Allemagne : Angela étoffe sa garde-robe
Angela Merckel est habillée pour l’hiver et ce n’est peut-être pas fini, 2017 arrive à grands pas avec les élections générales. Deux vestes en 8 jours, les allemands lui font clairement savoir qu’ils en ont assez de sa politique. C’était hier l’élection du maire de Berlin, élection politiquement très symbolique. Et plouf ! Un second bouillon pour le parti CDU, celui de cette chère Angela.
Fini à Berlin l’alliance CDU (Union chrétienne démocrate) et SPD (Parti social démocrate). (Vous noterez qu’en Allemagne il n’ont pas peur du mot démocrate, le petit parti FDP inclut aussi ce mot. Pas comme chez nous..) Le SPD vainqueur, préfère s’allier avec les Verts et die Linke. Berlin se gauchise. C’est un peu comme si Anne Hidalgo s’alliait avec les Verts et JLM.
D’ici à ce qu’Angela soit virée en 2017 et qu’on la retrouve dans un siège pilote de l’UE, il n’y a pas loin.. C’est déjà plus ou moins ce qu’elle fait, ça ne la changera guère. Atlantiste, ultra-libérale, autoritaire, austéritaire, le profil est parfait.
Cet article est intéressant au-delà de ce qu’il dit de l’évolution politique de nos voisins allemands. Il démontre que dans ce pays qui est considéré comme le phare économique de l’Europe, les bons chiffres (bons surtout pour le système financier et ses collabos) ne font pas tout, et que le peuple n’est pas dupe. Il démontre également que malgré la diabolisation qui a entouré le tout jeune parti très droitier anti-immigration, le score a été très honorable. L’effet repoussoir et l’appel à l’union démocratique n’a donc pas fonctionné. Ceux qui espèrent en France se servir de ce levier pour barrer Marine Le Pen devraient en saisir la leçon.
Certes, la percée de l’extrême droite traduit sans doute la sensibilité d’une partie de l’opinion à des thèmes qui occupent aujourd’hui le devant de l’actualité en Allemagne, comme ailleurs en Europe (immigration, terrorisme, identité). Mais elle s’inscrit aussi dans un mouvement plus général, dont le scrutin organisé à Berlin est un symptôme éclatant, qui a pour principales victimes les partis au pouvoir et pour principaux bénéficiaires les partis qui n’y participaient pas.
Cela s’est vu ce dimanche, avec la progression importante de die Linke, qui gagne 4 points par rapport à 2011, mais aussi à travers le score du parti libéral FDP, qui dépasse la barre des 6 % des voix (+ 4 %) et fait ainsi son retour au parlement régional, dont il avait été chassé en 2011, faute d’avoir obtenu les 5 % nécessaires pour y siéger.