il a à traiter.  Nous pouvons le booster.  Notre intelligence n’est pas une sorte de paquet cadeau définitif déterminé par la génétique  que nous aurions reçu à  la naissance. La science affirme qu’a l’instar des autres organes du corps humain, nous sommes  responsables de son potentiel.

Nous vous proposons un dossier en quatre volets sur le cerveau, ou plutôt les capacités cérébrales,  (et non ce que nous en faisons qui est un aspect totalement subjectif et propre à chacun)

Dans le premier,  nous allons  traiter de la façon de le booster, dans le second nous vous proposerons une vidéo sur le Q.I. pour démolir toutes les fausses idées et croyances sur la mesure du quotient intellectuel et  les dérives de cet examen.  Dans le troisième volet nous aborderons tous les bienfaits de la méditation sur la plasticité cérébrale.  Dans le quatrième volet nous parlerons plutôt de l’intelligence émotionnelle.

 

Comment doper son cerveau ?

 

Par Pierre-Marie Liedo*, TheConversation.com

Vous venez d’atteindre la cinquantaine ou peut-être même avez-vous dépassé cet âge ? Vous n’imaginez sans doute pas que, dans cette région de votre cerveau que l’on nomme l’hippocampe, une structure-clé pour la formation de vos souvenirs et pour la bonne gestion de vos émotions, tous les neurones présents à l’époque de votre naissance ont été remplacés depuis par des neurones fraîchement produits à partir de cellules souches du cerveau.

Nous avons tous le potentiel de régénérer notre cerveau, à tout âge. Seulement, il y a des conditions à respecter pour que cette fontaine de jouvence puisse jaillir, comme le montre la recherche sur les animaux. Prenez une souris dans un élevage standard et placez-la dans une cage dépourvue de congénères, aseptisée, avec une nourriture invariante, sans objets à découvrir au cours de ses explorations. En gros, l’enfer et la prison dans sa vie de souris. Vous constaterez qu’en deux à trois semaines la production de nouveaux neurones dans son cerveau aura été réduite de 50 %. Cette malheureuse souris, vous allez en plus la stresser et vous verrez alors que cette production disparaîtra totalement.

Prenez la même souris et placez-la, cette fois, dans un univers enrichi, stimulant. Vous allez placer des objets nouveaux dans sa cage, des congénères avec lesquels elle pourra communiquer au quotidien. Vous allez lui proposer un peu d’exercice physique en installant une petite roue sur laquelle elle pourra s’entraîner. En l’espace de quelques semaines, elle aura multiplié par trois le taux de production de nouveaux neurones. Dans la première expérience, on voit que le cerveau se détruit sous l’effet de la routine. Dans la seconde, on s’aperçoit que le cerveau se nourrit du changement.

Booster sa « pouponnière » à neurones

Cela est vrai, car nous hébergeons dans notre cerveau une espèce de pouponnière dans laquelle sont abritées des cellules souches neuronales. Celles-là mêmes qui ont permis de construire notre cerveau à l’âge embryonnaire et que nous avons avec nous après la naissance. Grâce à ce dispositif, au moment même où vous me lisez, de nouveaux neurones jaillissent dans votre cerveau. Mais, pour les produire, il y a six principes à satisfaire. Et ce n’est pas en restant assis sans rien faire que ça va se passer…

Premier principe :

Il faut s’ouvrir au changement et fuir la routine. Socrate nous dit : « La sagesse commence avec l’émerveillement. » On parle ici de l’émerveillement d’apprendre et de comprendre. Il s’agit de respecter la libido sciendi, le désir d’apprendre et de comprendre propre à l’être humain.

Second principe.

Le cerveau est malléable, car il est « informable ». C’est en effet l’information qui invite nos circuits cérébraux à se régénérer, mais de quel type d’information parlons-nous ? Aujourd’hui, nous sommes confrontés à un vrai problème. Nous vivons dans un écosystème numérique, donc, sans rien faire, nous sommes bombardés d’information. Il nous faut apprendre à lutter contre ce trop-plein. Nous sommes abonnés à des blogs, des lettres. Nos téléphones sonnent, vibrent. On s’aperçoit que ce type d’information, qui nous conduit juste à savoir, est délétère.

Le cerveau bombardé d’information, qui sait mais n’a pas compris, est condamné à l’anxiété. En tant que sujet, je deviens un spectateur, au lieu d’être un acteur. Il est important, pour nous tous, de trier l’information utile, c’est-à-dire l’information qui nous fait comprendre, et de laisser de côté l’information futile, qui nous fait juste savoir. Celle-là, on n’en veut plus ! Dit autrement, mon deuxième principe nous invite à lutter contre l’infobésité.

Troisième principe :

gardons-nous de la tentation facile des anxiolytiques et des somnifères. Parce que l’objectif de ces substances, c’est justement de ne pas laisser émerger ce cerveau qui cherche à comprendre. Vous ne voulez plus ruminer en allant travailler ? On va vous donner des substances avec lesquelles vous allez marcher en cerveau automatique, ce cerveau même qui est utile pour savoir mais pas pour comprendre. En prenant ces médicaments de façon chronique, vous ne pouvez plus satisfaire au premier principe qui est, je le rappelle, « ouvrez-vous au changement et donnez du sens à ce changement ».

Quatrième principe  :

Il consiste à lutter contre la sédentarité. Parce que la science nous dit qu’en cas d’activité physique les muscles produisent des substances chimiques qu’on appelle les facteurs trophiques. Par voie sanguine, ceux-ci viennent agir sur le cerveau et en particulier sur la pouponnière, la fontaine de jouvence, et l’incitent à produire plus de neurones. Il existe une corrélation directe entre l’activité musculaire et la production de nouveaux neurones. Alors, choisissez la marche plutôt que le métro ou la voiture.

Cinquième principe :

Prenons acte que notre cerveau est une véritable chambre d’écho de l’autre, de notre prochain. Nous n’avons pas le contrôle sur certaines parties de notre cerveau, dont l’engagement dépend de l’exposition à autrui, à l’alter ego. C’est ce qu’on appelle, globalement, le cerveau social. Dit autrement, plus vous allez cultiver votre altérité, fuir l’isolement, plus votre cerveau sera enclin à produire de nouveaux neurones.

Un sixième principe à respecter : 

Très récemment, les neurosciences associées à la microbiologie nous ont appris qu’il existait une flore intestinale dont la communication avec le cerveau est permanente. En fonction de votre régime alimentaire, notamment si vous consommez des fibres et une alimentation variée, vous allez encourager la prolifération de certaines espèces bactériennes qui vont concourir à cette prolifération de neurones. À l’inverse, si votre nourriture devient peu variée, riche en sucre et en graisse, vous allez favoriser la prolifération d’espèces bactériennes qui sont de véritables verrous, bloquant la production de nouveaux neurones, et ce, quel que soit votre âge.

Bain de jouvence

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Suite et fin de l’article ici :

http://www.lepoint.fr/sante/comment-regenerer-son-cerveau-14-09-2016-2068285_40.php

IMAGE A LA UNE : ibid