Alors, c’est qui les casseurs ?

Recommandée ++ cette excellente et salutaire enquête sur les manifs anti loi Travail qui remet les pendules à l’heure face à ce qui a été présenté par les MMS en boucle au moment des événements. 

Que les choses soient claires, je déteste la violence.  Cependant, je ne saurais juger ni jeter l’opprobre  sur  ces mouvements.  Je comprends que l’exaspération, l’incapacité à pouvoir ouvrir un dialogue serein et juste y conduisent.

Comme l’exprime très bien cette vidéo, la vraie violence est cette violence d’État qui s’exerce contre nous et démolit nos vies. Il faut avoir été chômeur au moins une fois dans sa vie et/ou n’avoir eu qu’un RSA pour vivre pour comprendre ce que représentent cette marginalisation,  les difficultés, l’humiliation, la désociabilisation le doute de soi  et l’angoisse que cela représente. Il faut avoir vu comme moi et ceux de ma génération se dégrader lentement les conditions de travail depuis des décennies. Quant aux salaires, on se souviendra que dans les années 60 un ouvrier spécialisé nourrissait seul et convenablement sa famille.

On consommait moins, c’est vrai. Mais qui sont les responsables de cette évolution sinon les marchands du temple qui à coup d’heures de pub lavent  les cerveaux en susurrant achète, achète ou tu es un con ? Il vous disent aussi que pour avoir ces beaux joujoux « il faut  bosser », mais  ils vous jettent sur le trottoir comme un kleenex usé quand ils trouvent d’autres esclaves, plus esclaves encore, ailleurs..

C’est quoi cette société qui vous pousse sans arrêt à consommer sans vous en donner les moyens ?  Une société de frustrés, de malheureux, de décentrés, de gens qui marchent à côté de leurs chaussures courant parfois toute dignité abandonnée après un but qu’il n’atteindront jamais. N’est-ce pas violent, ça ? Il n’est pas violent ce  travail de sape des valeurs qui fondent l’humanité ?

Alors qu’il y ait de la colère, de la rancoeur devant un pouvoir autiste, cynique,  malhonnête qui non seulement ne fait  rien ou si peu pour équilibrer les choses mais accentue encore la pression, qu’il y ait de la révolte contre une société si dure, si triste qu’on ne peut  même plus rêver du lendemain, oui, je  le comprends.  Je comprends qu’on ait envie de la détruire dans l’espoir de la rebâtir plus juste et plus humaine.

Cela démontre que les gens se réveillent, que les consciences s’ouvrent et qu’ils espèrent.

Galadriel